Gaza : l’aide américaine s’enlise dans le chaos humanitaire et politique

Une ville dévastée par la guerre Une ville dévastée par la guerre

C’est une véritable pagaille qui a éclaté à Muwasi, dans la bande de Gaza. Dès le deuxième jour des opérations d’aide organisées par un nouveau groupe soutenu par Washington, l’intervention a viré au cauchemar.

Des Palestiniens affamés ont pris d’assaut un centre de distribution alimentaire, brisant les barrières pour accéder à la nourriture. L’armée israélienne a tiré des « coups de semonce », provoquant une panique générale parmi la population traumatisée.

Cette scène illustre l’échec de la politique américaine au Moyen-Orient. Des hommes, des femmes et des enfants mourant de faim se ruent sur la nourriture après des mois de blocus et de bombardements. Washington propose une distribution désorganisée sous la surveillance des soldats qui bombardent leurs maisons.

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La violence israélienne à Rafah

Sur la ligne de front à Rafah, l’armée israélienne affirme que leurs troupes n’ont tiré que des « coups de semonce » aux abords du centre et que « le contrôle de la situation a été établi ». Cette formule illustre leur vision du « contrôle » dans une zone où s’entassent des civils.

Cette dynamique à Gaza oppose des témoins rapportant des faits alarmants à une armée minimisant la violence de ses actions.

Entre les deux versions, l’écart est abyssal. Comment ne pas s’interroger sur cette notion de « contrôle » quand Rafah est le dernier refuge pour tant de Palestiniens déplacés ? Le terme « coups de semonce » paraît léger face à des chars et des hélicoptères de combat dans une zone surpeuplée.

Cette rhétorique militaire, calibrée pour les médias occidentaux, masque une réalité brutale que nos gouvernements semblent accepter avec complaisance.

L’hypocrisie de l’aide humanitaire

Washington finance l’arsenal militaire israélien qui pulvérise Rafah et ses habitants, tandis que les Américains distribuent des boîtes de nourriture pour soigner leur image.

Qui profite de cette « Fondation Humanitaire de Gaza » ? Pas les Palestiniens affamés, mais les élites politiques et économiques qui s’enrichissent sur cette tragédie. Les contribuables américains et français financent ce cirque médiatique.

L’État hébreu, soutenu par la puissance américaine, continue sa politique d’expansion territoriale sous couvert de « droit à la défense ». Nos dirigeants s’inquiètent davantage de la « montée des extrêmes » en Europe que du sort des populations gazaouies prises en otage dans ce jeu géopolitique cynique.

La réalité du terrain à Rafah

Trois Palestiniens blessés ont été évacués, l’un d’eux perdant du sang, la jambe transpercée.

Le centre de distribution à l’extérieur de Rafah avait ouvert sous l’égide de la Gaza Humanitarian Foundation. L’ONU et d’autres organisations humanitaires ont rejeté ce système, le jugeant incapable de répondre aux besoins des 2,3 millions d’habitants de Gaza.

Israël utiliserait la nourriture comme arme pour contrôler la population palestinienne. Cette stratégie rappelle d’autres contextes où l’aide humanitaire devient un outil de domination politique. Les organisations internationales redoutent des affrontements entre les troupes israéliennes et les civils cherchant des vivres.

Cette situation illustre la mainmise d’Israël sur tous les aspects de la vie à Gaza, y compris l’aide humanitaire. En s’arrogeant le droit de désigner qui peut distribuer l’aide et comment, l’État hébreu renforce son emprise sur un territoire asphyxié par le blocus. Les grandes puissances occidentales restent silencieuses face à cette instrumentalisation de l’aide humanitaire.

Pour les Gazaouis, épuisés par des mois de bombardements et de pénuries, ce nouveau système représente une humiliation. On leur impose une organisation choisie par ceux qui détruisent leurs maisons et tuent leurs proches.

Bombardement

Le silence de la communauté internationale

La communauté internationale, et particulièrement l’Europe, refuse d’appeler un crime contre l’humanité par son nom. Des milliers de civils innocents sont pris en otage dans ce jeu macabre où la nourriture devient une arme de guerre plus efficace que les bombes.

Des Palestiniens ont raconté qu’un petit nombre de personnes s’est rendu mardi matin au centre d’aide humanitaire pour recevoir des colis alimentaires. La nouvelle s’est répandue rapidement. Des hommes, des femmes et des enfants ont parcouru plusieurs kilomètres depuis les camps de tentes le long de la côte méditerranéenne de Gaza, passant à proximité des positions militaires israéliennes.

Ce qui devait être une opération d’assistance humanitaire s’est transformé en piège mortel. Les plus vulnérables se retrouvent pris entre deux feux. Ces familles palestiniennes, après avoir tout perdu et fui leurs maisons, doivent risquer leur vie pour obtenir de la nourriture.

🔴🇵🇸 Chaos au centre de « distribution alimentaire » de l’armée israélienne à #Gaza 🇵🇸 où 2 millions de personnes sont affamées. Israël a ouvert le feu, pour disperser les Palestiniens 🇵🇸, venus chercher de la nourriture, dans les soi-disant camps de distribution… Des

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La complicité des gouvernements occidentaux

Pendant ce temps, nos dirigeants affirment leur « droit » d’intervenir partout au nom de valeurs qu’ils piétinent quand leurs intérêts sont en jeu. Les chars israéliens pilonnent Rafah et notre diplomatie se contente de « préoccupations » de façade, vernis sur une complicité silencieuse.

