🔥 Les essentiels de cette actualité
- Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, subit des revers écologiques face à la coalition RN-LR au gouvernement.
- Des défaites successives, comme la loi Duplomb et l’acétamipride, humilient politiquement cette fidèle macroniste.
- Les tensions avec Annie Genevard et la droite sabotent les objectifs écologiques, laissant les Français face à des promesses non tenues.
La patience d’Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique et pilier de la macronie, atteint ses limites. Depuis la formation chaotique du socle commun, elle avale couleuvre sur couleuvre, confrontée à des reculs sur ses priorités écologiques.
On se souvient de sa colère lors de l’adoption de la loi agricole l’hiver dernier, un premier revers. Mais ce n’était que le début d’une série de défaites.
La loi Duplomb fut une déception majeure : malgré un travail acharné pour amender le texte au Sénat, elle a dû concéder une bataille sur l’acétamipride, pesticide dénoncé comme « tueur d’abeilles » par les apiculteurs.
Les défis écologiques d’Agnès Pannier-Runacher
Pour cette technocrate habituée à imposer ses vues, ces reculs successifs s’apparentent à une humiliation politique.
Les tractations en coulisses révèlent une ministre de plus en plus isolée dans ses combats écologiques. Combien de temps cette fidèle macroniste acceptera-t-elle d’être la caution écolo d’un gouvernement qui semble privilégier les intérêts économiques aux enjeux environnementaux ? La question se pose ouvertement dans les cercles du pouvoir.
Face à l’alliance RN-LR dans l’hémicycle, qui a démantelé les ZFE et saboté l’objectif Zéro artificialisation nette (ZAN), Pannier-Runacher n’a pas hésité à sortir les griffes. Elle qualifie sans détour l’attitude de ses « partenaires » temporaires de « populisme » et de « court-termisme électoral » déguisé en « bon sens ».
Les tensions politiques et les enjeux électoraux
La réalité crève les yeux : derrière les discours écologiques, la politique politicienne reprend le dessus dès que les intérêts électoraux entrent en jeu.
Dans Le Monde le vendredi 4 juillet, Pannier-Runacher tacle Retailleau et son « calcul électoral perdant » :
« À courir derrière le Rassemblement national, les Français préféreront toujours l’original à la copie. »
Elle enfonce le clou, rappelant que le parti LR ne représente que « 7 % des votes aux législatives », une pique qui résonne dans les couloirs du pouvoir.
Les tensions entre ministères et la cohabitation gouvernementale
Depuis septembre, Pannier-Runacher doit composer avec Annie Genevard, ministre de l’Agriculture (LR). Les relations entre leurs ministères, historiquement tendues, se sont encore crispées. « Leurs écosystèmes sont tellement différents qu’on ne voit pas comment ils pourraient coopérer », confiait un ex-député macroniste à L’Opinion après leur nomination par Michel Barnier.
L’hiver dernier, la droite a exacerbé les frictions en réclamant la suppression de l’Office français de la biodiversité, perçu comme une bureaucratie étouffante par les agriculteurs.
Pannier-Runacher révèle au Monde des moments de désespoir partagé : « Il y a eu des moments où on s’est retrouvés dans un bureau à se tenir chaud en disant que ce n’était pas possible. »
Face à la question d’une démission, elle admet que l’idée lui a « traversé l’esprit », mais elle s’y refuse : « En fait, c’est tout ce qu’ils attendent. »
Un message clair à François Bayrou, figure du MoDem : Agnès Pannier-Runacher pose ses conditions pour rester au gouvernement. Elle prévient qu’elle ne restera que si elle conserve une réelle capacité d’action, sans être réduite à un rôle symbolique.
« Tant que je peux avancer sans être la caution écologique du gouvernement, je le fais. Si cela change, j’arrêterai et me préparerai pour la suite. »
IMPORTANT - À lire
Vous voulez aller plus loin que les querelles politiciennes et comprendre les enjeux de fond ? Chaque mois, notre revue papier décrypte l'actualité et analyse en profondeur les défis écologiques, économiques et géopolitiques auxquels Macron et son gouvernement sont confrontés.
Ne vous contentez pas des discours de façade : plongez dans les coulisses du pouvoir avec des analyses exclusives, des interviews de fond et des dossiers fouillés. Abonnez-vous à notre revue papier pour une information de qualité, loin du bruit médiatique.