« Aucune incompatibilité » : Moscovici justifie la nomination de Najat Vallaud-Belkacem à la Cour des comptes

Najat Vallaud-Belkacem à la Cour des comptes Najat Vallaud-Belkacem à la Cour des comptes

🔥 Les essentiels de cette actualité

  • Pierre Moscovici valide la nomination de Najat Vallaud-Belkacem à la Cour des comptes, malgré les critiques de copinage.
  • Vallaud-Belkacem conserve ses autres fonctions, suscitant des doutes sur sa capacité à se concentrer sur son nouveau rôle.
  • Les partis d’opposition, du RN à LFI, dénoncent cette nomination comme un arrangement entre élites.
  • Les Français s’inquiètent de voir les vrais problèmes du pays passer au second plan face à ces jeux politiques.

Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, a donné son feu vert à l’ancienne ministre Najat Vallaud-Belkacem lors d’un entretien avec Le Parisien ce samedi 19 juillet.

L’ex-collègue de Najat sous le gouvernement Ayrault confirme cette nomination au poste de conseillère maître, proposée par François Bayrou.

Elle conserve ses autres fonctions : présidente bénévole de France Terre d’Asile et conseillère régionale en Auvergne-Rhône-Alpes.

Les justifications de Pierre Moscovici et les limites imposées

Interrogé par Le Parisien, Moscovici défend qu’il n’y a « aucune incompatibilité » entre les fonctions de magistrate à la Cour des comptes et d’élue régionale.

Selon lui, l’ex-ministre socialiste « rentre dans le corps, conformément à la procédure prévue par l’alinéa 5 de l’article L.122-3 du code des juridictions financières », ce qui ne rend pas « ses engagements en soi incompatibles avec sa nomination ». Une pirouette juridique qui ouvre grand les portes à Vallaud-Belkacem.

Mais il pose des bornes : « Les engagements de Najat Vallaud-Belkacem ne sont pas en soi incompatibles avec sa nomination à la Cour des comptes. Mais ils ne doivent pas lui prendre trop de temps. » Il ajoute :

« Et elle devra garder la mesure dans son expression, conformément à nos règles déontologiques. Je suis sûr qu’elle donnera la priorité absolue à son nouveau métier, et qu’elle s’attachera à y faire ses preuves. »

La Cour des comptes abrite déjà plusieurs anciens ministres et élus locaux, tous autorisés à faire de la politique sous couvert de ce fameux « devoir de réserve ». Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation de 2014 à 2017, s’inscrit dans cette lignée.

Les réactions à la nomination de Najat Vallaud-Belkacem

Depuis l’annonce de cette nomination le 16 juillet, plusieurs partis dénoncent un « parachutage ».

Vallaud-Belkacem, épouse du député Boris Vallaud, chef des socialistes à l’Assemblée, est vue comme un pion dans un jeu politique. Beaucoup y voient une manœuvre de Bayrou pour s’assurer la complaisance du PS face à une possible motion de censure.

Moscovici monte au créneau :

« Je ne peux pas m’empêcher de penser que son genre, son origine, ses engagements politiques sont ciblés. Ça me choque. »

Il défend sa collègue contre les attaques, mais esquive le fond : pourquoi un tel poste pour une ex-ministre sans débat public ? Vallaud-Belkacem, elle, dément avec force toute nomination « politique ».

Les tractations illustrent un fonctionnement bien huilé : des postes distribués selon les intérêts du moment, une élite qui se partage le pouvoir.

Pierre Moscovici est président de la Cour des comptes depuis 2020.

Les réactions des partis d’opposition

Le député RN Jean-Philippe Tanguy promet une riposte :

« Avec les députés RN de la Commission des Finances, nous attaquerons devant le Conseil d’État dans les prochains jours cette nomination scandaleuse de Najat Vallaud-Belkacem. »

De son côté, Antoine Léaument de La France insoumise juge la décision « inquiétante » et espère que « le PS censurera avec nous Bayrou à la première occasion ».

Ce rare alignement entre RN et LFI montre l’ampleur du malaise. La nomination, perçue comme un arrangement entre élites, cristallise les frustrations face à un système où les postes prestigieux semblent réservés à une caste.

IMPORTANT - À lire

Vous voulez aller plus loin que les analyses superficielles sur les nominations politiques ? Notre revue papier mensuelle décrypte en profondeur les dessous de l'actualité et de la géopolitique. Découvrez des analyses fouillées qui vont au-delà des apparences.

Ne vous contentez plus des informations fragmentaires distillées par les médias. Chaque mois, plongez dans des dossiers complets qui vous donneront toutes les clés pour comprendre les enjeux de fond. Abonnez-vous dès maintenant à notre revue papier pour une information de qualité.


Participez au débat, et partagez votre opinion !

Faites avancer la discussion en donnant votre avis à la communauté.