Face aux sanctions, les Russes, en état de choc, tentent de retirer massivement leur argent des banques
Avant de commencer, rendons à César ce qui est à César, en rappelant que Pierre Jovanovic avait déjà tout annoncé et averti quand cela se produisait discrètement dans d’autres pays.
« Dans sa brève évaluation de l’impact que l’exclusion de SWIFT aurait sur les banques ukrainiennes, le milliardaire des fonds spéculatifs Bill Ackman a déclaré que « dès lors qu’une banque ne peut plus transférer ou recevoir de fonds d’autres banques, sa solvabilité peut être menacée. Si j’étais Russe, je retirerais mon argent maintenant. Les retraits des banques pourraient commencer en Russie dès lundi.
Il s’est peut-être trompé d’un jour, car dans les heures qui ont suivi l’annonce par l’Occident de la suspension de certaines banques russes de l’accès au réseau SWIFT et de l’adoption de sanctions à l’encontre de la banque centrale russe, nous avons assisté dans toute la Russie à des scènes rappelant une ruée vers les banques, les habitants faisant la queue aux distributeurs automatiques de billets du pays pour retirer des devises étrangères, dans un contexte de crainte croissante de voir le rouble s’effondrer lors de la reprise des échanges lundi. »
Le problème c’est que généralement les distributeurs automatiques de billets dans une banque ne contiennent pas autant d’argent que l’ensemble des comptes bancaires associés à cette même banque. Les pièces et les billets sont de la monnaie fiduciaire.
La majeure partie de l’argent disponible dans les banques est composée de numéros de série qui circulent d’un compte à un autre, et ça c’est la monnaie scripturale.
La monnaie scripturale représente 90% de la masse monétaire en circulation.
Avec des moyens de communication toujours plus rapides, et des influenceurs qui peuvent changer la pluie en beau temps, aujourd’hui une faillite bancaire peut se faire 24h après un tweet. C’est un vrai jeu de chaise musicale.
« « J’ai fait la queue pendant une heure, mais les devises étrangères ont disparu partout, il n’y a que des roubles », a déclaré Vladimir, un programmeur de 28 ans qui a refusé de donner son nom de famille, alors qu’il attendait dans une longue file d’attente devant un distributeur automatique de billets dans un centre commercial de Moscou. « Je me suis mis en retard parce que je ne pensais pas que cela était possible. Je suis en état de choc. »
Tout porte à croire que le rouble chutera fortement à l’ouverture des marchés lundi. Les taux de change proposés par les prêteurs varient déjà fortement dimanche, passant de 98,08 roubles pour un dollar chez Alfa Bank à 99,49 chez Sberbank PJSC, 105 chez VTB Group et 115 chez Otkritie Bank à 15 h 30 à Moscou. Le cours au comptant du rouble à la Bourse de Moscou a clôturé à 83 par dollar vendredi. »
Est-ce que des spéculateurs financiers vont-ils vendre du rouble à découvert (c’est-à-dire shorter ou parier à la baisse) ?
Affaire, ou plutôt courbe à suivre…
A noter néanmoins pour relativiser que nos contacts à St Petersbourg ou Moscou n’ont pas particulièrement constaté de « bank run » sur place…
Une devise dépréciée ou une cryptomonnaie qui prend de la valeur ?
« « Je ne vois pas de scénario où il ne serait pas martelé », a déclaré Paul McNamara, gestionnaire de fonds chez GAM Investments. « Je ne m’attends pas à une intervention efficace en termes de prix, mais en termes de réduction des motifs légaux de vente de roubles. »
La ruée vers les devises étrangères s’est produite alors que Bloomberg a rapporté que certains prêteurs vendaient des dollars à un prix supérieur de plus d’un tiers à celui de la clôture du marché vendredi, et bien au-delà du niveau psychologiquement important de 100 roubles par dollar qui, selon de nombreux économistes, déclencherait une hausse des taux d’intérêt par la Banque de Russie. Le choc est survenu alors que les Russes digéraient encore la nouvelle que l’Europe leur fermait son espace aérien et que les systèmes de paiement populaires comme ApplePay allaient cesser de fonctionner. » »
Être dans l’urgence n’est jamais bon dans les finances. C’est toujours synonyme d’une occasion à saisir et d’un bénéfice à tirer, mais seulement pour un seul des partis.
Pendant ce temps, dans la finance 2.0, les cryptomonnaies :
C’est une certitude Nayib a raison.
La valeur du rouble a chuté de plus 30% face au dollar américain.
L’échange Bitcoin/Rouble s’est quant à lui envolé à 1,5 milliard de dollars.
Encore un très bel exemple de l’utilité des cryptomonnaies pour ne pas subir une dévaluation surprise de la monnaie.
Vos cryptomonnaies, vous pouvez les manipuler quelque soit les souhaits de la banque et c’est précisément ici que se trouve la différence fondamentale qui permet d’avoir une marge de manœuvre.