Introduction
Cet article est un résumé du livre « La grande invasion, comment s’organisent les acteurs du chaos migratoire », écrit par Alimunddin Usmani, aux éditions Kontre Kulture en 2018.
L’auteur s’attaque à quelques idées reçues encore tenaces, par exemple sur le fait que l’immigration de masse serait le fruit d’un phénomène naturel, alors qu’elle est largement issue d’une promotion et d’une organisation politique. Le livre est justement axé sur cette question des acteurs qui favorisent, encouragent et sponsorisent l’immigration en Europe.
Voici quelques acteurs dont Usmani Alimundin parle au travers de cas emblématiques.
Les politiques
Au niveau des politiciens, les élites françaises ont eu d’énormes difficultés à régler et démanteler le problème de la jungle de Calais qui engrangeait de multiples incivilités. Ce campement accueillait principalement des jeunes hommes venant du Soudan, d’Afghanistan et d’Érythrée ambitionnant d’aller en Angleterre. Près de la moitié (42 %) ont été régularisés pour séjourner sur le territoire depuis.
Non loin de nous, il y a Angela Merkel, chancelière allemande, qui a été une actrice majeure de la crise migratoire de 2015. Elle a envoyé un signal unilatéral pour l’accueil de migrants cette année-là et a répété l’injonction à plusieurs reprises ce qui a approfondi les vagues migratoires sur tout le continent. En conséquence, 1 million de migrants se sont présentés aux frontières européennes en 2015. Un record.
Entre 2000 et 2010, la principale destination des candidats à l’immigration européenne était l’Espagne. Mais cela a évolué entre 2012 et 2016, quand le pays a empêché 150 000 tentatives d’immigrations illégales ce qui a bifurqué la route migratoire vers l’Italie à partir de 2014 avec la complicité du gouvernement de Matteo Renzi. En 2016, l’Italie a reçu 181 000 migrants soit une hausse de 15 % par rapport à l’année d’avant. La plupart venaient d’Érythrée, de Guinée, de Côte d’Ivoire et de Gambie qui n’étaient pas des pays en guerre bien que l’Érythrée, il est vrai, était en litige frontalier avec l’Éthiopie jusqu’en 2018, mais les hostilités armées avaient cessé depuis décembre 2000.
Depuis que la Libye a été détruite par l’OTAN en 2011, des ONG repêchent régulièrement des migrants à proximité des eaux libyennes et les ramènent en Italie. Le président du Conseil des ministres de l’époque, Matteo Renzi, a largement facilité le rôle des ONG et a même repêché des migrants à l’aide de la marine nationale pour les amener en Italie, alors que ce n’est pas vraiment la côte la plus proche. Il y a donc une volonté de ramener ces migrants en Europe, alors qu’ils ne relevaient pas pour la plupart de l’asile politique.
En fait, l’amalgame entre migrant et réfugié est solidement ancré dans les esprits, car soigneusement entretenu. Le terme de réfugié renvoie à un statut juridique de protection, alors qu’un migrant est une personne qui se déplace pour des raisons individuelles. Mais ce dernier peut également être réfugié et la communication médiatique joue sur la frontière poreuse entre les deux termes.
Les ONG et l’immigration
Au niveau de la multitude d’ONG avec une posture pro-migrant, beaucoup sont financées par le fameux Georges Soros et son Open Society Institute. Ces organisations sont plutôt subversives, car elles s’ingèrent dans des pays souverains pour les forcer à intégrer des migrants. Parmi les ONG qui ont débarqué des migrants en Italie, nous avons Migrant Offshore Aid Station (MOAS), Médecins sans frontière, Save the Children, Proactiva Open Arms, Sea-Watch.org, Sea-eye, Life Boat ou encore Global Detention Project. Il y a également Amnesty International qui joue un rôle dans l’acceptabilité de n’importe quel migrant, quelles qu’en soient les raisons, les conditions ou les motivations.
L’auteur en profite pour rappeler qu’il n’est pas si simple d’expulser des clandestins, car ceux-ci invoquent le droit d’asile pour pouvoir rester sur le continent et les ONG effectuent des recours devant les tribunaux pour les maintenir sur place, peut-être des fois à raison d’ailleurs. Depuis août 2017 en tout cas, la marine libyenne a interdit aux navires étrangers d’approcher de trop près ses côtes ce qui a suspendu le ramassage de migrants en Méditerranée. D’autres personnes immigrées sont aussi arrivées illégalement depuis la Turquie pour débarquer en Grèce à l’aide d’une ONG israélienne, IsraAID. Celle-ci se chargeant de les orienter vers le nord de l’Europe. Tout ceci favorise le commerce des passeurs qui facturent en moyenne 3 000 € le trajet. En fait, une traversée de migrant coûterait entre 800 à 8 000 €.
