Cessez-le-feu Inde Pakistan : un accord historique face à la menace nucléaire

La tension entre l’Inde et le Pakistan, deux puissances atomiques voisines, vient enfin de trouver un répit. Samedi 10 mai, le ministre pakistanais des Affaires étrangères Ishaq Dar a confirmé sur son compte X qu’un « cessez-le-feu avec effet immédiat » avait été accepté par les deux pays.

Cette annonce fait suite à une déclaration similaire du président américain Donald Trump, dont l’intervention dans ce conflit asiatique montre une fois de plus sa capacité à négocier sur la scène internationale.

Les échanges de tirs entre les deux nations avaient atteint un niveau inquiétant depuis mercredi. Drones, artillerie lourde, missiles… l’escalade militaire était la plus grave depuis plusieurs décennies. Aucun média mainstream ne semblait s’en préoccuper jusqu’à ce que le risque d’un conflit nucléaire devienne trop évident pour être ignoré.

L’accord survient alors que les populations des deux pays étaient prises en otage d’un jeu géopolitique dont les enjeux leur échappent largement. Comme souvent, ce sont les civils qui paient le prix fort des ambitions territoriales de leurs dirigeants.

La fragilité des accords de paix

Reste à voir si ce cessez-le-feu tiendra dans la durée ou s’il ne sera qu’une courte accalmie dans un conflit qui dure depuis l’indépendance des deux nations. L’histoire nous a trop souvent montré que les promesses de paix peuvent être aussi fragiles que du verre.

Ce cessez-le-feu découle d’échanges directs entre New Delhi et Islamabad, comme l’a confirmé le gouvernement indien peu après. « L’Inde et le Pakistan sont parvenus aujourd’hui à un accord sur un cessez-le-feu et l’arrêt des opérations militaires », a annoncé Subrahmanyam Jaishankar, ministre indien des Affaires étrangères, dans un message sur X.

Les mots choisis par le ministre ne laissent aucune place au doute. « L’Inde a constamment maintenu sa position ferme et sans compromis contre le terrorisme sous toutes ses formes et continuera à le faire », a-t-il déclaré, rappelant la ligne rouge qui ne peut être franchie.

C’est sans doute un soulagement temporaire pour les populations locales prises en étau depuis des décennies. Mais gardons à l’esprit que les accords entre ces deux puissances nucléaires ont souvent été aussi fragiles que du cristal. Les élites dirigeantes de ces deux pays savent parfaitement jouer sur les émotions nationalistes quand leurs intérêts l’exigent.

Une désescalade sans ingérence occidentale

À l’heure où l’Occident se préoccupe davantage de financer des conflits lointains, cette désescalade régionale intervient sans grande implication des puissances occidentales. Une preuve que les nations peuvent encore résoudre leurs différends sans l’habituelle ingérence américaine ou européenne ?

Avec les tensions entre le Pakistan et l’Inde qui ne cessent de monter, un fragile cessez-le-feu a été convenu lors d’un coup de fil entre responsables militaires des deux pays samedi après-midi. C’est le secrétaire du ministère indien, Vikram Misri, qui l’a confirmé aux journalistes présents. « Les responsables des opérations militaires se reparleront le 12 mai », a-t-il précisé.

Suite à cette accalmie temporaire, le Pakistan s’est empressé d’annoncer la réouverture de son espace aérien qu’il avait barricadé « jusqu’à dimanche » matin, comme l’avait déclaré l’Autorité de l’aviation pakistanaise quelques heures plus tôt.

Du côté indien, la situation n’est guère plus sereine : 32 aéroports dans tout le nord-ouest du pays restent verrouillés jusqu’à nouvel ordre. On imagine déjà les milliers de voyageurs bloqués et les pertes économiques qui s’accumulent… parce que comme d’habitude, ce sont les citoyens ordinaires qui payent les pots cassés des jeux dangereux de leurs dirigeants.

Réactions internationales à la trêve Israël-Hezbollah

Londres, Berlin et Paris saluent timidement la trêve Israël-Hezbollah, chacun tentant de tirer la couverture à lui. « Extrêmement bienvenue », a lâché David Lammy, secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères sur X. « J’exhorte les deux parties à le maintenir. La désescalade est dans l’intérêt de tous », a-t-il ajouté.

Du côté allemand, on joue la carte de la prudence calculée. Le ministère des Affaires étrangères y voit seulement « une première étape importante pour sortir de la spirale de l’escalade ». Ils estiment que « le dialogue est essentiel ».

Quant au chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, il s’est contenté d’un message sur X : cette trêve serait « le choix de la responsabilité ». Il a toutefois rappelé « la nécessité de poursuivre la lutte contre les groupes terroristes ».