La Pologne ne fournira plus d’armes à Kiev
Le soutien unifié de l’Occident à l’Ukraine est en train de céder et le moment ne pourrait pas être plus mal choisi pour Zelensky, puisqu’il doit rencontrer, dans les jours prochains, le Président Biden à la Maison Blanche.
Mercredi 19 septembre au soir, une nouvelle monumentale en provenance de Pologne pourrait changer le cours de la guerre.
« La Pologne n’armera plus l’Ukraine pour qu’elle se concentre sur sa propre défense. »
Le Premier Ministre Mateusz Morawiecki a fait cette annonce, quelques heures après que Varsovie ait convoqué l’ambassadeur d’Ukraine dans le cadre d’une nouvelle prise de bec à propos des céréales bloquées.
Varsovie a été le soutien le plus ferme et le plus franc de Kiev, pendant plus d’un an et demi de guerre entre l’Ukraine et la Russie.
- Cette volte-face extrêmement significative marquera-t-elle le début de la fin ?
- Les négociations de paix et la cession de territoires du Donbass sont-elles inévitables à ce stade ?
Ces derniers jours, les relations entre la Pologne et l’Ukraine ont rapidement atteint leur point le plus bas depuis l’invasion russe, et cela est directement lié au fait que Varsovie a conduit une poignée de pays de l’UE à étendre l’interdiction d’exporter des céréales vers l’Ukraine.
La raison : la colère et l’indignation persistante des agriculteurs polonais qui souffrent de l’inondation du blé ukrainien à bas prix dans leur pays.
Le 15 octobre, la Pologne organisera des élections législatives.
Comme l’indique, The Associated Press :
« Les dirigeants polonais ont comparé l’Ukraine à une personne qui se noie et qui fait du mal à son sauveteur et ont menacé d’étendre l’interdiction aux produits alimentaires en provenance de ce pays déchiré par la guerre. »
« Parallèlement, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a suggéré que les alliés de l’UE qui interdisent les importations de céréales de son pays, aident la Russie. »
« Aujourd’hui, les responsables polonais, qui tentent de gagner les élections parlementaires avec l’aide des votes des agriculteurs, expriment leur consternation face à certaines des dernières mesures prises par l’Ukraine. »
« Et, notamment concernant la plainte de l’Organisation Mondiale du Commerce sur l’interdiction des céréales ukrainiennes en Pologne et dans deux autres pays de l’UE. »
– Associated Press
En marge de l’Assemblée Générale des Nations Unies, le président polonais Andrzej Duda a déclaré mardi 18 septembre à la presse :
« Une personne qui se noie est extrêmement dangereuse, capable de vous entraîner dans les profondeurs… il suffit de s’accrocher au sauveteur. »
Compte tenu des pertes subies par l’Ukraine sur le champ de bataille et de son enlisement actuel dans une contre-offensive qui échoue, ces mots ont sans aucun doute atteints leur cible.
Comme le note The Hill, le contexte politique national en Pologne joue un rôle de premier ordre :
« Le sentiment de l’opinion publique sur la question a commencé à se détériorer, mettant le parti au pouvoir dans une position difficile avant les élections d’octobre qui s’annoncent serrées. Le parti d’extrême droite, la Confédération, espère profiter de la baisse du soutien de la guerre dans le pays. »
– Reuters
Reuters rapporte dans un récent sondage :
« Le soutien aux réfugiés ukrainiens a chuté. Il est passé de 91% lorsque la guerre a commencé à seulement 69% récemment. »
« La même enquête a montré qu’un quart des Polonais sont opposés au soutien des réfugiés, contre 4% au début de l’année 2022. »
– Reuters
En réponse à l’interdiction des céréales, Zelensky a condamné, dans son discours à l’ONU, le comportement « alarmant » des alliés en ce qui concerne l’interdiction des importations, mais sans nommer la Pologne en particulier.
En outre, Kiev a annoncé son intention de poursuivre Varsovie devant l’Organisation Mondiale du Commerce tout en envisageant la possibilité de décréter son propre embargo sur les denrées alimentaires polonaises, notamment oignons, tomates, choux et pommes.
