🔥 Les essentiels de cette actualité
- Le cardinal Becciu renonce au conclave après un scandale financier retentissant. Découvrez les coulisses de cette chute spectaculaire et les ambitions démesurées derrière.
- Une transaction immobilière à Londres de 184 millions d’euros met en lumière les malversations financières au Vatican. Comment l’argent des fidèles a-t-il été utilisé ?
- Becciu, autrefois proche du pape, condamné à 5 ans de prison. Explorez les jeux de pouvoir et les répercussions de cette affaire sur la confiance des fidèles.
Dans un communiqué tombé ce mardi 29 avril, l’ex-numéro trois du Vatican, empêtré dans un scandale financier retentissant, jette l’éponge et renonce au conclave. Derrière cette décision se cache un homme aux ambitions démesurées : ce cardinal sarde qui, en 2020, avait réclamé sans vergogne la bagatelle de 10 millions d’euros à un journal italien pour « perte de chance ». Quelle chance ? Celle d’être un jour le successeur du pape François, rien que ça !
L’homme d’Église ne manquait pas d’aplomb. Comme quoi, même sous les habits sacrés, l’appât du gain et du pouvoir n’est jamais bien loin. La haute hiérarchie catholique n’échappe pas aux scandales d’argent qui gangrènent déjà tant d’institutions. Ce cardinal, autrefois proche du trône de Saint Pierre, rejoint la longue liste des puissants déchus par leur propre cupidité.
Encore une affaire qui risque d’ébranler la confiance des fidèles. Pendant que le petit peuple doit se serrer la ceinture, certains princes de l’Église semblent plus préoccupés par leur bourse que par leur âme.
Les coulisses du Vatican
Les jeux de couloirs se poursuivent au Vatican. Il est à peine 9h34 ce mardi 29 avril, alors que les cardinaux viennent tout juste de s’enfermer pour leur conclave, qu’un communiqué tombe comme un couperet. Son auteur ? Le cardinal Giovanni Angelo Becciu.
Le message est laconique mais lourd de sens :
« Ayant à cœur le bien de l’Église, que j’ai servie et continuerai à servir avec fidélité et amour, ainsi que de contribuer à la communion et à la sérénité du conclave, j’ai décidé d’obéir, comme je l’ai toujours fait, à la volonté du pape François de ne pas entrer au conclave, tout en restant convaincu de mon innocence. »
Et voilà. Rideau sur cette affaire. Du moins en apparence. Mais qu’on ne s’y trompe pas, derrière ces quelques lignes diplomatiques se cache un bras de fer qui dure depuis cinq longues années entre le pape et l’un de ses anciens protégés. Pour saisir ce qui se joue vraiment dans cette mise à l’écart – qui n’est pas sans rappeler d’autres purges silencieuses auxquelles les instances du pouvoir nous ont habitués – il faut plonger dans les méandres du Vatican et remonter un lustre en arrière.
La chute d’un cardinal
C’est un matin comme les autres à Rome. Du moins, ça devrait l’être. Le cardinal Giovanni Angelo Becciu franchit le seuil de la Maison Sainte-Marthe d’un pas qui trahit son angoisse. Petit homme aux cheveux gris impeccablement coiffés, il n’a rien du prélat serein qu’on connaît habituellement.
Sson visage carré est crispé, ses sourcils épais froncés en une ligne presque continue. Quelque chose cloche, c’est évident. Le pape François l’a convoqué sans même daigner lui en expliquer la raison. Une convocation papale sans motif, ça sent rarement les bonnes nouvelles.
Dans un bureau d’une sobriété monastique, François l’attend, le regard grave. Les préliminaires ne s’éternisent pas. Le souverain pontife va droit au but et lâche la bombe : des accusations sérieuses pèsent sur le cardinal concernant sa gestion des finances vaticanes.
Le Saint-Siège et l’argent, cette histoire aussi vieille que l’Église elle-même. Combien de prélats ont déjà chuté pour cette même raison ? Mais cette fois, c’est un cardinal proche du pouvoir qui se retrouve dans la tourmente. Comme quoi, même dans les plus hautes sphères spirituelles, l’argent reste le nerf de la guerre. Et de la chute.
Le cardinal ressort, le visage fermé. À peine vingt minutes plus tard, les journalistes du monde entier reçoivent un communiqué laconique de la Salle de presse du Vatican :
« Le Saint-Père a accepté la renonciation à la charge de préfet de la Congrégation des causes des saints et aux droits liés au cardinalat, présentée par Son Éminence le cardinal Giovanni Angelo Becciu. »
C’était le 24 septembre 2020. Un jour noir pour le Vatican. Becciu, l’homme qui côtoyait quotidiennement le pape François, venait de tomber de son piédestal sans crier gare.
Les répercussions du scandale
Les couloirs feutrés du Saint-Siège n’avaient pas connu pareil séisme depuis des années. Les rumeurs couraient déjà sur les malversations financières qui auraient motivé cette disgrâce brutale. Comme souvent dans ces hautes sphères du pouvoir, les élites se protègent d’abord entre elles, avant que les scandales n’éclatent au grand jour.
