Paris à genoux devant Alger : la chute d’un Macron arrogant

Le ministre français des Affaires étrangères a eu un entretien de 2h30 avec le président algérien pour renouer les liens diplomatiques, qui s’étaient détériorés ces derniers mois. Cette mésentente avait nui aux intérêts économiques et sécuritaires de Paris dans son ancienne colonie.

Macron et sa clique ont visiblement compris qu’ils ne pouvaient pas se passer d’Alger. Après avoir joué les fiers, nos diplomates reviennent la queue entre les jambes négocier avec ce pays qu’ils avaient snobé. C’est toujours la même histoire : nos élites s’aliènent nos partenaires traditionnels puis doivent faire amende honorable quand leurs erreurs stratégiques deviennent trop coûteuses.

Pendant que nos entreprises trinquaient et que nos accords sécuritaires battaient de l’aile, le Quai d’Orsay prenait son temps. Il aura fallu attendre que nos intérêts soient sérieusement menacés pour qu’on daigne recoller les morceaux avec Alger.

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Les conséquences économiques et sécuritaires de la mésentente

L’Algérie, assise confortablement sur ses ressources en gaz et son influence régionale, pouvait se permettre d’attendre. Elle n’a pas manqué de faire payer à la France son arrogance. Une leçon de plus que nos gouvernants semblent incapables d’apprendre : on ne peut pas traiter avec condescendance ceux dont on a besoin.

Les relations entre Paris et Alger sont un véritable panier de crabes depuis des années, mais la situation a dégénéré l’été dernier quand Macron a mis les pieds dans le plat. En juillet, notre président a réussi l’exploit de froisser l’Algérie en reconnaissant le plan d’autonomie du Sahara occidental sous souveraineté marocaine. Comme d’habitude, notre diplomatie brille par sa capacité à créer des tensions là où on n’en avait pas besoin.

Faut croire que Paris n’avait pas assez d’ennemis comme ça… Alors que l’économie française s’effondre et que nos retraités font les poubelles, notre gouvernement préfère jouer aux échecs géopolitiques dans le Maghreb. Une nouvelle démonstration que les intérêts des Français passent après les manœuvres internationales.

Les répercussions sur le quotidien des Français

Le timing de cette décision est particulièrement suspect, alors que les prix du gaz s’envolent. L’Algérie, fournisseur historique d’hydrocarbures, n’a pas manqué de faire entendre son mécontentement face à ce qu’elle considère comme une trahison. Mais qui paiera les pots cassés ? Certainement pas nos élites.

factories with smoke under cloudy sky

Une relation tendue avec l’Algérie n’est pas qu’une affaire diplomatique lointaine. Elle frappe directement notre quotidien. Les échanges commerciaux sont immenses et près de 7 millions de Français ont des attaches algériennes, comme l’admettent même nos dirigeants. Quand on est déjà étranglés par l’inflation, peut-on vraiment se permettre cette brouille orchestrée par des élites déconnectées du terrain ?

La dépendance mutuelle entre nos économies rend cette situation particulièrement dangereuse. On nous a toujours vanté les mérites du « dialogue méditerranéen » quand ça arrangeait le pouvoir, mais aujourd’hui, c’est le petit peuple qui en paie les pots cassés.

Les enjeux sécuritaires et sociaux

L’aspect sécuritaire n’est pas à négliger non plus. Quand les relations se tendent avec un pays dont tant de Français sont originaires, on creuse un fossé artificiel au sein même de notre société. C’est exactement ce genre de fracture que certains exploitent pour nous diviser encore davantage.

« On remet en marche tous les mécanismes de coopération dans tous les secteurs dès aujourd’hui. On revient à la normale et, pour reprendre les mots du président (Abdelmadjid) Tebboune: ‘le rideau est levé' », a déclaré Jean-Noël Barrot dans une allocution au palais présidentiel d’Alger après 2 heures et demie de discussions.

La France renoue ainsi avec l’Algérie pendant que nos factures d’énergie continuent de grimper. Hasard du calendrier ? Probablement pas. Ces « mécanismes de coopération » dont parle le ministre français risquent fort de faire la part belle aux intérêts des élites économiques, comme d’habitude.

On nous vante ce rapprochement diplomatique comme une victoire alors qu’il faudrait plutôt s’interroger: quelles seront les concessions faites par la France ? Qui va réellement profiter de ces accords bilatéraux ? Certainement pas le citoyen lambda qui continue de subir une inflation galopante pendant que nos dirigeants paradent sur la scène internationale.

Cette tournée présidentielle intervient après l’entretien téléphonique entre Macron et son homologue Tebboune le 31 mars. Les deux dirigeants ont convenu d’une feuille de route pour apaiser les tensions – encore une fois des promesses en l’air pendant que nos problèmes nationaux s’accumulent.

