Conflit Inde Pakistan : pourquoi un tel silence des médias ?

Le cessez-le-feu Inde Pakistan a été confirmé ce 10 mai. Une trêve fragile entre deux puissances nucléaires après une dangereuse escalade militaire. Le cessez-le-feu Inde Pakistan a été confirmé ce 10 mai. Une trêve fragile entre deux puissances nucléaires après une dangereuse escalade militaire.

Le mercredi 21 mai 2025, un bus scolaire au Baloutchistan, province reculée du Pakistan, a été la cible d’un attentat suicide qui a coûté la vie à trois enfants innocents. Trois jeunes filles, âgées de 12 à 16 ans, ainsi que deux adultes, ont péri dans cette attaque, alors qu’elles se rendaient à l’école.

Ce drame atroce aurait pu faire la une de tous les médias du monde, susciter l’indignation universelle, mais à peine la nouvelle est-elle tombée qu’un silence quasi général s’est installé.

Ce silence est d’autant plus étonnant que l’armée pakistanaise, relayée par son gouvernement, accuse ouvertement l’Inde d’avoir planifié et orchestré cette attaque. Les accusations évoquent un terrorisme d’État, où des « mandataires terroristes » seraient utilisés comme outils pour déstabiliser le Pakistan.

Et pourtant, alors que l’Inde et le Pakistan s’approchent d’un point de rupture militaire depuis des années, et ont failli basculer dans un conflit nucléaire ce mois-ci, l’Occident détourne le regard. Pourquoi ?

Hypocrisie occidentale : des victimes selon la géopolitique

La réponse est simple : les victimes ne sont jamais traitées avec la même empathie ou la même couverture médiatique selon qu’elles servent ou non les intérêts géopolitiques occidentaux.

Il est aujourd’hui commun de voir nos médias pleurer à chaudes larmes pour chaque enfant ukrainien touché par la guerre ou encore pour ceux victimes d’attentats terroristes dans les pays occidentaux. Cette émotion est légitime, mais elle s’accompagne aussi d’une instrumentalisation politique.

Car dès que les enfants meurent ailleurs, dans des zones où les intérêts de l’Occident sont complexes, ambigus, voire opposés, l’indifférence se fait. Le massacre de ces trois jeunes filles pakistanaises est un exemple flagrant de cette hypocrisie. Peu importe leur innocence, peu importe leur âge : parce qu’elles se trouvent dans une zone grise géopolitique, elles ne comptent pas.

Une ville dévastée par la guerre

L’ombre d’une guerre nucléaire à nos portes

La situation n’est pas seulement tragique, elle est aussi dangereuse pour le monde entier. Le Pakistan et l’Inde, deux puissances nucléaires, se sont frôlés la guerre ouverte au cours des dernières semaines. Des drones, des missiles, des frappes ciblées ont été échangés, et la menace d’une escalade majeure n’a jamais été aussi proche.

Ce conflit, qui oppose deux pays aux revendications territoriales historiques, notamment au Cachemire, est désormais un véritable enjeu stratégique mondial. L’Inde, soutenue tacitement par les États-Unis et leurs alliés, agit avec une agressivité croissante. Le Pakistan, en réponse, affirme subir une guerre par procuration menée contre lui.

Dans ce contexte, ces attaques terroristes ne sont pas des actes isolés, mais s’inscrivent dans une logique de déstabilisation systématique. L’utilisation d’enfants comme victimes ou comme symboles dans ce conflit témoigne du degré de barbarie atteint.

L’Occident, en ignorant ces signaux, joue un jeu dangereux, misant sur une paix fragile qui pourrait exploser à tout moment. Ce n’est pas seulement une guerre régionale, mais un enjeu global, dont les conséquences pourraient être catastrophiques pour tous.

Ville détruite par les bombardements

Des enfants pris en otage d’intérêts supérieurs

L’assassinat de trois enfants dans un bus scolaire est un choc. C’est l’horreur même : des vies innocentes brisées par la violence politique. Mais c’est aussi la preuve tragique de la manière dont les peuples et leurs plus vulnérables sont pris en otage par des intérêts supérieurs, des stratégies d’État, et des jeux d’influence.

Cette attaque rappelle le massacre de Peshawar il y a dix ans, où plus de 130 enfants furent tués dans une école militaire. Ces enfants n’étaient pas seulement des victimes d’un groupe terroriste, ils symbolisaient la haine et la guerre au plus profond des sociétés.

Aujourd’hui encore, ces enfants pakistanais sont utilisés comme pions, victimes collatérales dans un affrontement où la diplomatie a échoué. Leur mort ne provoque aucune indignation internationale majeure, ce qui reflète tristement les priorités du monde moderne.

Les enfants sont les premières victimes de conflits

La vérité est dérangeante : l’Occident protège ses alliés

Il est crucial de comprendre que l’Occident ne condamne jamais frontalement ses alliés, même lorsque ces derniers sont accusés de graves crimes.

L’Inde est un pilier de la stratégie américaine en Asie, un contrepoids essentiel face à la Chine. Ce rôle stratégique lui vaut une immunité politique et médiatique considérable. Les accusations pakistanaises, bien qu’étayées par des enquêtes internes, sont systématiquement niées, et peu relayées en Occident.

Cette omerta alimente un double discours dangereux. Pendant que l’Occident prétend défendre la paix et les droits humains, il ferme les yeux sur les violences commises par ses alliés stratégiques. Ce choix cynique contribue à la déstabilisation globale et au mépris des peuples pris dans ces conflits.

L’INDE BOMBARDE LE PAKISTAN : COMPRENDRE LES ENJEUX DE CE CONFLIT MAJEUR | LA MATINALE GPTV

Face à l’hypocrisie, la lucidité

Le drame pakistanais est un symptôme majeur de la crise morale et politique de l’ordre mondial actuel. Trois enfants tués dans un bus scolaire, un attentat-suicide orchestré dans un climat de tension extrême entre deux puissances nucléaires, et un silence complice des médias et des gouvernements occidentaux.

Il est temps de briser ce silence et d’appeler les choses par leur nom. La paix ne viendra pas de l’aveuglement volontaire ou du soutien sans réserve aux puissances stratégiques. Elle nécessite une lecture honnête, une dénonciation claire des responsabilités, et un respect sincère des peuples, quels qu’ils soient.

Face à l’hypocrisie ambiante, la lucidité est la seule voie possible. Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur ce qui se passe à nos portes, sous peine d’être emportés dans un chaos que nous aurions pu éviter.

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