🔥 Les essentiels de cette actualité
- Les déclarations de Trump sur l’affaire Epstein ravivent les tensions dans son propre camp, créant une fissure entre le président et ses partisans.
- Le ministère de la Justice et le FBI affirment ne pas avoir trouvé de preuves de réseau de chantage, mais cette version est rejetée par la base MAGA.
- Les réactions sur les réseaux pro-Trump sont virulentes, avec des accusations de trahison et de manque de transparence de l’administration.
- Des figures conservatrices comme Tucker Carlson et Brandon Tatum expriment publiquement leur méfiance envers la ligne officielle.
Les dernières déclarations de l’administration Trump sur le dossier Epstein, loin de clore le sujet, ont ravivé les tensions au sein même de son camp.
En défendant une version officielle que beaucoup de ses partisans rejettent, le président se heurte à un scepticisme qu’il a lui-même alimenté pendant des années.
Ce retournement révèle une fissure de plus en plus visible entre Donald Trump et la base qui l’a longtemps soutenu.
Une conclusion trop propre pour convaincre
Tout est parti d’un mémo de deux pages, publié la semaine dernière par le ministère de la Justice et le FBI, affirmant n’avoir trouvé aucune preuve d’un réseau de chantage autour de Jeffrey Epstein, ni l’existence d’une quelconque « liste de clients ».
Le document réaffirme également la thèse du suicide du financier en août 2019, dans sa cellule de prison à Manhattan.
Une version expédiée, qui contredit frontalement les croyances enracinées dans l’univers MAGA, où Epstein est vu comme un rouage clé d’un système corrompu impliquant des élites intouchables – un système que Trump s’était engagé à faire tomber.
Une réponse présidentielle qui divise
Les réactions ont été immédiates — et virulentes. Sur les réseaux pro-Trump, beaucoup dénoncent une « trahison » de l’administration.
Le message présidentiel publié sur Truth Social, appelant à « ne pas perdre de temps et d’énergie avec Jeffrey Epstein », a été vécu comme une gifle par une base qui exige des réponses.
Et la défense de figures comme Pam Bondi — qui avait promis des révélations concrètes — est apparue comme une tentative de protection interne, plutôt que de transparence.
Cette stratégie d’apaisement, pensée pour refermer un dossier encombrant, a surtout réouvert une plaie.
Les figures centrales de l’affaire sont elles-mêmes prises dans la tempête.
Pam Bondi a remis à des influenceurs de droite des classeurs titrés « Dossiers Epstein : Phase 1 » — en réalité remplis de documents déjà publics. Une manœuvre jugée cosmétique.
Kash Patel et Dan Bongino, respectivement directeur et adjoint du FBI sous Trump, ont validé la version du suicide. Résultat : une vague de critiques, d’accusations de complaisance, voire de compromission.
Doutes publics au sein du mouvement conservateur
Le malaise a éclaté au grand jour lors du sommet de Turning Point USA, en Floride. Plusieurs figures ont publiquement exprimé leur colère face à cette ligne officielle.
Tucker Carlson, sans détour :
« Le fait que le gouvernement américain, celui pour lequel j’ai voté, ait refusé de prendre ma question au sérieux et ait déclaré : Affaire classée. Tais-toi, conspirationniste, était insupportable pour moi. Et je ne pense pas que nous devrions tous nous en satisfaire. »
Carlson défend ouvertement la théorie selon laquelle Epstein aurait été éliminé, et utilisé par des agences de renseignement pour faire chanter les puissants.
Autre voix dissidente, le podcasteur conservateur Brandon Tatum, qui déclare :
« Je pense que ces gens – et je ne sais pas, pour une raison ou une autre, il pourrait y en avoir – mais je ne pense pas qu’ils nous disent la vérité sur Epstein. Je pense que cet homme était impliqué dans un acte néfaste impliquant de nombreuses personnes. Et je suppose que beaucoup de ces personnes pourraient être nos alliés et des personnes avec lesquelles nous ne souhaitons pas entretenir de mauvaises relations. »
Et ce ne sont pas seulement les électeurs conservateurs qui s’interrogent.
Dans son podcast « Flagrant », l’humoriste Andrew Schulz a résumé le malaise :
« Je pense que ce qui exaspère les gens en ce moment, c’est que cela insulte nos services de renseignement… De toute évidence, les services de renseignement tentent de dissimuler l’affaire. De toute évidence, l’administration Trump tente de dissimuler l’affaire. Quelque chose a changé depuis qu’ils ont fait campagne sur l’idée de la révéler. »
Un constat sarcastique, prononcé… chapeaux en aluminium sur la tête. Signe que, même dans l’humour, la suspicion est devenue la norme.
Les opposants s’en mêlent
Chez les démocrates, l’opportunisme est au rendez-vous. Le sénateur Jon Ossoff a déclaré :
« Quelqu’un pensait-il vraiment que le président prédateur sexuel qui fréquentait Jeffrey Epstein allait publier les dossiers Epstein ? »
Plusieurs élus de gauche envisagent une résolution demandant la publication complète des documents liés à l’affaire Epstein. Pas par souci de vérité, bien sûr — mais pour nuire.
Face à la pression, certains piliers du mouvement tentent d’éteindre l’incendie. Charlie Kirk, après TPUSA :
« Honnêtement, j’arrête de parler d’Epstein pour le moment. Je vais faire confiance à mes amis de l’administration, je vais faire confiance à mes amis du gouvernement pour faire ce qu’il faut, résoudre le problème. La balle est entre leurs mains. »
Mais cette confiance n’est plus partagée par tous.
Une promesse trahie ou un secret trop lourd ?
En refermant brutalement le dossier Epstein, l’administration Trump prend un risque politique réel. Car pour une partie de sa base, ce n’est pas juste une déception : c’est une ligne rouge franchie.
Ce revirement jette un flou sur la sincérité de ses promesses passées. Soit le président a sous-estimé l’importance du sujet, soit quelque chose lui échappe — ou lui est imposé.
Dans les deux cas, le doute s’installe. Et pour un mouvement fondé sur la défiance envers le système, ce doute pourrait devenir un poison.
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