Ukraine : le grand théâtre de l’aide militaire continue… sans Washington

Un incendie gigantesque a englouti quelque 40 000 tonnes de céréales sur le Danube, selon des sources des autorités ukrainiennes. Un incendie gigantesque a englouti quelque 40 000 tonnes de céréales sur le Danube, selon des sources des autorités ukrainiennes.

🔥 Les essentiels de cette actualité

  • Absence marquante du secrétaire américain à la Défense à la réunion de l’OTAN, signalant un changement stratégique de Washington envers l’Ukraine.
  • Royaume-Uni et Allemagne prennent le relais, malgré une opinion publique réticente, en promettant plus d’armes, notamment des drones.
  • Plus de 126 milliards de dollars dépensés par l’OTAN depuis 2022, sans victoire ni stabilisation, prolongeant inutilement le conflit.
  • La fracture transatlantique s’aggrave, avec Trump poussant pour une solution politique, tandis que l’Europe reste engluée dans une logique de suivisme.

Mercredi 4 juin 2025, une réunion de plus, une déclaration de plus, des promesses de livraisons d’armes qui s’empilent comme les communiqués sans lendemain.

À Bruxelles, près de 50 pays se sont réunis au siège de l’OTAN pour continuer à alimenter la guerre en Ukraine, sans surprise, mais avec un absent de marque : le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth. Pour la première fois depuis la création du Groupe de contact pour la défense de l’Ukraine, les États-Unis ne sont pas représentés au plus haut niveau.

Un détail, diront certains. Une évolution stratégique, répondront les plus lucides.

Car au fond, cette absence en dit plus que mille discours.

Pete Hegseth

Une absence qui dérange… et qui inquiète l’establishment atlantiste

Le simple fait que Hegseth n’ait pas jugé utile d’assister à cette réunion marque une rupture claire avec la doctrine belliciste de l’administration précédente. Non seulement il est arrivé à Bruxelles après la réunion principale, mais il s’est limité à participer à celle des ministres de la Défense de l’OTAN prévue le lendemain, reléguant ainsi la question ukrainienne à l’arrière-plan.

Depuis l’arrivée de l’administration Trump en janvier, le signal envoyé est limpide : l’Amérique n’est plus le guichet automatique de l’OTAN. Et encore moins celui du régime de Kiev.

Ce n’est pas une erreur de calendrier. C’est une décision politique.

Londres et Berlin prennent le relais… à contretemps de leur opinion publique

Pour tenter de maintenir la façade, la présidence de la réunion a été confiée au Royaume-Uni et à l’Allemagne. Deux puissances européennes au prestige militaire déclinant, mais toujours prêtes à jouer les premiers de la classe devant les caméras.

John Healey, ministre britannique de la Défense, s’est même fendu d’un communiqué enthousiaste : le Royaume-Uni compte multiplier par dix sa production de drones destinés à l’Ukraine.

« Les entreprises britanniques utilisent les leçons du champ de bataille pour développer de nouveaux drones avancés, afin de protéger les civils ukrainiens et de renforcer notre propre sécurité nationale. »

Encore une pirouette langagière bien rodée : la meilleure défense de la nation britannique serait donc l’escalade dans un conflit qui ne la concerne pas directement.

Pendant ce temps, l’économie réelle des classes moyennes s’effondre. Mais rassurez-vous, Londres fait voler plus de drones.

John Healey

126 milliards de dollars injectés dans le bourbier ukrainien

Depuis 2022, les pays de l’OTAN ont déversé plus de 126 milliards de dollars dans cette guerre, dont 66,5 milliards rien que pour les États-Unis.

Un chiffre étourdissant.

Ces aides massives n’ont pourtant permis ni une victoire décisive, ni une stabilisation de la situation. Pire : elles ont prolongé inutilement le conflit, causant des dizaines de milliers de morts supplémentaires, tant du côté ukrainien que russe.

