🔥 Les essentiels de cette actualité
- Cécile Kohler et Jacques Paris risquent la peine de mort en Iran, accusés d’espionnage, de complot et de corruption.
- La diplomatie française dénonce des charges infondées, mais aucune action concrète n’est entreprise.
- Le couple, pris au piège de la diplomatie des otages, subit des conditions de détention traumatisantes.
- La France continue de soutenir Israël, laissant ses citoyens prisonniers d’un jeu géopolitique cynique.
C’est désormais officiel, Cécile Kohler et Jacques Paris risquent la peine de mort.
Le régime iranien les accuse d’espionnage pour le Mossad, de complot contre l’État, et de « corruption sur terre », une accusation floue, mais qui, dans le code pénal islamique, équivaut à un billet direct pour l’exécution.
La diplomatie française, qui dit avoir appris la nouvelle mercredi, dénonce des charges « infondées », mais sur le terrain, rien ne bouge.
On en est toujours à des formules creuses dans les communiqués du Quai d’Orsay.
« Ces motifs d’inculpation, s’ils sont confirmés, sont totalement infondés. Cécile Kohler et Jacques Paris sont innocents. Aucune sentence ne nous a été communiquée et à notre connaissance n’a été prononcée. » — Source diplomatique française.
Une visite sous contrôle, une scène figée
Le lendemain de la visite consulaire à la prison de Bozorg, au sud de Téhéran, Noémie Kohler, sœur de Cécile, prend la parole. Elle revient sur un court échange organisé par avec le chargé d’affaires de l’ambassade de France à Téhéran.
Trente-cinq minutes. Pas une de plus. Dans une pièce surveillée, sous la présence constante de gardes armés. Un simulacre de rencontre, verrouillé de bout en bout.
« Tout ce qu’on sait, c’est qu’ils ont vu un juge qui a confirmé ces trois chefs d’inculpation. On ignore quand ils leur ont été notifiés. Mais ils n’ont toujours pas accès à des avocats indépendants. »
Pour la première fois depuis leur arrestation, Cécile et Jacques étaient ensemble dans la même pièce. Mais ce fragile moment ne dit rien sur leur situation actuelle :
« Rien ne nous indique que ce soit leur lieu de détention », confie Noémie Kohler.
Jusqu’ici, Téhéran se contentait de parler d’« espionnage », sans jamais préciser pour quel pays. Il n’a pas non plus confirmé si les nouveaux chefs d’inculpation avaient bien été notifiés officiellement.
Un couple pris au piège d’une diplomatie toxique
Cécile Kohler, professeure de lettres de 40 ans, originaire de l’est de la France, et son compagnon Jacques Paris, 72 ans, ont été arrêtés le 7 mai 2022, au dernier jour de leur voyage touristique en Iran.
Face à ce type d’arrestations, Paris et plusieurs chancelleries européennes accusent l’Iran de pratiquer la « diplomatie des otages » — une stratégie de marchandage politique destinée à peser dans les discussions sur le nucléaire iranien, dans l’impasse depuis des années.
L’objectif : obtenir la levée des sanctions.
Les relations franco-iraniennes sont plus que tendues. Téhéran reproche aux pays occidentaux leur silence face aux frappes israéliennes.
Bombardement à Evine : traumatisme et transferts opaques
Lors du bombardement israélien qui a frappé la prison d’Evine, Cécile et Jacques ont été plongés dans la peur et le chaos.
« Ils ont entendu trois frappes qui ont fait trembler les murs de leur cellule », rapporte Noémie Kohler, s’appuyant sur le compte rendu consulaire transmis par le Quai d’Orsay.
« Ils ont vu des prisonniers, notamment des codétenus de Jacques qui avaient été blessés […] mais eux n’ont pas été blessés. »
Cécile a ensuite été transférée en urgence, sans affaires personnelles, vers la prison de Qarchak où elle est restée 24 heures. Puis, les yeux bandés, elle a été conduite vers un lieu inconnu.
« Elle-même ne sait pas où il se situe. Ça a été assez violent et traumatisant. »
« Depuis, Cécile ne dort plus […] Elle a très peur que cela recommence. »
Quant à Jacques Paris, lui aussi a été déplacé, seul, dans une cellule nue.
« Il dort à même le sol, sans meubles. Il ne dispose toujours pas de lunettes adaptées à sa vue et souffre énormément de l’absence de visibilité. »
La sœur du couple s’inquiète de plus en plus de leur état psychologique, pris dans ce double péril de mort : les bombardements, et une potentielle condamnation à mort qui les guette.
Mardi, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a affirmé que la libération des deux ressortissants français restait une « priorité absolue », confirmant qu’ils avaient bien reçu la visite d’un diplomate français.
Difficile de ne pas voir dans ces déclarations un nouveau coup de com’ habituel de nos dirigeants, plus prompts à promettre qu’à agir réellement, alors que nos compatriotes et leurs familles souffrent depuis déjà trois ans.
France, Israël : un soutien aveugle au détriment de ses propres ressortissants
Pendant que Cécile Kohler et Jacques Paris risquent la peine de mort en Iran, abandonnés dans un silence diplomatique assourdissant, notre gouvernement continue de jouer les supplétifs d’Israël.
Un soutien inconditionnel qui ferme les yeux sur les conséquences humaines désastreuses, et qui ne sert qu’à entretenir des tensions explosives dans la région.
À ce rythme, on se demande si notre priorité est vraiment la protection des Français ou simplement celle d’un alignement politique aveugle, à l’image d’une diplomatie en déroute, déconnectée des réalités du terrain et des vies qu’elle est censée défendre.
IMPORTANT - À lire
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