Crise politique et fiscalité en hausse : comment les entreprises françaises s’autonomisent face au chaos

Entreprises françaises affichent +0,5 % de croissance au troisième trimestre malgré incertitude politique Entreprises françaises affichent +0,5 % de croissance au troisième trimestre malgré incertitude politique

🔥 Les essentiels de cette actualité

  • Les entreprises françaises ont affiché une croissance de 0,5 % au troisième trimestre, en s’adaptant aux incertitudes politiques, ce qui témoigne de leur résilience croissante. malgré les gesticulations parisiennes et les tensions budgétaires
  • La Banque de France révise à la hausse ses prévisions économiques, prévoyant 0,9 % de croissance pour 2025 et 1 % pour 2026, alors que l’Europe fait face à un marasme. ces chiffres surprenants malgré les incertitudes continentales
  • Les entrepreneurs résistent aux ombres politiques en investissant malgré leurs inquiétudes, soulignant une autonomisation face aux promesses décrédibilisées. Comment cette dynamique se maintiendra-t-elle ? une résilience qui défie les fragilités structurelles

Dix-huit mois après la dissolution chaotique de l’Assemblée nationale, les patrons français ont appris à se passer des gesticulations parisiennes. Ils s’adaptent, ils résistent, et les résultats sont là. Le gouverneur de la Banque de France et le président de la CPME le disent sans détour : les entreprises ont amorcé une véritable « autonomisation ». Elles ont appris « à faire avec ».

Pendant que Bruxelles impose sa lenteur et sa faiblesse à toute l’Europe, la Banque de France observe une résistance française inattendue et révise ses prévisions à la hausse : 0,9 % pour 2025 et 1 % pour 2026, contre 0,7 % et 0,9 % auparavant.

Ce relèvement, annoncé le 19 décembre par François Villeroy de Galhau, intervient alors qu’il appelait à la prudence sur France Inter, soulignant qu’il n’y avait pas lieu de pavoiser face à « une faiblesse de la croissance dans toute l’Europe qu’il va falloir traiter ». Il survient malgré les 0,2 point de croissance perdus en raison de l’incertitude budgétaire et d’un début d’année géré au rabais par une loi spéciale minimale, adoptée mardi à l’unanimité pour lever les impôts et couvrir l’essentiel.

2026 : une année sous tension budgétaire et politique

À l’image de 2025, l’année 2026 s’ouvre sans accord budgétaire clair, les premières semaines étant placées sous un régime d’urgence qui limite les ambitions gouvernementales. Pourtant, les chiffres économiques surprennent : +0,5 % au troisième trimestre, une embellie légère mais réelle, en contraste avec le marasme continental. Ces révisions optimistes semblent liées à « des surprises favorables sur l’activité », mais leur pérennité reste incertaine.

Le PMI Flash signale une expansion modeste du secteur privé pour le deuxième mois consécutif, après quatorze mois de contraction. L’indicateur du climat des affaires de l’Insee progresse également d’un point pour le troisième mois d’affilée, atteignant son plus haut niveau depuis juin 2024, tout en restant proche de sa moyenne de long terme.

Face à un État qui alourdit la pression fiscale et laisse filer l’inflation, ces chiffres témoignent d’une résilience ponctuelle du tissu économique, sans pour autant masquer les fragilités structurelles persistantes.

 Entreprises françaises affichent +0,5 % de croissance au troisième trimestre malgré incertitude politique

Résilience des entrepreneurs face à l’instabilité politique et fiscale

Au METI (Mouvement des Entreprises de Taille Intermédiaire), les tensions sont palpables : 54,4 % des adhérents se disent inquiets pour les six prochains mois, ce qui freine les embauches. Pourtant, les chiffres du chiffre d’affaires des ETI racontent une histoire moins sombre : seulement 36,8 % signalent une baisse, à peine plus qu’en septembre, tandis que 38,6 % voient leurs revenus grimper, contre 33 % le mois précédent.

« Le patient est résilient », résume François Villeroy de Galhau. Il faut saluer « le courage des entrepreneurs qui continuent à se battre ».

Cette dynamique traduit « une forme d’autonomisation de la vie économique par rapport à la vie politique ». Les chefs d’entreprise tracent désormais leur propre voie, dans un détachement croissant vis-à-vis du chaos politique. Face à la dégénérescence des institutions et aux promesses décrédibilisées des élites, ils prennent du recul.

« La croissance résiste », observe Anthony Morlet-Lavidalie, économiste chez Rexecode, qui partage ces prévisions pour 2025 et 2026.

Il met en avant « un investissement des entreprises qui surprend positivement », notant que « l’incertitude économique et politique semble exercer un impact limité sur l’activité », même s’il redoute surtout « des hausses de prélèvements susceptibles de peser sur leur compétitivité » dans le prochain budget.

« Une parole politique décrédibilisée ». Amir Reza-Tofighi, président de la CPME, pointe du doigt cette parole publique en ruine, rappelant comment l’ex-Premier ministre François Bayrou plaidait avec vigueur pour des coupes budgétaires, alors qu’« on ne parle plus à la fin que de hausse de la fiscalité », notamment sur les entreprises. Ces entrepreneurs ont appris à miser sur leur propre solidité plutôt que sur les promesses creuses des pouvoirs parisiens et bruxellois.

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