Alerte

Ford, douanes et hybridation : une « success story » protectionniste qui relance l’industrie américaine

🔥 Les essentiels de cette actualité

  • Ford enregistre une hausse de ventes de 16,3 % en mai 2025, grâce à une politique protectionniste et un marketing patriotique.
  • Les modèles à moteur thermique et hybrides voient leurs ventes grimper, tandis que les ventes de véhicules électriques chutent de 25 %.
  • Les droits de douane de Trump stimulent l’achat local, relançant l’industrie automobile américaine et inspirant potentiellement l’Europe.

À l’heure où les économies occidentales s’enfoncent dans les incertitudes globalistes, un événement inattendu vient de rappeler la puissance du levier souverainiste : Ford Motor Company, symbole historique de l’industrie automobile américaine, vient d’enregistrer une hausse spectaculaire de ses ventes de 16,3 % aux États-Unis pour le mois de mai 2025.

Un sursaut qui n’est ni dû à une innovation technologique révolutionnaire, ni à une intervention des marchés financiers, mais à une combinaison simple et redoutable : une politique tarifaire protectionniste décidée par Donald Trump et une stratégie marketing patriotique ciblée sur le consommateur américain.

Ce retour en force n’est pas un miracle isolé. Il illustre, chiffres à l’appui, la validité d’un modèle économique que beaucoup d’experts rejetaient encore hier comme « obsolète » : celui du protectionnisme industriel, de la relocalisation productive, et de la défense du marché intérieur.

Un accord commercial États-Unis Royaume-Uni se profile : Trump promet un deal historique aux retombées majeures pour l’économie transatlantique.

Le réveil d’un géant : Ford enregistre sa troisième hausse à deux chiffres consécutive

Ford a annoncé une augmentation de ses ventes domestiques de 16,3 % en glissement annuel pour le mois de mai 2025. C’est la troisième hausse mensuelle consécutive à deux chiffres pour le constructeur de Detroit.

Ce succès est largement attribué à son programme de tarification préférentielle baptisé « From America, For America », destiné à faire bénéficier les consommateurs américains de prix réduits traditionnellement réservés aux employés de la marque.

Ce programme ne tombe pas du ciel. Il s’inscrit dans une dynamique de reconquête industrielle initiée par la politique commerciale de Donald Trump, qui a réactivé, dès le mois d’avril 2025, les tarifs douaniers à hauteur de 25 % sur les véhicules importés.

Cette politique a eu un double effet : elle a pénalisé les produits étrangers, rendant ceux-ci moins compétitifs, et elle a stimulé l’achat de véhicules produits localement, notamment ceux de Ford.

La revanche du moteur thermique et la percée hybride

Ce qui frappe dans les chiffres publiés par Ford, c’est le détail des ventes : les véhicules à moteur thermique ont vu leurs ventes grimper de 17,2 %, et les modèles hybrides, autrefois considérés comme une solution de transition, ont bondi de 29 %. À l’inverse, les ventes de véhicules 100 % électriques ont chuté de 25 %, notamment le très médiatisé F-150 Lightning.

Cette bascule confirme deux tendances profondes : d’une part, le consommateur américain reste méfiant vis-à-vis de l’électrique, tant en raison de l’autonomie, du prix, que du manque de fiabilité d’une infrastructure de recharge encore embryonnaire dans de nombreuses zones rurales.

D’autre part, les motorisations hybrides, plus flexibles et moins dépendantes de la géopolitique des métaux rares, apparaissent comme un compromis viable pour le court et moyen terme.

Il faut y voir un échec partiel du dogme écologiste imposé par les élites globalistes, qui poussent à marche forcée vers l’abandon total du thermique. Le marché, lui, rappelle que le réalisme économique et technologique prime sur les injonctions idéologiques.

Trump, les droits de douane et l’électrochoc patriotique

La politique tarifaire décidée par Donald Trump a servi de déclencheur. Dès l’entrée en vigueur, en avril, des nouveaux droits de douane à 25 % sur les véhicules importés, Ford a activé son plan de riposte commerciale.

Le constructeur a su transformer cette contrainte en opportunité, en misant sur la carte patriotique : « Nos véhicules sont construits pour l’Amérique, par des Américains », répètent les campagnes de Ford, qui ont rencontré un écho évident dans un électorat lassé de la désindustrialisation.

Les consommateurs ont rapidement compris le message : acheter Ford, c’est défendre l’emploi local et refuser la logique de délocalisation qui a ruiné des États entiers de la Rust Belt.

Résultat : une ruée vers les concessions dès le mois de mars, avant même les hausses de prix prévues sur certains modèles importés, notamment ceux produits au Mexique.

Cette accélération des achats a dopé tout le secteur automobile américain au deuxième trimestre, bien au-delà des projections des analystes globalistes.

