🔥 Les essentiels de cette actualité
- Le voilier Madleen part de Sicile pour briser le blocus de Gaza, un acte de désobéissance diplomatique et de souveraineté morale contre le consensus occidental.
- Rima Hassan, députée européenne, dénonce la complicité européenne dans les crimes de guerre israéliens, marquant un tournant dans son engagement politique.
- La flottille affirme le droit à l’aide humanitaire et s’appuie sur le droit international pour contrer l’impunité israélienne, illustrant une nouvelle diplomatie par le bas.
Le départ du voilier Madleen depuis Catane, en Sicile, dépasse le simple geste humanitaire : il s’agit d’un acte de désobéissance diplomatique, de souveraineté morale, et d’un défi lancé au consensus occidental autour de l’État d’Israël.
Organisée par la Freedom Flotilla Coalition (FFC), cette expédition maritime entend briser symboliquement et juridiquement le blocus de Gaza, imposé par Israël depuis plus de 17 ans, avec la complicité tacite des grandes puissances.
À bord du navire, la présence de Rima Hassan, députée européenne de La France Insoumise (LFI), marque un tournant. Première femme franco-palestinienne élue au Parlement européen, elle engage son mandat dans une action directe contre ce qu’elle qualifie de « complicité européenne dans les crimes de guerre israéliens ».
Son engagement a aussitôt éveillé la nervosité de Tel-Aviv, qui lui a refusé l’entrée sur le territoire israélien, exposant l’embarras des institutions européennes face à cette démarche politiquement explosive.
Le blocus de Gaza : un crime de guerre toléré par Bruxelles
Depuis 2007, Gaza subit un embargo terrestre, maritime et aérien. Cette stratégie d’étranglement, dénoncée comme une punition collective par plusieurs rapporteurs de l’ONU, a transformé l’enclave palestinienne en un véritable champ de ruines à ciel ouvert.
Malgré des rapports accablants, l’Union européenne, tout comme la France, maintient des relations diplomatiques, commerciales et militaires privilégiées avec Israël.
Dans ce contexte, cette initiative citoyenne s’affirme comme une réponse parallèle à la diplomatie officielle, visant à rétablir les droits des peuples par l’action concrète. Pour Hassan, l’objectif est limpide : pousser les États européens à rompre avec leur neutralité hypocrite.
« La moitié des exportations d’armes vers Israël proviennent d’Europe », rappelle-t-elle.
L’Allemagne, l’Italie et la France figurent en tête des pays qui alimentent le complexe militaro-industriel israélien, parfois en contradiction avec leurs propres lois.
Cette nuit, les forces armées israéliennes ont arraisonné la Flottille de la liberté pour Gaza et arrêté son équipage dont Rima Hassan, députée européenne. Rassemblement d’ANNECY : CE SOIR 18H devant Bonlieu (pont Albert Lebrun)
Quand la société civile supplée des États défaillants
Le voyage du Madleen capte l’attention car il bouleverse le théâtre convenu de la diplomatie européenne. Tandis que les gouvernements occidentaux prétendent à la neutralité, des citoyens, ONG, élus dissidents et dockers se mobilisent pour contrer ce qu’ils considèrent comme une complicité implicite dans le génocide en cours à Gaza.
Rima Hassan s’inscrit dans ce mouvement. Dans un entretien au quotidien Türkiye, elle explique que sa démarche repose sur « la cohérence politique », fruit de son travail parlementaire et militant. À ses yeux, « la rhétorique humanitaire » ne suffit plus : seule une rupture nette avec les politiques de complaisance envers Israël pourra amorcer une désescalade. Elle plaide pour la suspension immédiate de l’accord d’association UE-Israël, en vertu de l’article 2, qui conditionne cet accord au respect des droits de l’homme.
La flottille comme acte politique et juridique
Cette action ne se limite pas au symbole. Certes, la cargaison du Madleen, quelques centaines de kilos de riz, farine, couches, lait infantile et fournitures médicales ne saurait répondre à l’urgence humanitaire.
Mais le message est ailleurs : affirmer sur la scène internationale que le droit à une aide humanitaire ne peut être suspendu par une puissance occupante.
La démarche s’appuie sur le droit international, notamment sur les recommandations de 11 rapporteurs spéciaux de l’ONU, qui appellent à garantir un passage sécurisé. Cette base juridique vise à contrer la doctrine israélienne qui criminalise tout soutien extérieur à Gaza.
Hassan insiste :
« Ce n’est pas seulement un convoi d’aide. C’est une action politique et légale contre l’impunité. »
Israël, partenaire dérogatoire du droit international
L’enjeu est aussi de dénoncer l’exception dont bénéficie Israël sur la scène mondiale.
Alors que d’autres États sont sanctionnés pour des violations mineures, Israël accumule depuis des décennies les infractions au droit international sans la moindre conséquence. Bombardements de zones civiles, refus de coopérer avec la Cour pénale internationale, ciblage d’hôpitaux et de journalistes : les faits sont documentés, mais les réactions restent nulles.
C’est cette asymétrie que Rima Hassan entend briser, affirmant que « le silence n’est plus une option », d’autant que six ressortissants français sont à bord du navire.
Elle met ainsi Paris et Bruxelles face à leurs responsabilités : protéger leurs citoyens engagés dans une mission légale et humanitaire, ou confirmer une fois de plus leur allégeance à Washington et Tel-Aviv.
Vers un nouveau non-alignement populaire ?
Ce type d’initiative illustre une tendance croissante de désalignement entre sociétés civiles et États occidentaux. À l’image du mouvement BDS ou du refus de dockers européens de charger des armes à destination d’Israël, une nouvelle diplomatie par le bas émerge. Elle ne cherche pas à remplacer les institutions, mais à leur rappeler leurs obligations.
Dans cette logique, la flottille ne constitue pas un événement isolé. Elle s’accompagne d’autres actions, telles que la « Marche pour Gaza » prévue au départ du Caire, ou la multiplication de gestes symboliques dans les capitales occidentales. Ces mobilisations veulent créer une pression populaire suffisante pour forcer les gouvernements à sortir de leur posture ambiguë.
Europe : plus de 10 000 personnes venues de 32 pays s’organisent pour une marche vers Gaza afin de briser le blocus. Une action inédite. Répondez avec 🇵🇸 et partagez leur combat.
Une action souverainiste dans un monde sous tutelle
Au fond, le combat de Rima Hassan et de la Freedom Flotilla pose une question centrale à l’ère globaliste : qui exerce véritablement la souveraineté ? Les peuples ou les lobbies militaro-financiers ?
Quand un État comme Israël peut ignorer impunément les résolutions de l’ONU, et que ses alliés européens ferment les yeux, ce n’est plus seulement la Palestine qui est sous embargo, mais le droit lui-même qui est assiégé.
Face à cette dérive, il revient aux nations attachées à leur souveraineté de réaffirmer leur autonomie diplomatique. Exiger la suspension de l’accord UE-Israël, c’est défendre la cohérence d’une politique étrangère fondée sur le droit, et non sur les intérêts d’un empire atlantiste en déclin.
La flottille est, à cet égard, un acte de résistance face à la soumission occidentale au diktat globaliste.
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