Les médias et l’immigration
Usmani nous parle également du rôle des médias qui ont couvert la crise migratoire de 2015. Ils l’ont fait sous un angle essentiellement humanitaire en mettant de côté l’opportunité économique qu’ont les migrants à se déplacer. Le traitement médiatique a un peu changé aujourd’hui, mais il est objectivement raisonnable d’affirmer comme il le fait que les grands groupes de presse et les journalistes ont un positionnement plutôt favorable à l’accueil des migrants. Pour certains cela va même encore plus loin : le migrant serait une espèce d’homme nouveau dont les qualités dépasseraient celles de l’autochtone et qui serait nécessaire à cause de la démographie vieillissante de la population occidentale. L’immigration n’est en réalité qu’une solution de court terme qui ne fait que décaler la question démographique.
Dans la presse d’Europe centrale et de l’Est, les journalistes sont bien moins complaisants sur le sujet ou en tout cas ils ne donnent pas tous le même son de cloche comme ils le font plus à l’ouest. Le groupe de Visegrad, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, sont d’ailleurs les pays ayant affiché leur hostilité à la politique migratoire de Bruxelles et ce n’est rien de le dire. Alors que la Commission européenne poussait les pays membres de l’Union européenne à se répartir 60 000 migrants à travers des quotas, la Hongrie et la Pologne n’en ont accueilli aucun, la République tchèque en a pris 12 et la Slovaquie en a accepté 16. L’Italie a d’ailleurs rejoint cette équipe avec son fameux ministre de l’Intérieur Matteo Salvini, qui après avoir refusé d’accueillir l’Aquarius de l’ONG SOS Méditerranée dans les ports italiens, avait bloqué un temps un bateau de l’ONG espagnole Proactiva Open Arms, ancré à quelques centaines de mètres du port de Lampedusa et contenant 134 migrants. À noter que le 5 août 2019, un décret important a été adopté en Italie. Il donne la possibilité aux autorités d’intercepter préventivement une embarcation de sauvetage pénalisant de 150 000 à 1 M€ les bateaux de sauvetage d’ONG en Méditerranée et d’infliger jusqu’à dix ans de prison en cas de résistance. Une mesure assez dissuasive, mais la justice italienne a suspendu le décret mi-septembre 2019 sous justification de « défense de l’ordre public ». Un classique.
Pour finir sur les médias, on peut esquisser rapidement le fameux pacte de Marrakech, qui est un pacte mondial de l’Organisation des Nations unies visant à une gouvernance mondiale des migrations. Tout est dit ou presque. L’auteur souligne que l’objectif affiché de renforcer la coopération internationale pour une « migration sûre, ordonnée et régulière » couvre d’autres réalités. Le point « c » du Pacte par exemple stipule une volonté de « promouvoir une information indépendante, objective et de qualité, y compris sur Internet […] et en cessant d’allouer des fonds publics ou d’apporter un soutien matériel aux médias qui propagent systématiquement l’intolérance, la xénophobie, le racisme et les autres formes de discrimination envers les migrants ». Ce point à l’air de viser explicitement les informations et les sites alternatifs sur internet qui n’appartiennent pas au traditionnel oligopole médiatique. Quittez immédiatement cette page.
Les intellectuels antiracistes et l’immigration
Encore là ? Bon. On ne peut pas parler des médias sans parler du positionnement de certains intellectuels antiracistes très présent dans les médias, comme Raphaël Glucksmann, Bernard Kouchner, Bernard-Henri Lévy, Jacques Attali… qui ont beaucoup fait pour l’immigration et qui continuent encore.
On a également un petit positionnement de l’auteur sur l’antiracisme. Il rappelle que ce n’est pas parce qu’on est d’origine immigrée que l’on doit être favorable à l’invasion migratoire ; c’est en effet mon cas. L’antiracisme institutionnel via les associations agissent en France à travers la LICRA par exemple, mais également au niveau européen avec des ONG telles que No Border et United Against Racism qui possèdent des moyens financiers importants en plus de la bienveillance des médias et de la classe politique. United Against Racism est notamment financé par l’Union européenne, les fondations Edmond de Rothschild, Open Society, les gouvernements suisse, anglais, néerlandais et beaucoup d’autres, tous leurs soutiens financiers sont sur leur site.
Vous le savez déjà, l’antiracisme n’est qu’un moyen « démocratique » de limiter de la liberté d’expression et d’instaurer le délit d’opinion.
Les migrants économiques
Comme je le disais précédemment, la plupart des migrants migrent pour améliorer leurs conditions de vie. Ils cherchent donc le pays le plus opportun en termes de conditions d’accueil et d’aide sociale ce qui est finalement tout à fait rationnel. Certains obtiennent leurs papiers en Lettonie, en Estonie ou en Italie pour ensuite se déplacer en Allemagne, en Suède ou en Suisse où ils ont beaucoup plus d’avantages en termes de prestations sociales. Tout cela pour dire que la politique de quota de l’Union européenne ne peut pas fonctionner dans ces conditions de libre-circulation vu que la plupart des migrants cherchent à rejoindre les pays les plus prospères. En plus, les pays d’Europe de l’Ouest accordent l’asile plus généreusement, ainsi que les prestations sociales qui vont avec ce qui attirent inévitablement les migrants.
