🔥 Les essentiels de cette actualité
- Chute record des exportations britanniques de 2,7 milliards de livres en avril, due aux droits de douane américains, impactant surtout les secteurs automobile et sidérurgie.
- Le déficit commercial du Royaume-Uni s’aggrave, atteignant 11,5 milliards de livres sur trois mois, accentuant la dépendance aux importations.
- La livre sterling déprécie face au dollar, reflétant les inquiétudes sur la santé économique britannique et compliquant la compétitivité des entreprises.
- Malgré une croissance de 0,7 % au premier trimestre, la Banque d’Angleterre révise à la baisse ses prévisions pour 2026, anticipant une réduction de la production de 0,3 % due aux tarifs douaniers.
Les exportations britanniques ont diminué de 2,7 milliards de livres (3,7 milliards de dollars) en avril, affectant les marchés européens et non européens.
Selon les données publiées par l’Office for National Statistics (ONS) le 12 juin, les exportations vers les États-Unis ont chuté de 8,8 %, marquant une rupture après quatre mois de hausse consécutive.
Liz McKeown, directrice des statistiques économiques à l’ONS, a expliqué :
« Après une croissance soutenue au cours des quatre derniers mois, avril a marqué la plus forte baisse mensuelle jamais enregistrée des exportations de biens vers les États-Unis, touchant presque tous les types de produits, en raison de l’introduction récente de tarifs douaniers. »
Les droits de douane imposés par l’administration de Donald Trump ont fortement pesé sur les échanges transatlantiques.
Les entreprises exportatrices, notamment dans l’automobile et la sidérurgie, subissent les conséquences de ces mesures protectionnistes, accentuant les défis économiques du Royaume-Uni dans un contexte commercial tendu.
Chute historique des exportations vers les USA
Les exportations vers les États-Unis, incluant les métaux précieux, ont baissé de 2 milliards de livres (2,7 milliards de dollars) en avril, enregistrant la plus forte baisse mensuelle depuis janvier 1997, selon l’ONS. La valeur des exportations de biens vers ce marché a atteint son plus bas niveau depuis février 2022.
Un accord commercial annoncé le 8 mai entre Londres et Washington prévoyait une réduction des droits de douane britanniques sur les produits américains, passant de 5,1 % à 1,8 %.
Cependant, le tarif américain de 10 % sur les marchandises britanniques reste en place, limitant les bénéfices de cet accord pour les exportateurs. Keir Starmer, Premier ministre, a souligné que cet accord protège des emplois dans des secteurs stratégiques comme l’automobile et la sidérurgie.
Impact sur les constructeurs automobiles
Le secteur automobile britannique a vu sa production et ses exportations décliner, tant vers les États-Unis que vers l’Union européenne.
Par ailleurs, la fin d’un allègement fiscal temporaire sur les achats immobiliers a réduit l’activité économique de 0,2 point de pourcentage en avril, contribuant à une contraction globale du produit intérieur brut (PIB) de 0,3 %, selon les données de l’ONS.
Le secteur immobilier et juridique, affecté par ce changement de politique fiscale, combinées aux pressions commerciales internationales, compliquent la planification des entreprises et des particuliers.
Le déficit commercial britannique s’aggrave
Le déficit commercial du Royaume-Uni, hors métaux précieux, s’est élargi de 4,9 milliards de livres (6,7 milliards de dollars) pour atteindre 11,5 milliards de livres (15,6 milliards de dollars) sur les trois mois précédant avril.
Les importations ayant augmenté plus rapidement que les exportations, ce déséquilibre met en lumière une dépendance croissante aux biens étrangers.
Ces chiffres traduisent une vulnérabilité face aux politiques protectionnistes internationales, notamment les tarifs américains, qui compliquent les efforts pour rééquilibrer la balance commerciale britannique.
Conséquences sur la livre sterling
La publication des données économiques par l’ONS a entraîné une dépréciation de la livre sterling, qui a perdu un quart de cent face au dollar.
Cette baisse reflète l’inquiétude des investisseurs quant à la santé économique du Royaume-Uni, confronté à une contraction des exportations et à un déficit commercial en expansion.
La volatilité de la monnaie britannique pourrait compliquer davantage les efforts des entreprises pour rester compétitives à l’international.
La performance économique du Royaume-Uni
Malgré une croissance de 0,7 % au premier trimestre 2025, surpassant les autres économies du G7, la Banque d’Angleterre a révisé à la baisse ses prévisions pour 2026, anticipant une croissance de 1,25 %. Elle estime que les tarifs douaniers américains pourraient réduire la production britannique de 0,3 % d’ici trois ans, affectant des secteurs clés comme l’industrie manufacturière.
Cette révision reflète les incertitudes entourant l’impact à long terme des politiques commerciales internationales.
La Banque d’Angleterre avait initialement relevé ses prévisions de croissance pour 2025 à 1 % en mai, mais les récents développements commerciaux ont conduit à une approche plus prudente pour les années à venir.
Les promesses gouvernementales et leurs impacts
Le gouvernement britannique, dirigé par Keir Starmer, a dévoilé des plans ambitieux pour « renouveler la Grande-Bretagne ».
Au cœur de ces engagements figure une augmentation annuelle de 29 milliards de livres (39,4 milliards de dollars) pour le Service national de santé (NHS), visant à renforcer les services publics.
Par ailleurs, 39 milliards de livres sont prévus sur dix ans pour développer le logement social et abordable, répondant à une demande croissante dans ce secteur.
En parallèle, le gouvernement a confirmé un investissement de 30 milliards de livres (40,8 milliards de dollars) pour des projets nucléaires, dont 14,2 milliards de livres pour une nouvelle centrale nucléaire. Ces initiatives s’inscrivent dans une stratégie de long terme pour moderniser les infrastructures et soutenir la transition énergétique.
La chancelière de l’Échiquier, Rachel Reeves, a déclaré que ces investissements sont rendus possibles grâce à une hausse des impôts décidée lors du budget d’automne précédent, insistant sur la nécessité de respecter des règles budgétaires strictes.
Les réactions politiques aux nouvelles politiques
L’opposition, menée par le Parti conservateur, a critiqué ces annonces.
Mel Stride, chancelier fantôme, a qualifié le plan de « sans valeur, pas même digne du papier sur lequel il est écrit ». Il a accusé Rachel Reeves d’avoir « perdu le contrôle » des finances publiques, prédisant de nouvelles hausses d’impôts à l’automne 2025.
Lors de son intervention à la Chambre des communes, Stride a déclaré :
« Il s’agit d’une stratégie de dépenser maintenant et taxer plus tard, car la chancelière sait qu’elle devra revenir avec davantage d’impôts. Un été de spéculations difficiles nous attend. »
Un été difficile pour l’Angleterre s’annonce, peut-être que l’arrogance du pouvoir actuelle relativisera sa volonté suprême d’entrée en guerre contre la Russie !
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