LA SOCIÉTÉ ALGORITHMIQUE OU LE RÈGNE DE LA DATA

Société algorithmique et big data
  • L’association Framasoft a traduit et résumé un important rapport de l’institut indépendant autrichien Cracked Labs, qui fait l’état des lieux de la collecte des données, du profilage, de la surveillance en temps réel et du contrôle social numérique des individus. L’étude est édifiante : la surveillance généralisée est non seulement effectuée par les GAFAM, mais également par des milliers d’entreprises de données («  data-companies  ») bien moins connus. Il s’agit entre autres de plateformes en ligne, de fournisseurs de technologies publicitaires, de courtiers en données, tels que Acxiom, LiveRamp, Equifax, Oracle, Experian, TransUnion, … Ces sociétés servent de sous-traitant pour analyser le commun des mortels sous tous les angles : santé, solvabilité financière, état émotionnel, trait de personnalité, etc. Les informations relatives aux comportements et aux caractéristiques d’un individu sont reliées entre elles et utilisées en temps réel par ceux qui les achètent (entreprises, bases de données, etc.).
  • Dans le même temps, l’État japonais a passé la vitesse supérieure en choisissant le portail de reconnaissance faciale de Panasonic pour faciliter les contrôles de ses flux migratoires. Lors des Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo 2020, les autorités utiliseront la technologie de reconnaissance faciale du japonais NEC Corporation afin de capter les données biométriques des participants. Suite à ses succès en Europe et en Amérique du Nord, la plateforme biométrique multimodale de Fujitsu se déploie dorénavant en Australie via un accord de partenariat avec ImageWare Systems. La solution basée sur le cloud donne aujourd’hui la possibilité aux entreprises australiennes de gérer une authentification biométrique centralisée dans leurs locaux par le biais de smartphones, tablettes et ordinateurs portables.
  • Dans la ville française de Nice, qui est déjà un cas d’école avec ses 1 950 caméras de surveillance (27 au km²), 2 000 personnes pourront filmer pendant deux mois d’essai les incivilités dont ils sont témoins via l’application israélienne Reporty. Le maire de la ville la plus surveillée du pays, Christian Estrosi, a pu directement prendre contact avec la start-up à l’initiative de l’application lors d’un voyage en Israël. La société appartient à l’ancien Premier ministre israélien Ehud Barak. Selon Numerama, l’appli en question abrite plusieurs trackers, autrement dit des mouchards récoltants de juteuses datas  ; certains ne respecteraient même pas le prochain règlement européen sur la protection des données.
  • Israël, «  la nation start-up  », est un pays très actif sur ce marché de la surveillance numérique. En effet, une partie non négligeable des technologies de collecte des données utilisées par les plus grandes entreprises du milieu ont été développées par des sociétés israéliennes. Selon le site officiel de la Chambre de commerce France-Israël, ces technologies sont majoritairement créées par d’anciens membres d’une unité d’élite de l’armée israélienne spécialisée dans la haute-technologie des communications.

Franck Pengam

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