Le pari risqué mais gagnant de Ford

Ford n’a pas seulement bénéficié du contexte tarifaire. Le constructeur a aussi su adapter sa stratégie commerciale à la réalité du terrain. En lançant des promotions ciblées et en relevant légèrement les prix sur les modèles importés, Ford a intelligemment orienté le consommateur vers ses modèles « Made in USA ». Selon un porte-parole cité par Reuters, ces ajustements tarifaires tiennent à la fois de la saisonnalité… et de l’impact des droits de douane.

Il faut ici souligner l’audace d’une entreprise qui a osé prendre à contre-pied la doxa mondialiste. Alors que les grandes multinationales cherchent à contourner les politiques nationales par des chaînes d’approvisionnement éclatées et opaques, Ford a assumé une logique de souveraineté industrielle. Et cela a payé.

Cox Automotive : prévisions prudentes malgré une hausse des volumes

Les analystes de Cox Automotive confirment une hausse de 3,2 % du volume des ventes de véhicules neufs en mai par rapport à l’année précédente.

Mais derrière cette embellie apparente, le cabinet avertit d’un ralentissement du rythme de croissance, avec un taux annuel désaisonnalisé (SAAR) estimé à 16 millions d’unités, en recul notable par rapport aux 17,8 millions de mars et 17,3 millions d’avril.

Cependant, ces chiffres doivent être lus avec discernement. Le mois de mai 2025 comptait une journée de vente supplémentaire, ce qui fausse mécaniquement la comparaison. De plus, la récente vague d’achats précipités déclenchée par l’annonce de nouveaux droits de douane a artificiellement dopé les ventes durant les mois précédents.

Mais au-delà des effets conjoncturels, un signal structurel fort émerge : les consommateurs américains, de plus en plus méfiants à l’égard des produits importés, se tournent massivement vers l’achat local, notamment lorsque celui-ci est porté par une politique tarifaire assumée.

En ce sens, l’élan observé depuis le printemps n’est pas un simple soubresaut, mais bien le reflet d’un rééquilibrage en faveur de la souveraineté industrielle.

Vers un nouveau Detroit ? Le protectionnisme comme moteur industriel

Ce qui se passe aux États-Unis pourrait inspirer l’Europe. En France comme en Allemagne, les géants de l’automobile sont eux aussi confrontés à la concurrence déloyale de modèles asiatiques produits à bas coût. La stratégie protectionniste américaine montre qu’il est possible d’inverser la tendance, à condition d’avoir le courage politique de prendre des décisions claires et souveraines.

Pourquoi ne pas imaginer un programme « Achetez européen » accompagné de droits de douane ciblés sur les véhicules produits hors UE, comme le propose désormais la Commission européenne en réaction à l’offensive des véhicules électriques chinois ?

L’exemple de Ford prouve qu’un tel virage peut générer des résultats immédiats, en particulier si l’on mise sur des moteurs thermiques modernisés et une hybridation maîtrisée.

Le protectionnisme, levier de résilience économique

Derrière ce cas Ford, c’est toute une philosophie économique qui reprend vie. Loin d’être une relique du passé, le protectionnisme apparaît désormais comme une réponse pragmatique à la fragilité des chaînes d’approvisionnement mondialisées, aux tensions géopolitiques croissantes, et à la colère populaire face aux pertes d’emplois industriels.

À travers les politiques tarifaires, la relocalisation productive et la valorisation du « made in national », les nations peuvent redevenir maîtresses de leur destin économique. Et ce, sans renoncer à l’innovation ni à la compétitivité.

La relance par la souveraineté économique

Ford vient d’offrir une démonstration grandeur nature : en combinant protectionnisme, marketing patriotique, et réajustement industriel, il est possible de relancer une filière stratégique. Ce sursaut n’est ni anodin ni isolé. Il reflète une dynamique de fond : le retour en grâce de la souveraineté économique comme pilier de la prospérité durable.

Alors que l’Union européenne tergiverse, que la Chine subventionne massivement ses exportations et que les élites financières continuent de miser sur le tout-électrique globalisé, l’Amérique de Trump agit, protège et récolte les fruits de sa stratégie.

À l’Europe maintenant de décider si elle veut suivre ce chemin ou continuer à se soumettre à l’ordre économique mondial… au risque de se dissoudre.

IMPORTANT - À lire

Vous voulez aller plus loin que les analyses superficielles des médias grand public sur le retour du protectionnisme ? Chaque mois, notre revue approfondit les enjeux géopolitiques et économiques qui façonnent le monde, avec un regard libre et sans tabou. De Trump à l'automobile en passant par la souveraineté industrielle, nous décryptons les tendances de fond.

Ne manquez pas nos analyses exclusives : abonnez-vous à notre revue papier pour recevoir chaque mois des dossiers fouillés, des entretiens de fond, et des éclairages inédits sur l'actualité internationale. Soutenez une presse indépendante et engagée, qui ose défendre la souveraineté économique !


Participez au débat, et partagez votre opinion !

Faites avancer la discussion en donnant votre avis à la communauté.