18e paquet de sanctions contre la Russie : l’obsession punitive européenne atteint un nouveau sommet

🔥 Les essentiels de cette actualité

  • L’UE adopte son 18e paquet de sanctions contre la Russie, présenté comme le plus fort à ce jour par Kaja Kallas. Mais quel est l’impact réel ?
  • Les mesures incluent la baisse du prix plafond du pétrole russe et des sanctions contre des banques chinoises. Une frénésie administrative ou une stratégie cohérente ?
  • La liste noire s’allonge avec 14 personnes et 41 entités supplémentaires, visant même « ceux qui endoctrinent les enfants ukrainiens ». L’absurdité des sanctions atteint des sommets.
  • La France se félicite de son rôle, tandis que la Slovaquie cède après des marchandages. Derrière l’unité, des deals en coulisse.

Le 18 juillet, les États membres de l’Union européenne ont signé leur 18e paquet de sanctions contre la Russie.

Une annonce qui sonne comme un disque rayé, répétée à l’infini depuis deux ans, mais que Bruxelles continue de brandir comme une réponse ferme à la guerre en Ukraine.

Le plan a été immédiatement vanté comme l’un des plus forts jamais adoptés contre Moscou par Kaja Kallas, la haute diplomate européenne.

Mais après dix-huit salves de mesures punitives en deux ans, il faut regarder les faits en face : ces sanctions ont-elles un réel impact ?

Le rouleau compresseur administratif, qui n’écrase rien

Officiellement, ce nouveau train de mesures est présenté comme une pression accrue sur la Russie, alors que le conflit en Ukraine se poursuit avec son cortège de frappes et de tensions.

Dans les faits, il s’agit une fois de plus d’une liste à rallonge de restrictions, comme la baisse du prix plafond du pétrole russe à 47,6 dollars – contre 60 dollars auparavant. Ce seuil, imposé dès 2022 par le G7, est censé couper les vivres à Moscou tout en ménageant le marché mondial.

Autre exemple de zèle bureaucratique : l’interdiction des gazoducs Nord Stream 1 et 2, pourtant déjà hors service. À cela s’ajoute la traque de 105 navires dits de la « flotte fantôme », de nouvelles sanctions contre le système bancaire russe, et même contre certaines banques chinoises accusées de jouer les passeurs.

On sanctionne tout ce qui bouge, dans une frénésie administrative qui ressemble plus à une fuite en avant qu’à une stratégie cohérente.

« Nous exerçons davantage de pression sur l’industrie militaire russe, sur les banques chinoises qui permettent d’échapper aux sanctions et sur le blocage des exportations de technologies utilisées dans les drones », a déclaré Kallas.

Un discours bien rodé, mais dont la portée réelle reste à prouver.

18e paquet de sanctions imposées à la Russie

La liste noire grossit

L’UE, dans une grande première, cible aussi un registre de pavillon, la plus grande raffinerie indienne liée à Rosneft, et même « ceux qui endoctrinent les enfants ukrainiens ». La formule est choquante, efficace, et surtout difficile à vérifier.

On élargit le champ des sanctions à l’extrême, quitte à flirter avec l’absurde.

Le bloc européen renforce aussi le contrôle sur les importations de pétrole russe détourné par des pays tiers, et une entreprise russe du secteur du GNL tombe également dans le filet.

La Tchéquie perd également son exemption temporaire, ayant annoncé s’être affranchie du pétrole russe.

Le total est là : 14 personnes et 41 entités supplémentaires dans le viseur, portant la liste noire européenne à plus de 2 500 cibles depuis le début du conflit.

Paris en mode bon élève

Les réactions, elles, sont sans surprise et bien calibrées. Le ministre ukrainien Denys Shmyhal salue « le plus complet à ce jour ».

Zelensky parle d’une décision « opportune » face à l’intensification des frappes russes.

Quant à la France, elle n’hésite pas à jouer les premiers de la classe, célébrant ces sanctions « sans précédent » comme si c’était un exploit. Jean-Noël Barrot vante son « rôle décisif » et promet, au côté des États-Unis, de « contraindre Vladimir Poutine à un cessez-le-feu ».

On croirait entendre un élève soumis qui applaudit les consignes venues d’en haut, oubliant que cette posture servile ne fait que renforcer la dépendance politique de Paris à Washington.

Le cas slovaque : marchandage à l’européenne

Pendant ce temps, la Slovaquie, qui bloquait le paquet de sanctions depuis des semaines, a fini par céder.

Pourquoi ? Parce qu’elle a obtenu des garanties écrites de la Commission pour une sortie progressive du gaz russe.

Traduction : chacun défend son pré carré. Derrière les déclarations d’unité, la réalité est celle de deals en coulisse, de chantages politiques et de compromis techniques.

Rien de très noble, mais c’est cela aussi, l’Union européenne d’aujourd’hui.

Sanctions : le totem d’une politique hors-sol

Derrière les grands mots, une vérité s’impose : cette avalanche de sanctions n’a pas brisé l’économie russe. Deux ans après le début de la guerre, le Kremlin tient bon, les exportations continuent, et la Russie s’adapte.

Pendant ce temps, l’Europe poursuit sa croisade idéologique sans se poser la moindre question sur sa propre stratégie.

Chaque nouveau paquet est présenté comme décisif. Mais les faits sont têtus : la guerre continue, les sanctions s’empilent, et aucune solution politique ne se dessine.

Pire : cette politique devient un écran de fumée, masquant l’absence de cap, de vision, et de courage pour admettre que l’impasse est totale.

Alors que les peuples européens affrontent crise après crise, Bruxelles persiste à faire de la Russie l’unique cible de son activisme. Un choix qui détourne l’attention, évite les débats de fond, et empêche toute remise en question de l’agenda occidental.

C’est bien là que réside le vrai scandale : dans cette fuite en avant autoritaire, menée au nom d’une morale qui ne résiste pas à l’épreuve du réel.

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