CONFLITS D’INTÉRÊT ET FALSIFICATION DE BIG PHARMA

Big pharma et conflits d'intérêt

Falsification massive des dates de péremption d’un anticancéreux

La société luxembourgeoise Alkopharma a falsifié les dates de péremption du traitement anticancéreux Thiotepa (remplacé en 2011 par le Tepadina en France) pour écouler ses stocks. En avril 2005, Alkopharma, basée en Suisse, passait un contrat avec le laboratoire allemand Riemser, fabriquant du Thiotépa pour racheter son produit et de le revendre sur le marché français. Problème : les doses de substance active (le composant qui a un effet thérapeutique) étaient inférieures aux normes en vigueur (86 % au lieu du minimum de 95 %). D’une durée de vie initiale de 18 mois, les lots périmés pouvaient aller jusqu’à 5 ans. Entre 2007 et 2010, environ 100000 doses de cet anticancéreux périmé auraient été commercialisées, dont 98 820 en France. Les conséquences sur les consommateurs sont difficiles à établir. Dévoilée en 2011 en Suisse, l’affaire déboucha sur la condamnation de 4 anciens responsables d’Alkopharma (quelques milliers de francs suisses d’amende à peine) en 2016. L’enquête est en cours en France.

Conflits d’intérêts dans le dépistage de la maladie de Lyme ?

Pour la rentrée 2018, environ 300 personnes atteintes de la maladie de Lyme (ou borréliose de Lyme) se sont réunies en collectif pour porter plainte au pénal contre Marisol Touraine (ancienne ministre de la Santé), Agnès Buzyn (actuelle ministre de la Santé), l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) et le Centre national de Référence des Borrelia (CNR). Motifs : « violation du principe d’indépendance desexperts, conflit d’intérêt, abus de biens sociaux, recel d’abus de biens sociaux, traficd’influence, mise en danger d’autrui ». L’objectif est de faire reconnaître le caractère chronique de la maladie et l’inefficacité du test de dépistage Elisa. Dans cette affaire, le Pr Benoît Jaulhac, directeur du CNR, est connu pour être un opposant farouche de l’aspect chronique de la maladie de Lyme et un défenseur zélé de la fiabilité des tests Elisa. Le collectif accuse ses liens étroits avec la multinationale pharmaceutique française BioMérieux (présente dans plus de 160 pays avec 41 filiales) qui commercialise la machine Vidas (utilisée pour les tests Elisa). D’autres experts et laboratoires encore inconnus seraient également mis en cause. Dans le même thème, notons qu’Agnès Buzyn aurait rendu une décision politique très favorable à son mari Yves Lévy, actuel PDG de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale(INSERM).

Alternative big pharma

Conflit d’intérêts entre Lactalis et la Justice ?

Un récent reportage de CashInvestigation (« Produits laitiers : où va l’argent dubeurre ? ») de France 2 révèle que Michel Peslier, vice-président du Tribunal de commerce de Laval est aussi un haut cadre du géant mondial du lait Lactalis, qui dépend de ce même tribunal. Alors que le dépôt des comptes de l’entreprise au Tribunal de commerce est obligatoire depuis 2016, Lactalis s’y soustrait sans aucune sanction. Ce 25 janvier 2017, l’Assemblée nationale n’a pas adopté l’amendement pour sanctionner plus durement (loi Sapin II) les groupes agroalimentaires qui ne publient pas leurs comptes annuels.

Les médicaments inutiles et dangereux​

La revue spécialisée Prescrire a établi une liste de 90 médicaments plus dangereux qu’utiles, dont 79 commercialisés en France (le pdf est disponible en fin de page).

Franck Pengam

Facebook
Twitter
Telegram

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *