🔥 Les essentiels de cette actualité
- Les talibans rejettent toute négociation pour rendre la base de Bagram aux forces américaines, symbole de la présence militaire étrangère.
- Trump menace sur Truth Social : « De mauvaises choses vont se produire » si Bagram n’est pas restituée aux États-Unis.
- La base, construite par les Soviétiques, a été abandonnée par les Américains en 2021, marquant la fin de vingt ans de présence militaire.
Le gouvernement afghan, dirigé par les talibans, a rejeté ce dimanche 21 septembre toute négociation concernant la restitution de la base de Bagram aux forces armées américaines.
Le haut responsable afghan Fasihuddin Fitrat, chef de cabinet du ministère de la Défense, a balayé d’un revers de main les ambitions américaines sur la base. « Impossible », a-t-il tranché selon plusieurs médias locaux.
Sans jamais nommer Trump, il a déclaré :
« Certaines personnes ont récemment prétendu négocier avec l’Afghanistan pour reprendre la base aérienne de Bagram. »
Sa position ne laisse aucun doute :
« Un accord sur ne serait-ce qu’un centimètre carré du sol afghan est impossible. »
Bagram reste un symbole puissant de la présence militaire étrangère dans le pays. Après vingt ans d’occupation, les Afghans restent catégoriques : leur territoire n’est plus négociable.
Trump menace depuis Truth Social
Quelques heures auparavant, la déclaration de Trump avait de quoi inquiéter. Sur son réseau Truth Social, il avait écrit :
« Si l’Afghanistan ne rend pas la base aérienne de Bagram à ses bâtisseurs, les États-Unis, de mauvaises choses vont se produire ! Président DJT. »
À travers cette mise en garde, le président américain revendique ce que l’administration Biden a abandonné lors du retrait. La base stratégique avait été cédée aux talibans dans des conditions que beaucoup d’Américains jugent inacceptables.
À Londres, Trump a également relancé sa revendication sur le site stratégique, juste après sa visite au Royaume-Uni.
« L’une des raisons pour lesquelles nous voulons cette base est qu’elle se trouve à une heure de l’endroit où la Chine fabrique ses armes nucléaires. »
Et interrogé à la Maison Blanche, il a dû répondre à une question qui dérange Washington : compte-t-il envoyer des soldats américains reconquérir la base de Bagram ?
« Nous sommes actuellement en pourparlers avec l’Afghanistan, nous voulons récupérer cette base, et nous la voulons rapidement, immédiatement. Et s’ils ne la rendent pas, vous allez découvrir ce que je compte faire », a-t-il répondu sans plus de détails.
Trump réclame aux Afghans la restitution d’une base américaine sans s’embarrasser de diplomatie.

Bagram, mémoire historique de l’Afghanistan
Bagram, énorme base aérienne située à 50 km de Kaboul, raconte l’histoire contemporaine de l’Afghanistan. Contrairement à ce qu’avait dit Trump, ce sont les Soviétiques qui l’ont construite dans les années 1950.
Sa piste a servi de quartier général à l’Armée rouge pendant l’invasion de 1979 à 1989, une décennie de présence militaire qui s’est terminée par une retraite humiliante.
Les grandes puissances se sont toujours heurtées à la difficulté de contrôler l’Afghanistan. Cette base symbolise cette constante historique, où les empires dépensent fortunes et vies sans parvenir à s’imposer durablement.

Retrait américain : deux décennies balayées en un mois
Après les attentats du 11 septembre, les Américains ont utilisé Bagram pour conduire leurs opérations en Afghanistan, dans le cadre de l’invasion menée par une coalition internationale dirigée par Washington.
En juillet 2021, les forces américaines et de l’OTAN ont plié bagage, laissant l’Afghanistan aux talibans alors que ces derniers gagnaient du terrain. Il n’aura fallu qu’un mois aux combattants fondamentalistes pour s’emparer du pouvoir, annulant vingt ans de présence militaire occidentale.
Le retrait précipité décidé à Washington a laissé le pays livré à lui-même.
Depuis son retour à la tête des États-Unis, Trump n’a pas mâché ses mots concernant la base abandonnée. Il a plusieurs fois critiqué le départ d’Afghanistan sous la présidence démocrate, le qualifiant de « fiasco » et de « catastrophe historique ».
Pour lui, cette décision représente un symbole du déclin américain et une perte des investissements et du sang versé par l’armée améicaine, laissés aux mains des talibans en quelques jours chaotiques.
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