L’économie mondiale est sur le fil du rasoir et pourrait facilement tomber en récession si les conditions financières se durcissent
Il y a six mois, la Banque mondiale a réduit ses perspectives de croissance mondiale pour 2022 et 2023 à respectivement +2,9 % et +3,0 %, accusant « la guerre en Ukraine, les blocages en Chine, les perturbations des chaînes d’approvisionnement et le risque de stagflation » d’entraver la croissance.
Aujourd’hui, dans son dernier rapport sur les perspectives économiques mondiales, la Banque mondiale a réduit de près de moitié ses prévisions de croissance pour 2023, à +1,7 % seulement, en raison d’une croissance plus faible dans toutes les principales économies du monde – États-Unis, Europe et Chine.
« La croissance mondiale a ralenti au point que l’économie mondiale est dangereusement proche de tomber en récession », a déclaré la Banque mondiale.
Il s’agirait du troisième rythme de croissance mondiale le plus faible en près de trente ans, éclipsé seulement par les ralentissements de 2009 et de 2020.
La Banque mondiale a appelé les banques centrales du monde entier à rester vigilantes face au risque que le resserrement agressif de la politique monétaire pour lutter contre l’inflation ne déborde les frontières.
Le nouveau rapport appelle à des discussions entre les banquiers centraux pour « contribuer à atténuer les risques associés à la stabilité financière et éviter un ralentissement économique mondial excessif dans la poursuite des objectifs d’inflation. »
« La faiblesse de la croissance et des investissements des entreprises aggravera les revers déjà dévastateurs en matière d’éducation, de santé, de pauvreté et d’infrastructures, ainsi que les exigences croissantes du changement climatique », a déclaré David Malpass, président de la Banque mondiale.
Pour l’instant, ces banquiers centraux sont confrontés à leur némésis… La stagflation…
Rouge: Prévisions économiques du PIB mondial.
Bien que les États-Unis puissent éviter une récession cette année – la Banque mondiale prévoit que l’économie américaine enregistrera une croissance de 0,5 % – la faiblesse de l’économie mondiale constituera probablement un autre vent contraire pour les entreprises et les consommateurs américains, en plus des prix élevés et des taux d’emprunt plus chers.
Les États-Unis restent également vulnérables à de nouvelles perturbations de la chaîne d’approvisionnement si le COVID continue de grimper ou si la guerre en Ukraine s’aggrave.
Enfin, l’Europe, qui a longtemps été un grand exportateur vers la Chine, souffrira probablement de l’affaiblissement de l’économie chinoise. Selon les projections, l’économie de l’UE ne connaîtra aucune croissance l’année prochaine après avoir progressé de 3,3 % en 2022.
Elle prévoit une croissance de 4,3 % pour la Chine, soit près d’un point de pourcentage de moins que ce qu’elle avait précédemment prévu, et environ la moitié du rythme affiché par Pékin en 2021.
« Les risques dont nous avions mis en garde il y a six mois se sont matérialisés et notre pire scénario est désormais notre scénario de référence », a déclaré Ayhan Kose, l’économiste de la Banque mondiale responsable du rapport.
« L’économie mondiale est sur le fil du rasoir et pourrait facilement tomber en récession si les conditions financières se durcissent. »
Si le sombre pronostic de la Banque mondiale se réalise, la décennie actuelle deviendrait la première depuis les années 1930 à connaître deux récessions mondiales.
Ce rapport fait suite à des prévisions tout aussi sombres émises une semaine plus tôt par Kristina Georgieva, la directrice du FMI, l’organisme de prêt mondial.
Mme Georgieva a estimé, lors de l’émission « Face the Nation » de CBS, qu’un tiers du monde tomberait en récession cette année.
Source: Zero Hedge
