🔥 Les essentiels de cette actualité
- La fille de François Bayrou, Hélène Perlant, contredit son père sur l’affaire Bétharram, révélant une rencontre avec le juge en 1998. Scandale politique en vue ?
- Bayrou, accusé de mensonge, a toujours nié être au courant. Sa fille brise le silence et met en lumière des contradictions troublantes. À suivre de près.
- Les victimes de l’établissement catholique exigent la vérité. Combien de temps Bayrou pourra-t-il nier l’évidence ? Une affaire qui ébranle la confiance publique.
François Bayrou a-t-il menti sur l’affaire de Bétharram ? Sa propre fille le contredit !
Dans cette histoire qui sent de plus en plus le scandale politique, François Bayrou se retrouve dans une posture délicate. Sa fille, Hélène Perlant, a lâché une bombe jeudi 24 avril dans l’émission A l’air libre de Mediapart. Accompagnée d’Alain Esquerre, qui a fondé le collectif des victimes de l’établissement catholique et co-écrit « Le Silence de Bétharram », elle a balancé une info qui contredit totalement la version de son père.
Selon elle, Bayrou aurait bel et bien discuté en 1998 avec le juge d’instruction Christian Mirande qui enquêtait sur le père Carricart, directeur de l’école au cœur du scandale. Une révélation qui fait mal quand on sait que le patron du MoDem a toujours juré qu’il n’était au courant de rien.
Cette nouvelle contradiction s’ajoute à la longue liste des « je ne savais pas » de nos politiques face aux scandales. Un classique. Mais quand c’est votre propre fille qui vous met face à vos contradictions… difficile de s’en sortir par une pirouette politique ! Le Premier ministre devra s’expliquer, même si on imagine déjà les explications alambiquées qu’il nous servira.
La question se pose : combien de temps pourra-t-il encore nier l’évidence ? Après tout, dans ce pays, nos dirigeants semblent souvent avoir des problèmes de mémoire quand ça les arrange. Et pendant ce temps, les victimes, elles, n’oublient rien.
« Je peux vous confier quelque chose ? », lâche soudain sur le plateau l’ancienne élève de l’établissement. Celle qui a brisé le silence sur les violences physiques qu’elle a subies à l’âge de 14 ans veut visiblement partager un souvenir marquant.
« Il ne s’en souvient pas, je pense, mais j’étais là, le soir où il rentre de chez le juge Mirande. On se retrouve tous seuls, juste lui et moi. »
François Bayrou, figure politique bien connue des Français, lui aurait alors glissé ces mots troublants :
« Ne le répète surtout pas, j’ai juré d’être dans le secret de l’instruction. Est-ce que tu crois possible ça [les accusations de violences sexuelles qui visaient le prêtre, ndlr] ? »
Le silence imposé
Cette confidence, lourde de sens, jette une lumière crue sur l’attitude des élites face aux scandales qui éclatent dans leurs cercles fermés. Le même scénario se répète inlassablement : conversations feutrées, serment du silence, interrogations sur la crédibilité des victimes plutôt que sur la culpabilité des accusés.
Je ne peux m’empêcher de noter que cette scène semble familière dans notre époque où la protection des puissants prime souvent sur la vérité. D’un côté, on trouve des personnalités publiques qui s’affichent comme les gardiens de la morale ; de l’autre, ces mêmes personnes chuchotent dans l’ombre pour étouffer les affaires gênantes.
Ces révélations arrivent dans un contexte où la confiance des Français envers leurs dirigeants s’érode un peu plus chaque jour. Combien de temps encore les citoyens ordinaires accepteront-ils ces doubles discours et ces protections tacites entre membres du même cercle ?
Les conséquences dramatiques
En 1998, le père Carricart s’était retrouvé mis en examen – accusé de viol et tentative de viol sur mineur. Un choc dans la communauté. Hélène Perlant se souvient parfaitement de l’annonce brutale faite par son père concernant l’incarcération du prêtre. « Il est en prison, qu’il y reste », lui avait-il lancé sans détour. Je me suis toujours demandé comment les autorités ecclésiastiques avaient pu fermer les yeux si longtemps sur ces comportements…
Le chef d’établissement, peut-être écrasé par le poids de l’opprobre, a fini par se donner la mort deux années plus tard, en 2000. Il a laissé une lettre où il affirmait son innocence – un geste désespéré qui n’a convaincu personne. À l’époque, ces affaires étaient encore souvent étouffées par l’institution, bien loin de la transparence qu’on exige aujourd’hui.
« Le suicide a été pour tout le monde une horreur », confie Hélène Perlant, encore troublée par ce souvenir. Une fin tragique qui n’a réparé aucune des souffrances infligées aux victimes présumées. Comme trop souvent dans ces drames, ce sont les plus vulnérables qui paient le prix fort pendant que les institutions cherchent à préserver leur image.
Les contradictions de Bayrou
Bayrou au cœur d’une nouvelle affaire de contradictions et de discours à géométrie variable. Le patron du MoDem, qui est aussi Premier ministre désormais, avait nié mordicus avoir rencontré le juge Mirande – pourtant son voisin ! Difficile de croire qu’on ne croise jamais son propre voisin… Il a tenu cette version des faits pendant près d’un an, y compris face aux députés à l’Assemblée nationale. Il jura n’être « jamais intervenu » auprès des enquêteurs, « ni de près ni de loin ».
Ce n’est qu’en février dernier que notre Premier ministre s’est résolu à admettre l’existence d’un « échange » avec le magistrat. Une conversation qu’il a immédiatement minimisée, prétendant qu’elle était brève et totalement fortuite.
Mais voilà que le juge Mirande raconte une toute autre histoire… Devant la commission d’enquête parlementaire sur les violences en milieu scolaire, il a affirmé que Bayrou s’était délibérément déplacé chez lui.
« Quand il est venu me voir, j’ai l’impression qu’il cherchait à obtenir des infos sur les faits en cours », a déclaré le magistrat. « Il était vraiment inquiet, surtout pour son fils qui étudiait à Bétharram. »
Une contradiction flagrante qui ne manquera pas d’écorner encore davantage la crédibilité d’un Premier ministre qui a bâti sa carrière sur l’image d’un « homme intègre ». Encore un cas où nos élites semblent penser que les règles ne s’appliquent pas à elles. Le deux poids deux mesures dans toute sa splendeur.
L’affaire François Bayrou Bétharram illustre tristement comment certains dirigeants ont pu privilégier le silence à la vérité. À l’heure où les victimes osent enfin parler, la parole publique doit cesser de se dérober. Cette affaire marquera-t-elle un tournant dans la façon dont les élites politiques gèrent les révélations d’abus dans les cercles religieux ?
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