Un cardinal déchu de ses droits, c’est rarissime. Presque du jamais-vu dans l’histoire moderne de l’Église. La nouvelle avait fait l’effet d’une bombe dans les milieux catholiques et bien au-delà. Encore une élite qui tombe pour corruption ? Les fidèles, eux, continuent de payer leur denier du culte sans se douter de ce qui se trame parfois en coulisses.
Deux mois après cette bombe, le cardinal passe à la contre-offensive. Fini de jouer les victimes silencieuses ! Becciu attaque frontalement le magazine L’Espresso pour diffamation, l’accusant d’avoir délibérément torpillé sa carrière en balançant ses « révélations » directement au Saint-Père. Pas de demi-mesure dans sa demande de réparation : le prélat réclame la modique somme de 10 millions d’euros pour ce qu’il appelle une « perte de chance ».
Et quelle chance… Celle d’être compté parmi les papabili, ces cardinaux susceptibles de coiffer la tiare. En clair, Angelo Becciu estime que L’Espresso lui a fait perdre son ticket d’entrée pour devenir le prochain pape après François.
On connaissait les élites politiques et leurs coups bas, mais les princes de l’Église semblent jouer dans la même cour. À croire que même au Vatican, le pouvoir se dispute avec les mêmes armes qu’ailleurs.
Le parcours de Becciu
Angelo Becciu, le cardinal qui tirait les ficelles au Vatican, souffle ses 76 bougies. De 2011 à 2018, ce substitut aux affaires générales de la Secrétairerie d’État avait la main sur tous les dossiers internes du Saint-Siège.
« Il était partout, il savait tout », balance un ancien collaborateur. Comme tant d’autres au Vatican, Becciu a gravi les échelons par la voie diplomatique : d’abord envoyé aux quatre coins du monde – Soudan, Nouvelle-Zélande, puis Cuba et Angola – avant de devenir l’homme de confiance du cardinal Tarcisio Bertone, alors Secrétaire d’État.
L’arrivée du pape François n’a pas freiné son ascension, bien au contraire. En 2018, le pontife argentin lui a remis la barrette cardinalice, ultime consécration d’une carrière passée dans les coulisses du pouvoir religieux.
Difficile d’imaginer qu’un homme aussi puissant, qui contrôlait les rouages de cette institution millénaire, puisse tomber en disgrâce. Et pourtant, la suite de son parcours allait prouver que même les princes de l’Église ne sont pas à l’abri des scandales qui secouent régulièrement le sommet de la chrétienté.
Son parcours illustre à merveille comment fonctionne réellement la Curie romaine : un système où les apparences de piété cachent parfois des jeux de pouvoir dignes des plus grandes cours royales d’antan.
Les malversations financières
Les soupçons planent déjà comme un vautour. En arrière-plan de cette affaire, une juteuse transaction immobilière à Londres, au 60 Sloane Avenue. Une acquisition aussi trouble que l’eau du Tibre, menée via un hedge fund luxembourgeois – un de ces paradis fiscaux que nos politiques font semblant de combattre. À sa tête ? Raffaele Mincione, un financier à la réputation plus que sulfureuse.
Le montant initial de cette magouille ? 184 millions d’euros, rien que ça !
« Cette somme représentait environ un tiers des liquidités de la Secrétairerie d’État », rappellera plus tard le Tribunal du Vatican dans un constat qui fait froid dans le dos.
Les élites ecclésiastiques ne sont visiblement pas très différentes des autres : même goût pour les montages financiers douteux, même appétit pour l’argent facile. Pendant qu’on nous sermonne sur la pauvreté, certains prélats s’offrent des immeubles de luxe à Londres avec l’argent du denier du culte.
En décembre 2023, après ce que les médias italiens baptisèrent « le procès du siècle » (86 séances !), le cardinal Angelo Becciu s’est vu infliger une peine de cinq ans et six mois de prison, une amende de 8 000 euros et l’interdiction à vie d’exercer des fonctions publiques. Pas étonnant qu’il ait fait appel aussitôt – manœuvre qui suspend temporairement ces sanctions.
Les élites de l’Église ne sont visiblement pas plus intouchables que celles de nos gouvernements quand il s’agit de malversations. Mais combien d’autres Becciu échappent encore aux radars de la justice vaticane ?
Entre les murs du Saint-Siège, cette condamnation a provoqué un véritable séisme. Le cardinal déchu, autrefois proche du pape François et membre influent de la Curie romaine, se retrouve désormais dans une position bien éloignée des privilèges auxquels il était habitué.
Pour nous autres simples fidèles ou citoyens ordinaires, difficile de ne pas y voir un symbole des dérives morales qui gangrènent nos institutions. À Rome comme ailleurs, les puissants semblent jouer selon des règles bien différentes des nôtres – jusqu’à ce que la machine judiciaire, parfois, les rattrape.
