🔥 Les essentiels de cette actualité
- Netanyahou propose Trump pour le Nobel de la paix, flattant son ego lors d’un dîner à la Maison-Blanche. Une stratégie pour obtenir un soutien crucial face à la guerre à Gaza.
- Trump, séduit par la nomination, veut la fin du conflit à Gaza pour asseoir son image de pacificateur. Mais derrière, c’est une guerre d’influence féroce.
- La victoire militaire sur l’Iran ouvre une fenêtre pour un cessez-le-feu, avec des négociations au Qatar. Pourtant, Gaza reste un pion dans le grand jeu de Trump et Netanyahou.
- Netanyahou ne cherche pas la paix, mais sa survie politique. Il utilise Gaza comme levier diplomatique, tout en cachant un plan d’expulsion des Palestiniens.
Lundi soir, Netanyahou débarque à la Maison-Blanche avec une arme bien calibrée : une lettre où il flatte l’égo surdimensionné de Trump en le nommant pour le prix Nobel de la paix.
Un cadeau taillé sur mesure pour ce président obsédé par son image de pacificateur mondial, qui rêve de s’attribuer tous les mérites des conflits réglés, du Moyen-Orient à l’autre bout du monde.
Mais la réalité le rattrape : la guerre à Gaza, qui dure depuis 21 mois, est un caillou dans sa chaussure. Un dossier que Netanyahou garde jalousement, parce que sans un cessez-le-feu d’Israël, aucun miracle diplomatique ne verra le jour.
Le dîner de la flatterie : Netanyahou joue sa carte maîtresse
D’où ce dîner ultra-calculé dans la salle bleue de la Maison-Blanche, théâtre d’un face-à-face où Netanyahou sort l’artillerie lourde de la flatterie grossière, pour amadouer un Trump qui a à la fois le pouvoir — et la détermination — d’imposer sa vision.
« Il œuvre à la paix, en ce moment même, dans un pays, dans une région après l’autre. Je tiens à vous présenter, Monsieur le Président, la lettre que j’ai envoyée au Comité du prix Nobel ; elle vous nomme pour le prix Nobel de la paix, une nomination amplement méritée, et vous devriez l’obtenir. »
Un coup de com’ savamment orchestré, qui sert à flatter le président américain tout en rappelant que c’est Israël qui tient la clé du cessez-le-feu.
Et Trump, tout sourire, joue le jeu, conscient qu’un accord sur Gaza serait une victoire politique énorme — un trophée à exhiber pour justifier son héritage de « paix et stabilité » au Moyen-Orient.
« Merci beaucoup. Je l’ignorais. Waouh », réagit-il, visiblement touché. « Venant de vous, en particulier, c’est très significatif. Merci beaucoup, Bibi. »
Le bras de fer derrière la façade diplomatique
Mais ne vous y trompez pas : derrière les belles paroles, c’est une guerre d’influence féroce. Trump a besoin que Netanyahou plie — sinon, adieu sa consécration de pacificateur.
Il veut la fin de la guerre. Mais ce n’est pas qu’une affaire israélo-américaine : le Hamas tient aussi son rôle, campé sur ses positions, chacun tirant la couverture à soi.
Trump serre la vis tout en affichant un soutien total à Israël — poussant même à faire tomber les poursuites judiciaires qui pèsent sur Netanyahou. En échange ? Il exige la paix. Une paix forcée, sous la menace claire et voilée d’un retrait du soutien américain.
« J’arrête les guerres. J’arrête les guerres. Et je déteste voir des gens tués », a déclaré Trump.
Une fenêtre d’opportunité après la guerre éclair Israël-Iran
Par le passé, les cessez-le-feu ont frôlé le bout du tunnel avant de s’évaporer dans des désaccords tenaces. Mais cette fois, la donne a changé : la guerre de 12 jours entre Israël et l’Iran a rebattu les cartes, créant un souffle d’espoir nouveau.
« Le Premier ministre arrive à cette réunion renforcé par la victoire militaire d’Israël sur l’Iran. Le président arrive à cette réunion renforcé par la victoire américaine sur l’Iran », rappelle Michael Oren, ex-ambassadeur d’Israël aux États-Unis.
« Les deux dirigeants peuvent montrer une certaine flexibilité. Le président veut clairement cet accord. »
Des négociateurs israéliens et du Hamas planchent au Qatar sur une trêve de 60 jours, avec libération progressive des otages et aide humanitaire vers Gaza. L’envoyé spécial de Trump, Steve Witkoff, doit rejoindre les discussions, preuve que les tractations avancent.
Le Qatar a soumis un plan rapidement accepté par Israël, qui répond à la principale demande du Hamas : que le cessez-le-feu soit la fin des hostilités.
Le Hamas demande quelques ajustements refusés par Israël, mais la présence d’une équipe israélienne aux négociations indirectes montre une volonté réelle d’avancer.
« Ils veulent se rencontrer et veulent un cessez-le-feu », assure Trump.
Gaza, un pion sacrifié dans le grand jeu de Trump et Netanyahou
Derrière cette façade de négociations, les enjeux sont colossaux : la paix régionale dont Trump rêve — notamment la normalisation avec l’Arabie saoudite — est suspendue à ce conflit.
Riyad l’a dit clairement : tant que Gaza brûle, pas question d’avancer diplomatiquement.
Netanyahou prétend :
« Nous pouvons atteindre une paix entre nous et tout le Moyen-Orient sous la direction de Trump, en travaillant ensemble, on peut bâtir une paix très large qui inclut tous nos voisins. »
Mais dans les faits, Gaza n’est qu’un problème à gérer pour eux, un pion sacrifiable.
Derrière, un projet fou germe : expulser les Palestiniens pour transformer Gaza en « Riviera du Moyen-Orient ».
Questionné sur ce projet, Trump botte en touche : « C’est une question pour Netanyahou. »
Toujours habile, le Premier ministre joue les bons samaritains, évoquant un « libre choix » pour les Gazaouis :
« Si les gens veulent rester, ils peuvent, mais s’ils veulent partir, ils doivent pouvoir partir. Ça ne doit pas être une prison. »
Un discours vide de sens quand on sait que ces populations vivent sous blocus, bombardées, isolées, piégées dans un territoire transformé en camp de concentration.
Netanyahou ne cherche pas la paix, il cherche à survivre
Il faut appeler les choses par leur nom : Netanyahou ne négocie pas pour la paix, il manœuvre pour sa survie.
Son pays est en feu — politiquement, socialement, moralement. Contesté dans la rue, enfoncé dans des scandales de corruption, isolé jusque dans son propre camp, il n’a plus qu’une carte à jouer : faire croire qu’il maîtrise la guerre, qu’il contrôle les négociations, qu’il est encore l’homme fort d’Israël.
En réalité, c’est un stratagème. Il se sert de Gaza comme d’un levier diplomatique, fait mine de tendre la main pendant qu’il pilonne une population piégée.
À Washington, il flatte Trump, mise sur un coup de com’, joue la montre. Tout ça pour détourner l’attention de sa déchéance politique à domicile.
Il veut une paix sans justice, une victoire sans compromis, et un silence médiatique sur le plan d’expulsion des Palestiniens.
Sa stratégie ? Rester au pouvoir coûte que coûte, même si ça veut dire sacrifier des milliers de vies et foutre en l’air toute chance de stabilité régionale.
Netanyahou n’est pas un partenaire de paix. C’est un chef de guerre à bout de souffle, un manipulateur qui trafique le réel pour cacher sa propre chute. Plus personne n’est dupe, sauf ceux qui ont intérêt à l’être.
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