🔥 Les essentiels de cette actualité
- Le 2 juillet 2025, un rapport révèle des violences systématiques dans des écoles françaises. Riaumont, un village d’enfants, est au cœur d’un scandale insoutenable.
- Pendant 60 ans, Riaumont a été un camp de la souffrance pour des garçons placés. Abus physiques, psychologiques et sexuels sous les yeux de l’État.
- Des survivants témoignent de leur enfer quotidien : enfermement, coups, travaux forcés, et un endoctrinement ultra-traditionnaliste.
- Des alertes ignorées depuis les années 1970, une inaction délibérée des autorités, et une impunité choquante jusqu’en 2019.
- En 2025, des poursuites judiciaires enfin engagées, mais le scandale d’État persiste. Un rapport avec 50 recommandations, mais la sincérité est mise en doute.
Le 2 juillet 2025, la commission d’enquête parlementaire a rendu public un rapport explosif sur les violences systémiques dans plusieurs établissements scolaires français.
Si l’affaire Bétharram avait déjà secoué les consciences, c’est surtout Riaumont, ce village d’enfants du Pas-de-Calais, qui met à nu un scandale d’une dimension insoutenable.
Pendant près de soixante ans, ce lieu censé protéger des garçons placés par la justice ou les services sociaux a été un véritable camp de la souffrance.
Abus physiques, humiliations psychologiques, agressions sexuelles : tout cela s’est déroulé sous le nez de l’État, qui a préféré fermer les yeux, parfois même couvrir les responsables.
Plus qu’un scandale, un réseau d’impunité bien ancré
L’enquête, menée par deux députés, Violette Spillebout (majorité présidentielle) et Paul Vannier (La France Insoumise), repose sur des mois d’auditions, de visites sur place, et la collecte de témoignages accablants d’anciens pensionnaires, d’anciens employés, d’experts et de témoins directs.
Le verdict est clair : ce n’est pas une série d’erreurs ou d’incidents isolés, mais un système d’abus profondément enraciné qui a prospéré dans un trou noir juridique et administratif.
L’État, la justice et les institutions religieuses ont failli, gravement.
Un enfer quotidien raconté par les victimes
Bruno, Alexandre, Adrien – ces noms ne sont pas que des anonymes. Ce sont des survivants qui ont osé briser le silence et décrire la réalité atroce de leur vie à Riaumont.
Ils racontent des enfants enfermés pendant des jours, nourris au pain sec et à l’eau, battus à coups de ceinture, giflés, frappés de coups de pied.
Adrien résume cette horreur avec une phrase choc :
« Les conditions de vie, c’était de l’esclavage. »
Dans cet enfer, les gamins étaient aussi soumis à des travaux forcés : construire eux-mêmes les murs du centre, parfois vêtus de culottes en cuir en plein hiver, sous un climat de terreur constant.
Les humiliations psychologiques s’ajoutaient à cette violence physique, avec menaces permanentes de séparation familiale et chantages sur leur avenir.
Le tout dans un cadre idéologique d’un autre âge : un endoctrinement ultra-traditionnaliste à la fois religieux et militaire.
Des chants guerriers, des uniformes à la bavaroise, des jeux de guerre… une véritable mise en condition pour une obéissance sans faille.
Une inaction délibérée des autorités
Dès la fin des années 1970, des alertes sont lancées, notamment par une enseignante courageuse, Françoise Szulc, qui recueille les confidences des enfants.
Au lieu d’être protégée, elle subit une campagne de calomnies et de menaces orchestrée par le réseau au pouvoir à Riaumont.
Le rapport met en lumière l’absence totale de coordination entre les ministères de la Santé et de la Justice, qui se renvoient la balle, empêchant toute action efficace.
Et ce flou juridique autour du statut hybride de Riaumont – entre orphelinat, institution de placement et école privée hors contrat – a servi de cache-misère pour masquer les abus.
Malgré plusieurs procédures engagées entre 2001 et 2012, notamment après le suicide d’un adolescent victime de brimades, les contrôles n’ont jamais conduit à une fermeture effective.
Riaumont continue de fonctionner dans une impunité déconcertante.
Ce n’est qu’en 2012 que l’établissement est officiellement régularisé en tant qu’école privée technique hors contrat. Et encore, même après les mises en examen de plusieurs religieux pour violences et agressions sexuelles, l’État ne ferme pas le site.
Ce n’est qu’en janvier 2019, sous la pression judiciaire et médiatique, que la fermeture est prononcée – à l’initiative du directeur lui-même.
Des poursuites judiciaires bien trop tardives
En juin 2025, deux encadrants sont enfin mis en examen pour agressions sexuelles. Deux autres sont sous statut de témoins assistés. Un ancien directeur fait face à une accusation de non-dénonciation de crimes.
Au total, six religieux sont renvoyés devant le tribunal correctionnel pour maltraitances et violences sur 44 mineurs.
Une première condamnation tombe en mai 2025 : un ex-directeur écope de deux ans de prison avec sursis pour consultation de fichiers pédopornographiques.
Le rapport parlementaire rappelle que de nouvelles victimes continuent de se manifester : trois plaintes supplémentaires ont été déposées en mai 2025.
La visite des députés rapporteurs en avril 2025 s’est déroulée dans un climat tendu : accueil orchestré pour impressionner, mais la parole des victimes est toujours niée, décrédibilisée, par ceux qui se disent défenseurs de Riaumont.
Un scandale d’État et une dérive institutionnelle assumée
Les co-rapporteurs ont formulé une cinquantaine de recommandations.
Sur le papier, ça a l’air bien rangé, comme un bon manuel pour éviter que ce bordel ne recommence. Sauf qu’on se demande sérieusement à qui ça va servir.
Parce qu’on a du mal à croire à la sincérité de Violette Spillebout, députée de la majorité présidentielle qui, depuis des années, n’a rien fait d’autre que fermer les yeux sur ces affaires.
Une majoritaire qui, dans les faits, a toujours préféré étouffer les alertes plutôt que protéger les enfants.
Alors, ce rapport, c’est quoi ? Une vraie prise de conscience, ou juste un coup de com’ pour calmer la tempête ? On parie sur la deuxième option. Tant que ce gouvernement ne prendra pas ses responsabilités et ne mettra pas un coup d’arrêt net à ces réseaux, rien ne changera vraiment.
Le silence complice, l’absence d’action, les arrangements politiques… voilà le vrai visage de ceux qui ont laissé ce scandale grandir dans l’ombre.
IMPORTANT - À lire
Ce scandale d'État révèle l'impunité choquante des réseaux d'abus dans les institutions. Malgré les alertes, les autorités ont délibérément fermé les yeux, préférant étouffer l'affaire plutôt que protéger les enfants victimes.
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