Le financement occulte du Vatican
Le Vatican a joué avec l’argent des fidèles pour financer son opération immobilière londonienne. Comment ? En contractant un prêt lombard auprès de banques suisses et italiennes. Ce prêt était garanti par un portefeuille de titres d’une valeur de 400 millions d’euros, principalement constitué des dons du denier de Saint-Pierre.
Rappelons que cette collecte annuelle est censée financer l’administration du Saint-Siège depuis que l’Église a perdu ses États pontificaux, et soutenir les bonnes œuvres du pape. Pas pour spéculer, visiblement !
Ce montage financier a permis de libérer les 184 millions d’euros qui ont été injectés dans le fonds de Mincione. Le tribunal n’a pas manqué de le faire remarquer : cette manœuvre a immobilisé presque toutes les ressources disponibles de la Secrétairerie d’État dans une opération purement spéculative.
On pourrait se demander ce que Jésus-Christ penserait de ces banquiers du temple version moderne qui jouent avec l’argent des fidèles. Les catholiques qui mettent leur pièce dans le panier chaque dimanche apprécieront sans doute de savoir où part réellement leur générosité…
Comme quoi, même au Vatican, l’appât du gain semble parfois l’emporter sur les valeurs chrétiennes de prudence et de modestie. Encore un exemple où ceux qui prêchent la vertu ne sont pas toujours les derniers à succomber aux vices qu’ils dénoncent.
La sentence contre Becciu
Le Vatican dévoile la sentence contre Becciu : dans l’ombre du pape, un cardinal malversateur qui a pillé les caisses sans autorisation.
La sentence complète des juges du Vatican publiée fin 2024 ne fait pas dans la dentelle concernant le cardinal Becciu. Sans détour, ils décrivent comment ce prince de l’Église s’est servi dans les caisses du Vatican en ignorant complètement les règles les plus élémentaires. Pas d’autorisation du pape, rien. Il a juste pris l’argent comme si c’était le sien.
Et ce n’est pas tout. Le cardinal n’a même pas daigné consulter le Conseil pour l’économie, pourtant garant des finances du petit État. Comme tous ces puissants qui se croient au-dessus des lois, Becciu a joué solo, montrant un mépris total pour l’institution qu’il était censé servir.
Les juges n’y vont pas avec le dos de la cuillère quand ils parlent d’un « abus personnel et structurel de pouvoir ». Ils ont parfaitement compris son petit manège : cacher « la finalité réelle des opérations » – comprenez : mentir sur l’usage réel de l’argent – et détourner les « canaux institutionnels à des fins privées ».
C’est toujours la même histoire… Quand on donne du pouvoir à certains, ils finissent par se croire propriétaires de tout. Même sous les ors du Vatican, la corruption trouve son chemin. Pendant que les fidèles mettent leurs pièces dans le panier de la quête, certains cardinaux se servent allègrement dans la caisse commune.
Les jeux de pouvoir au Vatican
Depuis la première heure de cette enquête, Angelo Becciu ne cesse de hurler son innocence. Pourtant, dans ce dossier sulfureux, le pape François joue une partition déconcertante après avoir signé le glacial communiqué de septembre 2020.
L’hypocrisie vaticane a de beaux jours devant elle ! François, dans un moment de fausse compassion accordé à la radio espagnole Cope en septembre 2021, lâchait avant le procès :
« J’espère de tout mon cœur qu’il est innocent. »
Les paroles contre les actes, la spécialité des puissants…
Ce même pape, le Jeudi saint 2021, fait mine de se rabibocher en se rendant aux appartements du cardinal pour y célébrer la messe. Puis, comme si rien ne s’était passé, François l’appelle en août 2022 et l’invite au consistoire du 27 août. Le cardinal Becciu, probablement soulagé, confirme publiquement cet appel lors d’une messe à Golfo Aranci.
Mais voilà le piège : aucun décret officiel de réhabilitation n’est jamais publié. Le Saint-Siège, fidèle à ses traditions séculaires de manipulation, reste muré dans un silence assourdissant. Une mise en scène de plus dans les couloirs dorés du Vatican, où les apparences comptent davantage que la vérité et où les jeux de pouvoir éclipsent toujours la justice.
Les implications légales et canoniques
Ce 29 avril 2025, pas besoin de forcer la main au cardinal Becciu. Le prélat sarde a pris les devants en annonçant lui-même son retrait, une décision que plusieurs cardinaux appelaient de leurs vœux en coulisses.
Derrière cette apparente noblesse, Becciu s’accroche pourtant à sa version des faits. Il continue de clamer son innocence haut et fort, malgré sa condamnation. Le Vatican nous offre encore une fois ce spectacle où la vérité reste souvent cachée derrière les tentures pourpres.
Son procès en appel, prévu pour l’automne, se déroulera sous un nouveau pape. Un timing qui n’est sans doute pas dû au hasard – les puissants savent toujours comment jouer avec le calendrier à leur avantage.
Un nouveau pontificat pour juger un ancien proche du pouvoir… Comme souvent dans ces palais dorés, on se demande si la justice vaticane sera vraiment indépendante ou si les fidélités d’hier influenceront les décisions de demain.
IMPORTANT - À lire
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