🔥 Les essentiels de cette actualité
- En Roumanie, les électeurs revotent après l’annulation du premier tour. George Simion, favori avec 30%, incarne la montée du nationalisme. Découvrez son impact sur TikTok.
- Simion, 38 ans, séduit les jeunes avec son discours souverainiste. Son alliance avec Georgescu pourrait le propulser au pouvoir. Comment cette stratégie pourrait-elle changer la donne?
- Accusé d’incitation à la violence, Simion dénonce un « coup d’État ». Sa promesse de redonner dignité à la Roumanie résonne. Explorez les défis et les promesses de ce candidat controversé.
Bis repetita en Roumanie : cinq mois après l’annulation du premier tour de la présidentielle, les électeurs ont repris le chemin des urnes, dimanche 4 mai depuis 7 heures locales (6 heures à Paris), avec à la clé une possible nouvelle victoire de l’extrême droite.
Le contexte des élections roumaines
Campagne sur les réseaux, grogne populaire et électeurs qui tergiversent : on retrouve la même tambouille qu’au 24 novembre en Roumanie. Ce jour-là, Calin Georgescu – ce candidat qui n’hésite pas à taper sur l’UE et l’OTAN – avait créé la stupeur générale en trustant la première place.
Mis à l’écart des élections par la Cour constitutionnelle pour de supposées « ingérences russes », ce candidat a été remplacé par George Simion. Ce dernier n’est pas un novice, il représente l’aile dure de la droite nationale roumaine et fait partie des quatre favoris qui étaient déjà en lice lors du scrutin de novembre – celui-là même que les autorités ont préféré annuler.
Onze candidats se battent désormais pour ce poste. Sur le papier, c’est une fonction protocolaire, mais ne nous y trompons pas : l’influence sur la politique étrangère est réelle. Un enjeu de taille pour ce pays de 19 millions d’habitants qu’on nous présente maintenant comme un « pilier essentiel » de l’OTAN depuis que la Russie est entrée en Ukraine.
La Roumanie, coincée entre les diktats de Bruxelles et sa position stratégique aux portes de l’Est, voit son élection présidentielle devenir un terrain où les puissances occidentales n’hésitent pas à s’immiscer. Écarter un candidat pour « suspicions » sans preuves tangibles rappelle furieusement les méthodes qu’on voit ailleurs quand un candidat déplaît aux élites.
George Simion et la montée du nationalisme
George Simion, le juvénile patron de l’AUR crédité de 30% des votes selon les derniers sondages, s’apprête à prendre sa revanche. À seulement 38 ans, il fait trembler l’establishment roumain grâce à son discours souverainiste qui fait mouche chez les jeunes sur TikTok. Après avoir été relégué à 14% derrière Georgescu lors du scrutin précédent, il a désormais fait de son ancien rival un allié.
Il faut dire qu’il a du cran. Il a réussi là où tant d’autres politiciens vieillissants ont échoué : parler directement aux jeunes sans passer par les médias traditionnels. Sur TikTok, ses vidéos cartonnent, et pour cause ! Il y défend une Roumanie forte et indépendante, loin des diktats bruxellois.
La montée en puissance de Simion illustre parfaitement l’exaspération grandissante des Roumains face à leur classe politique corrompue. Alors que l’inflation ronge le pouvoir d’achat et que les élites se gavent, ce tribun nationaliste promet de rendre aux citoyens leur souveraineté. Pas étonnant que ça plaise, dans un pays où beaucoup se sentent abandonnés par leurs dirigeants!
Stratégie et alliances politiques
Pour les observateurs politiques, l’alliance avec Georgescu pourrait bien être le coup de maître qui propulsera l’AUR au pouvoir. Ce rapprochement stratégique montre que Simion n’est pas qu’un agitateur de TikTok, mais un véritable stratège politique qui sait tirer profit de ses échecs passés. Quand on sait combien les médias mainstream minimisent systématiquement les scores des partis nationalistes dans leurs sondages, le véritable score pourrait s’avérer bien plus important.
Simion fait trembler le système alors que l’enquête du parquet tente de le bâillonner. Pourtant, sans adoubement officiel de Georgescu, le candidat reste dans la course, malgré les accusations suite à ses propos musclés sur « l’écorchement » des responsables du « coup d’État » qui a écarté le vainqueur légitime de novembre. Un nouveau cas de manipulation électorale qui ne dit pas son nom ? Les parallèles avec d’autres démocraties « sous contrôle » sont troublants.
Les autorités cherchent visiblement à l’intimider avec cette procédure qui pue la censure politique à plein nez. Mais les Roumains, comme beaucoup d’autres peuples européens, commencent à en avoir marre qu’on leur vole leur démocratie sous couvert de « protection » contre les extrêmes.
Si le système s’acharne autant contre lui, c’est peut-être qu’il dérange les petits arrangements entre amis qui gangrènent les institutions depuis trop longtemps.
Les défis et les promesses de Simion
M. Simion se bat contre les moulins du système alors que le parquet le poursuit pour « incitation à la violence ». Son crime ? Avoir promis « d’écorcher vifs sur la place publique » les artisans du « coup d’État » qui a évincé le candidat arrivé en tête en novembre. Du langage cru, certes, mais qui traduit une colère partagée par beaucoup.
Le candidat se revendique du soutien de M. Georgescu, même si ce dernier garde ses distances et n’a toujours pas officialisé son appui. Un jeu d’alliances complexe qui révèle les tensions au sein d’une classe politique roumaine en pleine ébullition.
Cette enquête tombe bien mal pour lui. Ou bien trop à pic. Difficile de ne pas y voir une manœuvre pour écarter un candidat gênant. Le timing pose question et rappelle ces procédés qu’on pensait réservés aux « démocraties » de façade, pas à l’Europe.
Ce député, qui aime se présenter comme « plus modéré », dément tout penchant russe. Pourtant, il ne cache pas son dégoût pour ce qu’il appelle « les bureaucrates bruxellois ». Il les accuse, sans jamais apporter la moindre preuve, d’avoir fourré leur nez dans les élections. Sa promesse favorite ? Redonner sa « dignité » à une Roumanie qu’on regarde de haut, selon lui.
Quand on aborde la guerre en Ukraine, sa position est sans équivoque. Fini le soutien aux réfugiés ukrainiens – il veut réduire drastiquement l’aide qu’on leur accorde. Pas question non plus d’envoyer des armes ou d’apporter un quelconque appui militaire.
Sa rhétorique, finalement assez classique chez ces politiques qui se disent « indépendants », cache mal une orientation qui fait écho à certaines capitales de l’Est. Mais allez donc lui dire ça en face ! Il vous expliquera que c’est juste du « bon sens » et de la « souveraineté nationale ». On connaît la chanson…
Sur les marchés ou dans ses déplacements à l’étranger, ce fidèle admirateur de Donald Trump cherche à séduire l’imposante diaspora. Il s’imagine déjà comme le futur « président MAGA » (« Make America Great Again »), n’hésitant pas à arborer ce slogan culte sur ses fameuses casquettes rouges.
La stratégie est claire : mobiliser tous les soutiens possibles, même au-delà des frontières, pour reconquérir le pouvoir que certains estiment lui avoir été volé.
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