🔥 Les essentiels de cette actualité
- Après un débat de 29 heures, la Chambre adopte de justesse le « One Big Beautiful Bill » par 218 voix contre 214, une victoire clé pour Trump.
- Le plan fiscal promet des réductions d’impôts pour la classe moyenne, mais les démocrates le dénoncent comme un cadeau aux riches.
- Le texte prévoit une augmentation de la dette fédérale et des coupes dans les programmes sociaux, suscitant des critiques même chez certains républicains.
- La signature est prévue le 4 juillet à la Maison Blanche, marquant une étape majeure du mandat Trump.
À l’issue d’un débat-marathon de presque 29 heures, la Chambre des représentants a validé le « One Big Beautiful Bill », ce programme fiscal massif vanté par Donald Trump.
C’est un moment clé pour le président américain, qui concrétise ici une promesse majeure de campagne. Le plan prévoit des réductions d’impôts et une refonte des dépenses fédérales, que la droite réclamait de longue date.
Les républicains n’ont pas caché leur satisfaction, tandis que dans le camp démocrate, les visages étaient fermés. Certains dénonçaient « un cadeau aux plus riches ».
Pour les familles de la classe moyenne, ce plan pourrait, selon les promesses présidentielles, alléger leur fardeau fiscal.
Mais le diable se cache dans les détails — et rares sont ceux qui ont eu le temps de lire le texte en entier.
Un vote tendu au terme d’une nuit blanche
Le texte a été adopté jeudi par 218 voix contre 214. L’ensemble des 212 démocrates ont voté contre. Deux élus républicains, Thomas Massie (Kentucky) et Brian Fitzpatrick (Pennsylvanie), se sont joints à l’opposition.
Les autres membres de la majorité ont soutenu la mesure, vue comme une avancée décisive pour l’agenda présidentiel.
Le président de la Chambre, Mike Johnson, a salué l’issue du vote :
« J’ai cru en cette vision. J’ai cru au groupe. J’ai cru en l’Amérique. »
Le président Donald Trump a également réagi sur son réseau Truth Social :
« La plus importante baisse d’impôts de l’histoire, excellente pour la sécurité, excellente à la frontière sud, l’immigration est couverte. Nous avons couvert presque tout. C’est le projet de loi le plus important jamais signé dans ce domaine. »
Une cérémonie de signature a été prévue le 4 juillet à 16h (heure de l’Est), à la Maison Blanche, dans une volonté assumée de symbolisme patriotique.
Une réforme ambitieuse, plusieurs volets clés
Le « One Big Beautiful Bill » comprend plusieurs mesures structurantes, à commencer par le prolongement et la consolidation des baisses d’impôts adoptées en 2017.
Une augmentation du plafond de la dette fédérale de 5 000 milliards de dollars est également prévue, ainsi qu’un renforcement des investissements dans la sécurité des frontières et la lutte contre l’immigration illégale.
Par ailleurs, une réduction de certaines dépenses sociales, notamment dans les programmes Medicaid, qui couvre la santé, et SNAP, le programme d’aide alimentaire, sera imposée.
Selon le Congressional Budget Office (CBO), ces mesures pourraient accroître le déficit fédéral d’environ 3 300 milliards de dollars sur dix ans et conduire à la perte de couverture maladie pour 17 millions d’Américains au cours de la même période.
Une opposition démocrate mobilisée
L’opposition a mené une bataille d’obstruction tout au long du processus, notamment via un discours-fleuve du chef de la minorité démocrate, Hakeem Jeffries, qui a pris la parole pendant 8 heures et 44 minutes, un record à la Chambre.
« Ce texte est préjudiciable pour les Américains ordinaires. Nous ne travaillons pas pour Donald Trump. Nous travaillons pour le peuple américain. »
En conclusion, il a lancé un appel à l’indépendance d’esprit des républicains, en évoquant la mémoire de John McCain.
Plusieurs élus démocrates l’ont ovationné à l’issue de sa prise de parole.
Un long parcours parlementaire
Initialement voté par la Chambre le 22 mai, le texte avait été modifié au Sénat pour se conformer à la règle budgétaire Byrd, permettant un passage à la majorité simple.
Le 1er juillet, le Sénat a voté à égalité parfaite (50-50). Trois républicains ont voté contre. C’est le vice-président J.D. Vance qui a départagé les votes en faveur du projet.
Le chef de la majorité démocrate, Chuck Schumer, a toutefois obtenu le retrait du nom symbolique du texte dans la version sénatoriale, qui ne fait plus figurer l’expression « One Big Beautiful Bill ».
Le projet est ensuite revenu devant la Chambre, où il a été définitivement adopté jeudi.
Des critiques jusque dans les rangs républicains
Malgré un large soutien au sein de leur parti, plusieurs élus conservateurs ont exprimé leurs doutes.
« Ce projet va accroître les déficits à court terme, aggravant l’inflation et les taux d’intérêt. » – Thomas Massie.
Brian Fitzpatrick, modéré de Pennsylvanie, a pour sa part déclaré qu’il soutenait « des politiques réfléchies et bienveillantes », ajoutant que « ce texte ne les garantit plus ».
Lisa Murkowski, sénatrice de l’Alaska, qui a pourtant voté en faveur du projet, a elle aussi fait part de ses réserves.
« Ce sont les habitants de l’Alaska qui m’inquiètent, notamment les plus vulnérables. Nous avons agi dans la précipitation. »
Opposé depuis le début au projet, Elon Musk a maintenu ses critiques et a qualifié le texte de « pork-filled », autrement dit chargé de dépenses superflues.
Une opinion divisée
Dans l’opinion publique, les réactions sont mitigées.
Un sondage de l’université Quinnipiac publié la semaine dernière indiquait que 55 % des Américains s’opposaient à la réforme, contre 29 % de favorables.
Les principaux points d’inquiétude portent sur le déficit, les coupes sociales, et l’impact à long terme sur les inégalités.
Et maintenant ?
La cérémonie de signature du 4 juillet devrait entériner l’adoption définitive du texte. La Maison Blanche entend présenter cette loi comme une pierre angulaire du mandat Trump 2025.
Reste à voir quels effets concrets produira cette réforme sur l’économie américaine, les finances publiques et les conditions de vie de millions de citoyens. Ce texte s’annonce d’ores et déjà comme l’un des plus marquants de la présidence Trump.
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