Encore une fois, tout cela équivaut à une véritable crise diplomatique pour Zelensky, qui ne pouvait pas tomber à un pire moment, puisqu’il se trouve à Washington.
En résumé, voici quelques-uns des principaux développements et reculs survenus au cours des derniers jours seulement :
- M. Zelensky a renvoyé au moins six hauts fonctionnaires de la Défense pour corruption, après avoir récemment limogé le Ministre de la Défense de longue date, Oleksii Reznikov, dans le cadre d’une enquête pour corruption.
- La porte-parole transgenre américaine des Forces de Défense Territoriale Sarah Ashton-Cirillo a été suspendue indéfiniment par l’armée ukrainienne dans une débâcle embarrassante.
- Le New York Times a publié un article affirmant qu’un missile tiré par l’Ukraine – pas la Russie – a frappé un marché civil très fréquenté marquant ainsi une volte-face inattendue de la part des médias de l’establishment.
- M. Biden n’a pas encore promis de nouvelles armes à l’Ukraine alors que M. Zelensky se trouve aux États-Unis, et certains rapports indiquent que les missiles à longue portée ATACMS ne seront pas livrés.
Et surtout, voici ce qu’en dit Politico :
Selon le nouveau rapport du mercredi 19 septembre :
« L’octroi d’une nouvelle aide pour se défendre contre la Russie, même dans le courant de l’année, semble plus difficile que jamais. »
« Les obstacles s’accumulent. Les républicains de la Chambre des représentants sont sceptiques quant à l’octroi de tout nouvel argent. »
« De plus, leur dysfonctionnement menace de provoquer la fermeture du gouvernement, ce qui ne rapprocherait certainement pas M. Zelensky des milliards demandés par l’administration de M. Biden. »
« Les Républicains du Sénat, quant à eux, sont divisés sur la question de savoir s’il faut continuer à fournir une aide humanitaire, estimant que le reste de l’Europe doit prendre le relais. »
– Politico
Comme s’il était parfaitement conscient que le robinet aux frais du contribuable américain pourrait se tarir, M. Zelensky a rencontré à New York tout un gratin de grandes banques, de fonds spéculatifs et d’investisseurs privés.
Fox Business, qui a révélé l’affaire, affirme que ces réunions s’inscrivent dans le cadre d’efforts plus vastes visant à obtenir des investissements pour reconstruire l’Ukraine et réparer les infrastructures détruites :
« La réunion a été organisée par JPMorgan, la grande banque servant de conseiller financier à Zelensky pour attirer des capitaux privés pour un nouveau fond d’investissement destiné à reconstruire l’infrastructure ukrainienne détruite pendant la guerre avec la Russie, selon des personnes ayant connaissance de l’affaire. »
« M. Zelensky a rencontré en privé Larry Fink, PDG de BlackRock, selon les sources. BlackRock est le plus grand gestionnaire d’actifs au monde et a également conseillé Zelensky sur la manière d’attirer des fonds du secteur privé américain pour l’effort de reconstruction. »
« Selon certaines sources, la liste des invités comprend :
– Fox Business
- William Ackman, directeur du fonds spéculatif Pershing Square Capital ;
- Ken Griffin de l’empire d’investissement Citadel ;
- Jonathan Gray, président et directeur des opérations de la société de capital-investissement Blackstone ;
- Philipp Hildebrand, vice-président de BlackRock ;
- Michael Bloomberg, ancien maire de New York et fondateur de Bloomberg LP ;
- Eric Schmidt, ancien PDG de Google et aujourd’hui à la tête de Schmidt Futures, une organisation philanthropique. »
La visite de demain à la Maison Blanche et la rencontre prévue entre M. Zelensky et le président républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, ne manqueront pas d’être intéressantes.
En attendant, voici un avant-goût et un indicateur de l’ampleur du changement – et de l’optique très différente et discrète – en particulier par rapport au dernier voyage de Zelensky à Washington (en décembre 2022), lorsqu’il avait été reçu comme une rockstar.
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Source : ZeroHedge
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