🔥 Les essentiels de cette actualité
- L’UE augmente ses dépenses de défense sous pression américaine, achetant plus d’armement US. Un réarmement imposé par Washington.
- Antonio Costa justifie ce choix comme un « rééquilibrage » des relations transatlantiques, mais c’est une perte d’autonomie pour l’Europe.
- Un accord commercial imminent, dicté par Trump, montre une Europe qui s’exécute plutôt que de négocier en partenaire.
Dans une interview accordée à CNBC, le président du Conseil européen, Antonio Costa, a levé le voile sur ce qui s’apparente à une reddition en règle de l’Europe face aux exigences américaines.
Il y affirme que l’Union achètera davantage d’armement en provenance des États-Unis et qu’un accord commercial, dicté depuis Washington, est en bonne voie.
« Nous avons décidé de renforcer notre position et d’assumer davantage de responsabilités dans notre propre défense. Je pense que nous avons ainsi résolu le problème principal, et que la voie est libre pour résoudre les autres. » — Antonio Costa
Un réarmement européen… made in USA
Plus tôt cette semaine, les alliés de l’OTAN ont convenu de plus que doubler leur objectif de dépenses militaires, passant de 2 % à 5 % du PIB d’ici 2035.
Une décision sans précédent, prise sous pression américaine, qui engage l’Europe dans un réarmement massif — mais surtout orienté vers l’importation d’armement US.
Costa l’admet sans détour en répondant aux questions de Silvia Amaro :
« Une partie, au moins, de ces dépenses de défense plus élevées sera utilisée pour acheter américain. »
Et il va plus loin encore :
« Cette décision a résolu le principal problème commercial entre l’Europe et les États-Unis. »
En clair, ce n’est pas un choix stratégique, mais un levier marchand.
L’Europe ne construit pas sa défense : elle achète la paix commerciale avec Washington.
Un « rééquilibrage » au goût amer pour l’autonomie européenne
Pour Costa, cette nouvelle dépendance n’est pas une faiblesse, mais un « rééquilibrage » des relations transatlantiques.
Il reprend même les mots de Donald Trump, qualifiant cet accord militaire de « grande victoire ».
En réalité, ce troc — plus d’armement américain contre une trêve commerciale — illustre un renoncement politique : celui d’une Europe qui abdique son autonomie.
Alors que Bruxelles tente de conclure un accord avec les États-Unis avant la date butoir du 9 juillet imposée par Trump, Costa se veut rassurant :
« Les deux parties sont très engagées à trouver une solution, et j’espère que nous y parviendrons. »
Mais à quel prix ?
L’Europe renonce à être un acteur autonome sur la scène mondiale
Ce que révèle cette interview, c’est une Union européenne qui ne défend plus ses intérêts : elle les monnaye.
Derrière les grands discours sur la souveraineté et la responsabilité, c’est une soumission économique, stratégique et diplomatique qui s’installe.
L’UE ne négocie plus en partenaire : elle s’exécute.
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