Il faut aussi rappeler que les prestations sont issues des impôts pour la redistribution et le financement des services publics d’un pays. En effet, certaines situations absurdes sont à relever quand un migrant peut par exemple avoir plus davantage qu’un individu qui est déjà sur place et qui peut être a lui-même cotisé, qu’il soit d’origine immigrée ou non. Si ce genre de situation se multiplie comme c’est le cas, c’est évidemment contre-productif : en France, en 2018, il y avait 8,8 millions de Français sous le seuil de pauvreté selon l’INSEE et au total, 24 % de la population dépassent mensuellement la limite de leur découvert autorisé, soit 1 français sur 4.
La destruction de l’État-nation par l’immigration
L’immigration de masse en période de gilets jaunes, il y a peu de chance que cela fonctionne. À moins que ce ne soit une stratégie du pouvoir et l’auteur esquisse une idée du genre comme quoi l’immigration et l’immigré peuvent être utilisés pour entraver toute possibilité de révolte populaire contre les élites politiques et économiques spoliatrices. C’est une vieille idée développée par Karl Marx en son temps. Il disait déjà au XIXe siècle que le mélange de population endogène et exogène entravait les luttes de classe par une mise en concurrence de tout le monde et que c’était une stratégie bien comprise des capitalistes pour que les travailleurs travaillent sans rechigner dans les usines. En tout cas actuellement si projet il y a, il est particulièrement adapté à la France au vu de ses tendances à la sédition. Nous voyons aujourd’hui parfaitement la stratégie de détournement de la crise sociale des gilets jaunes par la mise en avant médiatique massive de la question du voile et d’Eric Zemmour.
D’ailleurs pour approfondir cette thèse, l’auteur s’entretient avec l’essayiste Alain Soral pour qui l’immigration est à la fois une tentative de destruction de l’État-nation et d’étouffement de la révolte populaire. Sur la destruction de l’État-nation, il assimile cela à un projet eschatologique de destruction de l’occident. Il dit également que les besoins de l’immigration économique n’existent plus aujourd’hui ; les travailleurs importés étant sous-qualifiés, ils connaissent plus le chômage que les autres strates de la population. C’est un fait statistique avéré, j’y reviendrai dans une vidéo qui approfondira la question migratoire. Dernier point intéressant : selon l’essayiste, les solutions face à la dénatalité ne doivent pas venir de l’immigration extra-européenne, mais plutôt d’une politique nataliste à la fois sociale et fiscale. Je vais approfondir tous ces points dans une prochaine vidéo et dans un prochain article pour établir ou non la faisabilité d’une politique nataliste avec ou sans l’immigration.
Conclusion
L’immigration est un phénomène qui doit être rationalisé. Elle doit être exclusivement contrôlée par l’État qui est le seul acteur en capacité de le faire efficacement. C’est une politique comme une autre et il faut absolument arrêter de la charger de sensibilité ou d’émotion.
On a vu que l’on peut appréhender le phénomène de différentes façons ; la position de l’immigration en tant que facteur de destruction de l’État-nation de l’intérieur n’est pas plus absurde que de soutenir l’immigration en tant que phénomène incontestablement géniale. Il y a peut-être un entre-deux à trouver.
Alimuddin Usmani parle surtout de la crise migratoire autour des années 2015, mais il ne faut pas oublier que ces histoires de migrants restent spectaculaires et ne constituent pas du tout la principale source d’immigration loin de là. En France, la plupart des immigrés et personnes d’origine immigrée sont arrivés légalement, notamment avec le regroupement familial, ou encore simplement par avion avec un visa touristique qui finit par expirer. Leur natalité supérieure aux autochtones (cf. cette vidéo sur la démographie) fait qu’ils s’accroissent inévitablement en nombre. C’est aussi simple que cela.
Franck Pengam
Une réponse
Sujet sensible s’il en est car il est facile de jouer sur l’humanisme inhérent à toute personne sans tenir compte de la réalité.
La réalité c’est que tout être humain est confronté aux difficultés de la vie, même si tout le monde ne part pas du même point ni avec les mêmes atouts, et que personne ne peut s’affranchir d’un minimum de responsabilité.
On ne peut pas faire supporter tout le poids de ses difficultés sur les autres. Fuir son pays parce que c’est mieux ailleurs c’était légitime quand l’homme était un » cueilleur/chasseur. A partir du moment où s’offrent à lui d’autres moyens de vivre et de se développer chez lui il doit les mobiliser sur place quitte à se faire aider par d’autres plus avancés, mais aller systématiquement essayer de profiter de la réussite des autres revient à aller cueillir dans le jardin du voisin les fruits et légumes qu’on aurait pu cultiver chez soi.
Ce qui n’empêche pas l’idée de collaboration entre les peuples qui devrait être la norme. Par contre l’immigration s’apparent le plus souvent à un pillage du bien des autres plutôt qu’autre chose.
On n’a pas fini avec ce problème.