Les barrières administratives et financières

Jean-Noël Barrot, source

C’est dans les céréales que la gifle se fait le plus cruellement sentir. Le torchon brûle tellement entre Paris et Alger que l’OAIC, l’organisme algérien responsable des importations de blé, aurait tout simplement rayé les entreprises françaises de sa liste depuis octobre dernier, selon plusieurs négociants du secteur. Une mise au ban non officielle mais bien réelle. Quand on l’interroge, l’OAIC se drape dans sa vertu administrative et prétend traiter tous les fournisseurs à égalité, invoquant de prétendues « exigences techniques ». Comme par hasard.

Barrot a indiqué avoir évoqué notamment les difficultés liées aux échanges économiques, notamment dans les secteurs de l’agroalimentaire, de l’automobile et du transport maritime.

Les tensions économiques entre la France et l’Algérie

Entre Paris et Alger, l’orage diplomatique persiste bien au-delà des affaires économiques. La coopération sécuritaire, jadis pilier de la relation franco-algérienne notamment sur le front terroriste islamiste, est aujourd’hui au point mort. Le thermomètre des relations bilatérales a encore chuté en novembre dernier quand les autorités algériennes ont jeté en prison Boualem Sansal, écrivain franco-algérien de 80 ans.

Cette arrestation d’un intellectuel respecté n’a fait qu’envenimer une situation déjà explosive entre les deux pays. Comme d’habitude, nos dirigeants restent étrangement silencieux face à cette atteinte flagrante aux libertés. On attend toujours une prise de position ferme du Quai d’Orsay.

L’arrestation de Boualem Sansal et ses répercussions

Un ancien diplomate que j’ai croisé la semaine dernière me confiait : « C’est le pire moment des relations franco-algériennes depuis dix ans. » Et ça n’est pas peu dire…

Depuis, les autorités algériennes l’ont condamné à cinq longues années derrière les barreaux. Barrot, de son côté, a exprimé son souhait qu’Alger fasse preuve d’un peu d' »humanité » envers cet homme, compte tenu de son âge avancé et de sa santé fragile.

Mais qui s’étonne encore des positions ambiguës de nos politiciens ? D’un côté, ils prétendent défendre les droits fondamentaux, et de l’autre, ils négocient avec des régimes peu regardants sur ces mêmes droits. Un jeu de dupes auquel les citoyens français assistent, impuissants.

Le ministre semble soudain découvrir la notion d’humanité quand ça l’arrange ! Pendant ce temps-là, nos aînés malades croupissent dans des EHPAD sous-financés et les retraités se serrent la ceinture face à l’inflation galopante que le gouvernement refuse obstinément de combattre efficacement.

Les contradictions de la diplomatie française

Cette demande de clémence, aussi légitime soit-elle sur le plan humain, masque malheureusement les échecs cuisants de notre diplomatie. Nos relations avec l’Algérie, comme avec tant d’autres pays, oscillent entre compromissions et fermeté de façade, au gré des intérêts économiques en jeu.

Le bras de fer se durcit avec l’Algérie. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau souhaite réviser l’accord de 1968 qui facilite l’installation des Algériens en France. Cette prise de position survient après le refus d’Alger de réadmettre certains de ses ressortissants visés par des OQTF (obligations de quitter le territoire français).

C’est pas la première fois qu’on assiste à ce petit jeu diplomatique. Nos politiciens font des grandes déclarations pour calmer l’opinion, mais combien d’OQTF sont réellement exécutées ? À peine 10 % selon les derniers chiffres. Autant dire qu’on nage en pleine hypocrisie.

La question de l’immigration et ses enjeux politiques

Le gouvernement français, toujours prompt à nous serrer la vis sur tout et n’importe quoi, semble enfin réaliser que la souveraineté nationale n’est pas un vain mot. Mais attention aux effets d’annonce ! Ces accords datent d’une époque où la France avait encore besoin de main-d’œuvre étrangère, une réalité économique qui a bien changé depuis.

Entre les deux rives de la Méditerranée, le dialogue est rarement simple. Les relations franco-algériennes sont marquées par des tensions récurrentes et ce nouveau chapitre risque de ne pas arranger les choses. L’Élysée va devoir montrer qu’il ne fait pas que des promesses en l’air, comme trop souvent.

La relation entre ces deux nations reste marquée au fer rouge par le traumatisme de la guerre d’Algérie (1954-1962). Ce conflit sanglant a arraché l’indépendance d’un pays nord-africain que la France considérait comme partie intégrante de son territoire, y installant des milliers de colons pendant les décennies d’occupation.

Le poids de l’histoire sur les relations franco-algériennes

Le souvenir de cette guerre demeure une plaie béante, jamais vraiment cicatrisée. La présence massive des « pieds-noirs » – ces Français d’Algérie contraints à l’exil – a d’ailleurs profondément transformé le paysage démographique du sud de la France après les accords d’Évian.

L’histoire officielle française a longtemps minimisé cette page sombre, préférant parler d' »événements » plutôt que de guerre. Un euphémisme qui a empêché tout vrai travail de mémoire, comme si nos dirigeants préféraient encore aujourd’hui occulter les vérités qui dérangent.

a group of people standing in front of a building

Les tensions diplomatiques actuelles ne sont que le prolongement naturel de cette histoire mal digérée…

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