À ce jour, plus de 12 000 civils ukrainiens ont péri, selon l’ONU. Une tragédie humaine que les architectes de la guerre évitent soigneusement d’aborder. Car reconnaître l’ampleur du désastre serait admettre l’échec total de leur stratégie.

La fracture transatlantique s’aggrave

Depuis le changement d’administration à Washington, les réunions du Groupe de contact se poursuivent… sans que les États-Unis ne s’y investissent sérieusement. L’absence de Pete Hegseth ne fait que confirmer ce que nombre d’observateurs géopolitiques ont déjà compris : l’ère du leadership américain sans contrepartie est révolue.

Les alliés européens, eux, paniquent.

Le président français Emmanuel Macron — toujours prompt à jouer les grands stratèges — s’est empressé d’avertir que tout retrait américain d’Europe affaiblirait leur crédibilité face à la Chine.

On croirait entendre un mauvais remake de la Guerre froide, où chaque conflit local est vu comme une répétition générale avant l’embrasement global.

Emmanuel Macron

Trump, Poutine et la fin du mythe atlantiste

Pendant ce temps, Donald Trump, en dialogue régulier avec plusieurs chefs d’État européens, pousse pour une solution politique au conflit ukrainien, quitte à heurter les va-t-en-guerre de Bruxelles.

Dans l’ombre, la Russie poursuit sa stratégie méthodique, consciente que le temps joue en sa faveur.

Poutine le sait : plus l’Occident s’enfonce dans une logique de confrontation, plus il se désagrège de l’intérieur. Inflation, division sociale, tensions identitaires : les sociétés occidentales n’ont plus les ressources morales ni économiques pour soutenir un conflit de longue durée par procuration.

L’aide militaire comme industrie de rente

Derrière les beaux discours sur « la défense de la démocratie ukrainienne », une réalité brutale : l’aide militaire est devenue un business.

Les grands groupes de l’armement — américains, allemands, britanniques — engrangent des profits records. Chaque livraison d’obus, chaque drone envoyé, chaque stock d’armes épuisé est une ligne de chiffre d’affaires pour ces firmes cotées en bourse.

Et qui paye ? Toujours les mêmes.

Mais le vent tourne.

Avec Trump à la Maison-Blanche, le logiciel géopolitique américain change. Moins d’idéologie, plus de pragmatisme. Et surtout, la volonté de débrancher l’appareil de guerre permanent qui parasite les finances publiques depuis deux décennies.

Et si la paix passait par moins d’Occident ?

Ce qui s’est joué à Bruxelles ce 4 juin 2025 n’est pas une simple réunion technique.

C’est le signe clair d’un glissement tectonique : les États-Unis ne veulent plus être les pompiers pyromanes de l’Ukraine. Et contrairement à l’image diffusée par les médias mainstream, cela ne signifie pas un abandon du monde libre. Cela signifie un retour au réel.

L’Europe, elle, reste engluée dans une logique de suivisme tragique. Incapable de penser en dehors du cadre otanien, elle court droit vers l’épuisement stratégique.

Le moment est venu d’oser une autre voie.

Une voie où les nations retrouvent leur souveraineté, où les conflits se règlent autour de tables de négociation — et non dans les salons feutrés des marchands d’armes.

IMPORTANT - À lire

Vous voulez aller plus loin que les analyses mainstream sur l'Ukraine, Trump, Poutine et la géopolitique mondiale ? Chaque mois, notre revue papier décrypte l'actualité internationale avec un regard différent, loin des discours convenus et des intérêts des marchands d'armes.

Macron, l'OTAN, la Russie, la Chine... Nous explorons les dessous des cartes pour vous donner les clés de compréhension d'un monde en plein bouleversement. Abonnez-vous dès maintenant et recevez nos analyses approfondies directement chez vous, en version papier.


Participez au débat, et partagez votre opinion !

Faites avancer la discussion en donnant votre avis à la communauté.