« Il n’y avait aucun ordre, les gens se précipitaient pour prendre, puis des tirs ont éclaté, et nous avons fui », raconte Hosni Abu Amra, attendant de l’aide. « Nous sommes partis sans rien emporter pour survivre à cette famine. »

Des Palestiniens affamés, désespérés, courant sous les balles israéliennes. Cette scène confirme ce que beaucoup de médias occidentaux préfèrent taire : la brutalité d’une opération militaire sans distinction entre combattants et civils.

C’est toujours le même scénario. Des promesses d’aide humanitaire, des files d’attente, puis le chaos. Les chars israéliens interviennent, prétextant des menaces à la sécurité, et des familles repartent les mains vides, condamnées à une famine orchestrée. Comment nos gouvernements peuvent-ils encore parler de « droit à se défendre » quand des civils sont pris pour cible ?

Au-delà du drame humain, c’est toute la stratégie diplomatique occidentale qui est à questionner. Nos dirigeants envoient des armes à Israël, financent ce conflit. Aucun pays arabe ne viendra au secours des Palestiniens – ils ont tous été achetés ou intimidés.

La question des sanctions et de la réaction internationale

Combien de témoignages faudra-t-il pour que nos élites réagissent ? Les Palestiniens meurent sous nos yeux, victimes d’une politique d’épuration que personne n’ose nommer, tandis que nos gouvernants ferment les yeux et vident nos poches pour d’autres causes.

Des Palestiniens affamés couraient pour s’emparer de cartons d’aide humanitaire. Certains ont réussi à obtenir du sucre, de la farine, des pâtes et du tahini. Mais l’immense majorité est repartie les mains vides, le ventre creux.

Cette image traduit l’échec des puissances occidentales à imposer une paix durable. Israël, soutenu sans condition par les États-Unis, continue son offensive meurtrière sans que la communauté internationale ne réagisse.

Comment ne pas voir dans cette distribution chaotique le symbole d’une diplomatie à deux vitesses ? Des discours indignés et des appels à la retenue d’un côté, des livraisons d’armes de l’autre.

Pendant ce temps, nos élites nous font la leçon sur le « vivre-ensemble » et « l’ouverture au monde », participant par leur inaction complice à l’une des plus grandes tragédies humanitaires. Les peuples subissent les conséquences de leurs décisions.

La famine

Le retrait du groupe soutenu par Washington : une question de sécurité ou un échec stratégique ?

Face à l’afflux massif de Palestiniens cherchant de l’aide, le personnel du centre humanitaire a suivi les protocoles de sécurité et s’est « replié » pour laisser la foule se disperser. Les opérations ont ensuite repris.

Cette gestion révèle la catastrophe à Rafah. Quand des centaines d’affamés se précipitent vers un point d’aide, ça déborde. Les employés du GHF n’ont d’autre choix que de battre en retraite face à la détresse orchestrée par ceux qui assiègent Gaza.

Les organisations humanitaires se retrouvent dans l’impasse : comment distribuer l’aide quand la demande est si immense et désespérée ? Cette situation résulte des bombardements israéliens ayant détruit toute infrastructure et dignité.

Le terme « se dissiper » employé est cynique. On parle d’êtres humains affamés, pas d’une foule gênante. Ces Palestiniens ne se « dissipent » pas – ils reculent temporairement, vaincus par la faim et la peur, avant de revenir tenter leur chance.

Le fait que les opérations reprennent souligne l’absurdité de la situation : on distribue des miettes à intervalle irrégulier, sans jamais répondre au problème fondamental du siège et des bombardements.

La militarisation de l’aide humanitaire et le contrôle israélien

Pour assurer la « sécurité » des centres d’aide humanitaire, GHF fait appel à des mercenaires armés qui protègent les sites et les convois. Le hub se trouve à deux pas des positions militaires israéliennes dans le couloir de Morag, isolant Rafah du reste du territoire palestinien.

La présence de ces contractors privés révèle l’ambiguïté d’une aide humanitaire militarisée. Ces soldats de fortune ne répondent à aucune convention internationale. Ce n’est pas un hasard si ce hub est placé à côté du corridor stratégique créé par Israël.

On voit un paradoxe cruel : d’un côté, on aide les Palestiniens affamés, de l’autre, on renforce le dispositif qui les encercle. Ces centres deviennent des extensions du contrôle militaire israélien sur Gaza, sous couvert d’humanitaire.

Les Gazaouis se retrouvent piégés dans ce système où l’aide dont ils dépendent est gardée par des hommes armés. Une situation rappelant les méthodes coloniales d’antan, où l’on distribuait du pain d’une main tout en tenant un fusil de l’autre.

Le refus des organisations humanitaires et les violations des droits

L’ONU et plusieurs organisations humanitaires refusent de s’associer au système de distribution mis en place par Gaza Humanitarian Facility (GHF). Elles y voient une manœuvre d’Israël pour déplacer de force les Palestiniens.

Ce dispositif restreint la distribution d’aide à quelques hubs, plaçant les civils face à un choix cynique : s’entasser près de ces points ou mourir de faim. Une stratégie bafouant le droit international. Les Palestiniens n’ont pas le droit de rester sur leurs terres sans risquer la famine.

Les organisations humanitaires dénoncent l’utilisation de la reconnaissance faciale pour « filtrer » les bénéficiaires. Un système transformant l’aide humanitaire en outil de contrôle et de surveillance. Faut-il scanner son visage pour avoir droit à un sac de farine ou des médicaments ?

Cette technologie intrusive n’est pas seulement une atteinte à la dignité des Palestiniens, elle constitue un dangereux précédent. Derrière les arguments sécuritaires se cache la collecte massive de données biométriques d’une population vulnérable.

Face à ces violations des principes humanitaires, l’ONU a pris position. C’est tout à son honneur dans un contexte où la communauté internationale, paralysée par les intérêts géopolitiques, peine à faire respecter les droits du peuple palestinien.

IMPORTANT - À lire

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