Des bombes françaises tuent des enfants à Gaza : le scandale des missiles MBDA

l'armée israélienne abat froidement des Palestiniens désarmés cherchant de l'aide à Gaza l'armée israélienne abat froidement des Palestiniens désarmés cherchant de l'aide à Gaza

🔥 Les essentiels de cette actualité

  • Des ailerons français tuent des enfants à Gaza: MBDA fournit des pièces essentielles aux bombes GBU-39 utilisées par Israël. Plus de 500 morts, dont 100 enfants.
  • MBDA profite des ventes d’armes malgré les appels de l’ONU. Les profits reviennent à MBDA UK, tandis que les composants sont fabriqués en Alabama.
  • Les dirigeants européens restent passifs face aux massacres. L’Europe détourne les yeux, privilégiant les intérêts économiques au droit international. L’ONU dénonce, mais reste impuissante.

Le géant européen des missiles MBDA, dont l’État français est actionnaire, fournit des pièces cruciales pour les bombes qui massacrent des civils palestiniens.

L’enquête conjointe de Disclose, The Guardian et Follow the Money vient de dévoiler cette complicité dans l’horreur.

Selon cette investigation, les ailerons « Diamond Back wing » produits par MBDA sont essentiels au guidage des bombes GBU-39, larguées par l’armée israélienne.

Ces composants ont été retrouvés sur les sites d’au moins 24 bombardements. Le bilan humain est tragique : plus d’une centaine d’enfants tués, plus de 500 morts au total.

Nos impôts financent donc indirectement le massacre de gosses innocents, pendant que nos politiques nous parlent de « droit international ».

Comme d’habitude, l’État français joue double jeu : condamnations publiques d’un côté, fourniture d’armes de l’autre.

Un drame humain à Gaza

Des cris de détresse résonnent dans la salle de classe. « Sors de là ! » hurlent des femmes. Une petite silhouette émerge, fantomatique, au cœur des flammes. La scène est tirée d’une vidéo filmée le 26 mai 2025.

Elle montre Hanin al-Wadie, 5 ans, tout juste extraite des décombres d’une école de Gaza City, frappée par un raid aérien israélien.

L’école était censée être un refuge. Pour elle, pour sa famille, pour des dizaines d’autres Palestiniens. Mais les bombes n’ont pas fait de distinction. Elles ont frappé avec une brutalité qui défie l’entendement. Les parents de Hanin, sa sœur… tous morts sur le coup.

La fillette a survécu par miracle. Son petit corps porte désormais les marques indélébiles de cette barbarie : brûlures aux deuxième et troisième degrés sur le visage et les bras. Des cicatrices physiques qui s’ajoutent aux blessures invisibles de l’âme. Comment peut-on justifier de telles horreurs contre des enfants ?

l’usage de drones commerciaux modifiés pour larguer des grenades sur des civils non armés à Gaza

Les preuves accablantes

Dans les ruines de l’école Fahmi Al-Jarjawi, des experts militaires ont identifié un fragment métallique lié à un missile GBU-39. Ce type de bombe, fabriquée par l’américain Boeing, est dotée d’ailerons conçus pour assurer sa précision.

Ces ailerons — les « Diamond Back wing » — sont produits par MBDA, dont le siège se situe en Île-de-France.

« Ces ailes sont une pièce indispensable au guidage du GBU-39, une arme de haute précision qui ne peut rien faire sans elles », selon Brian Castner, expert en armements chez Amnesty International.

D’après le décompte réalisé par Disclose, The Guardian et Follow the Money, ces bombes ont été utilisées entre le 2 novembre 2023 et le 26 mai 2025 lors d’au moins 24 frappes aériennes.

Bilan : plus de 500 morts, dont plus d’une centaine d’enfants. Les cibles ? Seize écoles utilisées comme abris, les camps de déplacé·es de Nuseirat et Rafah, et même une mosquée à Gaza City.

Gaza-Bombardement-Offensive-Israël

Les profits opaques de MBDA

En dépit des appels du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU à cesser les ventes d’armes à Israël, MBDA continue de fournir des composants critiques.

Interrogé par Disclose, Julien Watelet, porte-parole du groupe, affirme que les ventes s’inscrivent « dans le respect de toutes les lois américaines ».

Et pour cause : les ailerons ne sont pas produits en Europe mais dans l’État américain de l’Alabama, au sein de la filiale MBDA Inc.

MBDA

Pourtant, les profits générés reviennent à MBDA UK, la branche britannique du groupe, qui représentait à elle seule 40 % du chiffre d’affaires global en 2023, soit une part substantielle des 4,4 milliards d’euros.

Sam Perlo-Freeman, coordinateur de recherche à l’ONG britannique Campaign Against Arms Trade (CAAT), est catégorique : « MBDA tire profit des ventes d’armes à Israël ».

Lorsqu’on les interroge sur leur responsabilité, Airbus et BAE Systems, actionnaires à hauteur de 37,5 % chacun, éludent : ils « n’ont rien à ajouter ».

Questionnée sur les mesures mises en œuvre pour respecter ses « obligations en matière de droit international », MBDA affirme simplement être « en conformité avec les lois nationales et internationales applicables au commerce des armes ».

MBDA

Une entreprise complice ?

Cette posture défensive ne convainc pas les spécialistes du droit international.

Cannelle Lavite, co-directrice du programme entreprises et droits humains à l’ECCHR, est formelle :

« S’il est démontré que la société MBDA récolte les revenus de la filiale américaine alors que son siège social est en région parisienne, cela veut dire qu’elle en profite. Or, ces revenus sont tirés de ce qui apparaît être un crime. »

En France, comme au Royaume-Uni, des plaintes pour recel de crimes de guerre ou complicité pourraient donc être envisagées.

Pour le chercheur de la CAAT, une seule option permettrait à MBDA UK de couper les ponts avec cette industrie meurtrière : revendre sa filiale américaine.

L’inaction des dirigeants européens

Pourquoi MBDA reste-t-elle si confiante ? Parce que nos dirigeants européens restent passifs.

Sam Perlo-Freeman le martèle :

« Le Royaume-Uni pourrait sanctionner les entreprises qui arment Israël et bannir les investissements anglais qui les alimentent en capitaux. »

Mais les États hésitent, malgré l’ampleur des tueries : 600 Palestiniens tués en une semaine, entre le 10 et le 17 juin 2025.

En mai dernier, Londres, Paris et Ottawa menaçaient Israël de « sanctions ciblées ». Depuis ? Rien. L’Europe détourne les yeux. Les intérêts économiques continuent de primer sur le droit international.

ONU et multinationales : entre dénonciation et impuissance

« Le génocide se poursuit, car, pour beaucoup, il est lucratif », dénonce Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits humains dans les territoires palestiniens occupés.

Dans son dernier rapport publié le 3 juillet, elle identifie plusieurs dizaines de multinationales complices, sans que MBDA n’en fasse encore partie. Albanese précise que cette liste ne représente que « la pointe émergée de l’iceberg ».

Pourtant, malgré les rapports détaillés, les alertes répétées et les déclarations alarmantes, les institutions internationales restent inertes, incapables ou peu enclines à imposer des sanctions effectives.

Vue du ciel, Gaza ressemble à un paysage lunaire, enseveli sous 50 millions de tonnes de gravats. L’UNICEF recense 57 000 morts depuis le début de l’offensive israélienne, dont 15 600 enfants.

Pendant que les survivants affrontent la famine et les bombardements, MBDA et ses actionnaires continuent de s’enrichir en toute impunité.

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