« Tout criminel de guerre doit savoir qu’il y aura justice » : Zelensky veut un tribunal spécial pour faire tomber les dirigeants russes

Zelensky-Échec de la contre-offensive ukrainienne Zelensky-Échec de la contre-offensive ukrainienne

🔥 Les essentiels de cette actualité

  • Zelensky signe un accord avec le Conseil de l’Europe pour un tribunal spécial contre les dirigeants russes. Une justice ciblée ou une arme géopolitique ?
  • Le tribunal contourne la CPI et l’ONU pour juger le « crime d’agression » russe. Une manœuvre astucieuse ou une justice à deux vitesses ?
  • Alain Berset veut élargir l’accord, mais est-ce un vrai consensus ou une pression politique déguisée ?
  • La justice internationale frappe fort contre la Russie, mais reste muette sur les crimes des alliés occidentaux. Une justice à sens unique ?

Ce mercredi, Volodymyr Zelensky a paraphé un accord inédit avec le Conseil de l’Europe pour créer un tribunal spécial destiné à juger les hauts responsables russes pour le « crime d’agression » lié à la guerre en Ukraine.

En clair : un outil taillé sur mesure pour faire tomber les têtes du Kremlin, dans un cadre juridique flou et monté à la hâte.

Derrière les grands discours sur la « justice internationale » et les « valeurs européennes », c’est une nouvelle pièce qui s’ajoute à l’arsenal politico-judiciaire de l’Occident pour cibler ses adversaires géopolitiques — pendant que les crimes des puissances alliées, eux, restent invisibles dans les prétoires.

ukraine russie

Un « tribunal spécial » : outil de justice ou arme de guerre hybride ?

Ce tribunal prétend combler les limites de la Cour pénale internationale (CPI), qui ne peut pas juger les dirigeants russes pour le crime d’agression sans l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU — où Moscou détient un droit de veto.

Une manœuvre astucieuse donc, pour contourner l’ordre international existant et construire un dispositif d’exception, en dehors des cadres multilatéraux classiques.

Après avoir signé l’accord, Zelensky a martelé :

« Nous devons montrer clairement que l’agression mène à la punition et nous devons faire en sorte que cela se produise ensemble, dans toute l’Europe. »

Une formule de façade, d’autant plus cynique qu’elle occulte les lourdes responsabilités du camp ukrainien lui-même.

Car derrière ce discours solennel, on oublie commodément que le conflit a aussi engendré son lot de crimes, souvent passés sous silence ou justifiés au nom de la défense nationale.

https://twitter.com/InsighKocovich/status/1937981639872942140

Une volonté d’élargissement sous couvert de consensus

Le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Alain Berset, a annoncé que la prochaine étape serait d’élargir l’accord pour « permettre au plus grand nombre possible de pays de rejoindre, de soutenir et d’aider à gérer le tribunal ».

En réalité, derrière cette illusion de consensus se cache surtout la volonté d’attirer toujours plus d’États dans ce projet politico-judiciaire contesté, dans le but de maquiller une initiative largement décriée en unanimité apparente.

L’aval des ministres européens des Affaires étrangères, obtenu lors d’une réunion à Lviv le 9 mai, illustre surtout la pression politique exercée sur les membres, loin de toute consultation démocratique ou populaire.

Alain Berset

Pendant que nos tribunaux croulent, Bruxelles bâtit des usines à juger les autres

Ce projet s’inscrit dans une longue tradition d’ingérence judiciaire habillée de bons sentiments.

Il s’agit moins de rendre justice que de désigner un ennemi.

Le narratif est rodé : il faut punir la Russie, coûte que coûte. Peu importe si nos propres tribunaux peinent à fonctionner, si la justice ordinaire est débordée, si les délais explosent.

Pour Zelensky et ses soutiens, il y a urgence… mais ailleurs.

L’hypocrisie d’une justice internationale à sens unique

Pendant que les juges de La Haye multiplient les mandats d’arrêt contre les responsables russes, y compris Vladimir Poutine lui-même, aucun tribunal n’est saisi pour juger les guerres menées par les États-Unis, l’OTAN ou Israël — pourtant bien documentées par Amnesty, HRW, ou même les rapports de l’ONU.

À croire que les bombes ne tuent que lorsqu’elles viennent de Moscou.

La justice internationale est devenue un outil politique qui frappe fort sur les pays ennemis du bloc occidental, mais reste étrangement muette sur les exactions des « alliés stratégiques ».

C’est une justice calibrée pour rassurer les médias, pas pour établir la vérité.

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