🔥 Les essentiels de cette actualité
- Macron défend la souveraineté et l’intégrité territoriale du Groenland face aux menaces de Trump, soulignant l’attachement de l’Europe.
- Le Groenland, carrefour stratégique, suscite des tensions entre puissances, malgré le souhait des Groenlandais de couper le cordon avec Copenhague.
- Visite de Macron au mont Nunatarsuaq pour observer le réchauffement climatique, mais aussi pour renforcer la présence européenne face aux ambitions américaines.
Dimanche, à Nuuk, capitale du Groenland, Emmanuel Macron a répliqué aux menaces explicites de Donald Trump concernant l’achat de l’île.
Le chef de l’État a souligné que sa visite, demandée par les autorités danoises et groenlandaises, visait à transmettre « la solidarité de la France et de l’Union européenne » pour défendre « la souveraineté et l’intégrité territoriale » du territoire.
« Il est important de montrer l’attachement du Danemark et de l’Europe à ce territoire, qui présente des enjeux stratégiques très élevés et dont l’intégrité territoriale doit être respectée. »
Un carrefour stratégique sous tension
Bien que rattaché politiquement au Danemark, le Groenland ne fait pas partie de l’Union européenne, mais bénéficie d’un statut particulier en tant que territoire associé.
Situé à l’interface de l’Atlantique Nord et de l’Arctique, cet immense territoire occupe une place stratégique, autant pour l’accès aux ressources minérales que pour le contrôle des routes maritimes émergentes.
C’est précisément pour ces raisons que, depuis son retour à la présidence en janvier, Donald Trump a répété que les États-Unis avaient besoin de cette île pour renforcer leur sécurité nationale, n’écartant pas l’éventualité d’une intervention musclée pour en assurer le contrôle.
Le Danemark a fermement réitéré que « le Groenland n’est pas à vendre », mais Washington, fort de sa base de Pituffik, maintient son emprise militaire sur cette position clé, passage obligé pour tout missile en provenance de Russie.
Dans cette lutte d’influence, un détail essentiel est souvent passé sous silence : selon les sondages, l’écrasante majorité des 57 000 Groenlandais souhaitent couper le cordon avec Copenhague… sans pour autant devenir un nouvel État américain.
Autrement dit, la convoitise des puissances ignore la voix même des premiers concernés.
Provocation américaine : l’épisode Vance
Cette tension s’est ravivée en mars avec la visite du vice-président américain JD Vance, perçue comme une provocation par Nuuk et Copenhague.
À Pituffik, Vance a publiquement accusé le Danemark de négliger la sécurité et les intérêts des Groenlandais, insinuant que Washington pourrait combler ce vide de protection au nom de ses impératifs stratégiques.
Face à ces rivalités, Copenhague a annoncé en janvier un plan de 2 milliards de dollars pour renforcer sa présence militaire.
L’OTAN projette également un Centre d’opérations aériennes combinées en Norvège, tandis que la Russie affirme vouloir renforcer sa flotte arctique.
L’enjeu climatique : un prétexte pour une emprise stratégique
La visite de Macron comprenait la montée au mont Nunatarsuaq, à 30 km de Nuuk, pour observer les effets du réchauffement climatique, un phénomène quatre fois plus rapide dans l’Arctique que sur le reste de la planète, avec une fonte glaciaire multipliée par 17 lors de la récente canicule.
Officiellement, la France entend « réinvestir massivement » dans l’étude des écosystèmes groenlandais, suivant les traces de l’explorateur Paul-Émile Victor.
Mais derrière le discours environnemental, Macron joue une carte classique : se poser en champion de la souveraineté européenne tout en s’assurant que l’alliance atlantique reste à portée de main dès qu’un problème échappe à son contrôle.
Une souveraineté de façade
En multipliant les postures martiales à Nuuk, Emmanuel Macron feint de défier l’ogre américain, agitant la bannière d’une souveraineté européenne prétendument conquérante.
Pourtant, derrière ces discours d’indépendance, chacun sait qu’au moindre coup de semonce de Moscou ou à la moindre avancée silencieuse de Pékin, l’Europe se tournera, encore et toujours, vers Washington pour protéger ce qu’elle prétend contrôler.
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