Le contrôle des données, sujet central pour META
« FACEBOOK – Nouvelle passe d’armes entre Mark Zuckerberg et l’Union européenne. Ce jeudi 3 février, le patron du groupe Meta a indiqué dans son rapport annuel que Facebook et Instagram pourraient bientôt quitter l’Europe si son entreprise n’a pas la possibilité d’utiliser les données des utilisateurs européens sur ses serveurs depuis les États-Unis.
Derrière cette décision étrange se cache en réalité une vieille bataille juridique entre le groupe de Mark Zuckerberg et Bruxelles au sujet des données des utilisateurs, comme le précisent The Guardian et plusieurs médias américains. »
Facebook n’est plus à la mode, il est le réseau social numéro un des boomers et les moins de 35 ans ne l’utilise que peu ou prou, en somme pour communiquer à travers leurs clubs de sport comme les photos de leurs matchs de baskets, les décisions de l’assemblée générale dans un groupe privé, Messenger et les Évènements pour organiser une soirée, etc.
Alors va-t-il quitter le vieux continent pour des raisons législatives ?
Ce n’est pas certain. Les plus grosses entreprises du monde ont des pouvoirs supra-étatiques et sont aussi puissantes que n’importe quelle autre structure légale.
Néanmoins, les lois existent, et Facebook le sait bien après avoir été dans la tourmente de nombreuses années face aux régulateurs américains au sujet des données collectées et de la monnaie numérique Diem (projet d’ailleurs avorté).
Il va donc devoir rendre des comptes sur ces fameuses lois RGPD.
« Bras de fer sur l’utilisation des données des Européens. Le groupe blâme depuis près de deux ans l’évolution des réglementations des régulateurs et organes législatifs européens qui auraient, selon Mark Zuckerberg, un impact sur ses “opérations critiques”. Meta pointe notamment du doigt une décision prise en 2020 par la Cour de justice de l’Union européenne concernant le “Privacy Shield”.
Un accord supposé cadrer les transferts et le stockage de données des utilisateurs de l’Union européenne vers les États-Unis. Ces accords font actuellement l’objet d’un examen minutieux par l’UE qui juge les garanties contre l’espionnage par les agences de renseignement américaines trop faibles. »
La gratuité du service qui cache le vol progressif et discret des données qui, lui, rapporte gros
Comment une société pesant plusieurs milliards (demain si notre brave Zucky souhaite acheter le Ghana pour en en faire un parc d’attractions, c’est techniquement possible) peut-elle générer autant d’argent alors que c’est « gratuit » ?
D’où vient l’argent ? C’est souvent la question la plus importante avec « À qui profite le crime ? ».
La vente des datas, vos données personnelles, ces fameux cookies, cette boite de dialogue apparaissant subitement à l’entrée des sites web sur laquelle on clique servilement sur ‘’accepter’’.
Je ne vous jette pas la pierre, nous sommes des milliards à faire de même. D’ailleurs, nous avons nous aussi des cookies.
Saviez-vous par exemple que le géant Amazon gagne plus d’argent grâce à ses clouds que par la vente de ses produits ?
Toujours selon le Huffington Post :
« Mark Zuckerberg détaille donc dans son rapport annuel la contre-attaque qu’il prévoit d’exécuter si jamais un cadre précis n’est pas adopté pour autoriser l’utilisation des données des Européens depuis les serveurs américains du groupe Meta.
D’après le fondateur de Facebook, son entreprise ne sera “pas en mesure d’offrir un certain nombre de nos plus importants produits et services, y compris Facebook et Instagram, en Europe, ce qui aurait une incidence importante et défavorable sur nos activités, notre situation financière et nos résultats d’exploitation”, indique-t-il dans ce rapport annuel d’activité et de prévisions qui a déjà conduit Meta Plateforms à une impressionnante dégringolade des actions en bourse du groupe.
“Facebook ne menace pas de se retirer de l’Europe”, a tenté de justifier un porte-parole du groupe Meta, dans la foulée. Une défense répétée dans un courrier envoyé au HuffPost: “Nous n’avons absolument aucune envie et aucun plan de nous retirer de l’Europe, mais la simple réalité est que Meta, et de nombreuses autres entreprises, organisations et services, dépendent des transferts de données entre l’UE et les États-Unis (…).” »
Tout dépend donc de ces fameux transferts de données entre l’Union européenne et les États-Unis.
Facebook devra-t-il payer une forte somme d’argent pour qu’il ne véhicule pas ces données à des fins pécuniaires outre-Atlantique, louer un data center Européen, demander pardon ? Protection de la vie privée ou business, quoi qu’il en soit, il y a surement un billet à prendre.
Un chantage qui cache une situation difficile pour Facebook, qui perd beaucoup de ressources
« Comme “plus de 70 autres entreprises dans un large éventail d’industries”, nous avons suivi les règles européennes et nous nous appuyons sur des clauses contractuelles types (…) pour exploiter un service mondial”, ajoute le communiqué, précisant que le groupe “surveille de près l’impact potentiel” de ces décisions européennes.
La décision du groupe pourrait maintenant dépendre de la décision de l’enquête menée par le commissaire irlandais à la protection des données. Si ce dernier juge illégal cet accord de transferts d’informations entre les utilisateurs européens et les serveurs américains, la décision de Meta pourrait ainsi s’appliquer si aucune solution convenable n’est trouvée. La décision du commissaire irlandais est attendue durant le premier semestre 2022.
Une nouvelle qui serait loin de favoriser l’entreprise de Mark Zuckerberg, déjà affaiblie financièrement et qui doit en plus faire face à la toute première baisse d’utilisateurs de l’histoire de Facebook, depuis sa création il y a 18 ans. »
Les temps sont durs pour Facebook. En effet, c’est un dinosaure des réseaux sociaux.
Face au darwinisme numérique que représente l’émergence des nouvelles plateformes bien plus usitées par les « milléniums » (ceux nés à partir de l’an 2000) la concurrence face à Tik-Tok, Instagram (même si racheté par Meta), et même au final les stories YouTube, est de taille.
Quoi qu’il en soit, à moins d’avoir été élevées par des loups dans la forêt et n’avoir jamais approché un écran de sa vie, nos Élites peuvent très bien se renseigner sur nous par la traçabilité des données de géolocalisation de notre smartphone, ou encore nos habitudes de consommation.
Saviez-vous par exemple que chaque mouvement bancaire de plus de 1000€ est signalé par Tracfin (Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins) ? Dérangeant non ?
À moins d’être un cyberpirate, je ne peux pas vous garantir que Mark, Klaus ou Bill, ne savent pas en ce moment que vous lisez ces lignes, cependant, vous débancariser vous permettra déjà d’être anonyme aux yeux de votre banque (c’est déjà un bon début).
Comment ? Grâce à nos modules éducatifs, notamment la STRATÉGIE 3D.