Guerre à Gaza : aux Nations Unies, Macron joue les pacificateurs internationaux en actant la reconnaissance de l’État palestinien

Aux Nations-Unies, Macron joue les pacificateurs internationaux en actant la reconnaissance de l’État palestinien Aux Nations-Unies, Macron joue les pacificateurs internationaux en actant la reconnaissance de l’État palestinien

🔥 Les essentiels de cette actualité

  • Macron reconnaît l’État palestinien à l’ONU, prônant la paix entre Israël et Palestine. Un geste audacieux après des mois de silence.
  • Il appelle à libérer les otages et à cesser les bombardements à Gaza, mais conditionne l’ambassade française à un cessez-le-feu.
  • Le président palestinien Abbas condamne le Hamas et réclame la reddition des armes, refusé un visa par les États-Unis.

Emmanuel Macron a affirmé lundi 22 septembre à la tribune de l’ONU que « le temps de la paix est venu, car nous sommes à quelques instants de ne plus pouvoir la saisir », dans un discours à l’occasion duquel il a formellement reconnu un État palestinien.

C’est avec une solennité bien orchestrée que notre président a lancé :

« La France reconnaît aujourd’hui l’État de Palestine pour la paix entre le peuple israélien et le peuple palestinien. »

Quelle audace soudaine ! Après des mois de bombardements et de milliers de morts, il découvre enfin sa conscience, se vantant d’être « fidèle à l’engagement historique » de la France « au Proche-Orient ».

« Il pèse donc sur nous une responsabilité historique. Nous devons tout faire pour préserver la possibilité même d’une solution à deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte en paix et en sécurité », a-t-il ajouté.

Cette responsabilité est bien pratique : ces beaux discours sur la paix, on les entend depuis des décennies sans jamais voir de résultats concrets.

La « solution à deux États » est devenue le mantra de ceux qui ne veulent surtout pas prendre position contre les bombardements massifs de civils. Une manière de se donner bonne conscience sans dénoncer les véritables responsables du chaos actuel.

Macron découvre l’urgence

À New York, sa voix a résonné clairement :

« Nous sommes là car le temps est venu. Le temps est venu de libérer les 48 otages détenus par le Hamas. Le temps est venu d’arrêter la guerre, les bombardements à Gaza, les massacres et les populations en fuite. Le temps est venu car l’urgence est partout. »

Ces belles paroles, prononcées devant un parterre de diplomates, sonnent creux face à l’horreur quotidienne vécue à Gaza.

« Certains diront trop tard, d’autres diront trop tôt », a-t-il enchaîné avant de conclure que « nous ne pouvons plus attendre ».

L’hypocrisie atteint son comble quand ceux qui prônent aujourd’hui l’urgence d’un cessez-le-feu ont fermé les yeux pendant des mois.

Macron joue sur deux tableaux concernant la question palestinienne. Il reconnaît l’État palestinien, mais conditionne l’ouverture d’une ambassade française à « la libération de tous les otages détenus à Gaza » et à un cessez-le-feu.

Typique de sa politique étrangère : des annonces aussitôt vidées de leur substance par des restrictions.

Une reconnaissance qui ressemble davantage à un coup médiatique qu’à un engagement sincère pour la paix.

L’ONU, théâtre de la communication

Après Macron, le chef de la diplomatie saoudienne Fayçal ben Farhane a exhorté la communauté internationale à suivre ce qu’il appelle une « mesure historique ».

Le ministre saoudien a insisté sur la nécessité de « soutenir les efforts vers la mise en place de la solution à deux États ».

Par visioconférence, le président palestinien Mahmoud Abbas a ensuite haussé le ton contre le Hamas :

« Le Hamas n’aura aucun rôle dans le gouvernement, le Hamas et d’autres factions doivent rendre leurs armes à l’Autorité palestinienne. »

Abbas n’a pas pu être physiquement présent à cette conférence cruciale au siège de l’ONU à New York, les États-Unis lui ayant refusé un visa.

« Nous condamnons également les meurtres et la détention de civils, y compris les actes du Hamas le 7 octobre 2023 », a-t-il ajouté.

Une déclaration que Tel-Aviv juge insuffisante, alors que le bilan des victimes palestiniennes ne cesse de s’alourdir.

IMPORTANT - À lire

Vous voulez aller plus loin que les effets d'annonce de Macron sur la Palestine ? Chaque mois, notre revue papier approfondit l'actualité géopolitique avec des analyses pointues. De la reconnaissance de l'État palestinien aux enjeux du conflit israélo-palestinien, nous décryptons les dessous des discours.

Recevez directement chez vous un contenu exclusif qui va au-delà des déclarations médiatiques. Plongez au cœur des tensions internationales et découvrez les véritables enjeux qui façonnent notre monde. Abonnez-vous dès maintenant à notre revue papier mensuelle !


Participez au débat, et partagez votre opinion !

Faites avancer la discussion en donnant votre avis à la communauté.

En savoir plus sur Géopolitique Profonde

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture