🔥 Les essentiels de cette actualité
- Kaja Kallas dévoile un rapport accablant sur les violations israéliennes des droits humains à Gaza, suggérant une suspension de l’accord UE-Israël.
- Les décisions de l’UE se jouent en coulisses, mais ce rapport met en lumière un conflit qui divise l’Europe et ravive les tensions.
- La suspension de l’accord nécessite l’unanimité des 27 membres, compliquée par le soutien de certains pays à Israël.
- Des manifestations massives en Europe expriment une colère populaire face à l’inaction de l’UE, réclamant des actions urgentes.
Lundi, à Bruxelles, Kaja Kallas, haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères, a dévoilé un rapport accablant aux ministres des 27 pays membres.
Le rapport souligne des « indications » selon lesquelles Israël violerait les droits humains à Gaza, ce qui contreviendrait à l’accord d’association UE-Israël. À la suite de ces conclusions, au moins un État membre a proposé de suspendre cet accord.
Les violations israéliennes selon l’UE
Un rapport du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) conclut qu’Israël enfreint probablement l’article 2 de l’accord d’association, qui exige le respect des droits humains.
Suspendre l’accord nécessiterait l’unanimité des 27 membres, un objectif compromis par le soutien de pays comme l’Autriche, l’Allemagne, et la Hongrie à Israël. Ces nations, souvent alignées sur les États-Unis, bloquent toute mesure perçue comme hostile à l’État hébreu, sous l’influence de dynamiques historiques et de pressions diplomatiques.
D’autres sanctions restent possibles avec une majorité qualifiée (15 pays représentant 65 % de la population de l’UE). Parmi elles : supprimer l’exemption de visa pour les Israéliens en Europe, imposer des sanctions contre les colons en Cisjordanie, ou rompre les partenariats universitaires.
🚨Fuite d’une note confidentielle adressée aux États membres: la diplomatie de l’UE (SEAE) valide les accusations de l’ONU : Israël commet des crimes internationaux (famine, attaques d’🏥, transfert forcé, etc.) et viole l’article 2 de l’Accord 🇪🇺/🇮🇱. euobserver.com/eu-and-the-wor…
Les réactions de l’UE face aux actions israéliennes
Bruxelles, confrontée à ses divisions, hésite face à la crise à Gaza. Les institutions européennes, capables de réguler des secteurs entiers, peinent à s’accorder sur une réponse ferme aux violations présumées d’Israël.
Des intérêts économiques, comme les échanges avec Israël, expliquent l’hésitation de nombreux États européens. L’Espagne, en rompant ses contrats d’armement, marque pourtant un tournant parmi certains membres de l’UE.
Des pays comme les Pays-Bas et l’Irlande se joignent à l’Espagne, multipliant les critiques contre Israël. Caspar Veldkamp, ministre néerlandais des Affaires étrangères et initiateur de l’examen du rapport, a rappelé que Gaza ne devait pas être reléguée au second plan :
« L’attention focalisée sur l’Iran ne doit pas faire oublier Gaza »
Le Royaume-Uni, hors UE, affiche une fermeté nette, là où l’UE, divisée entre soutiens d’Israël et défenseurs des Palestiniens, peine à trancher. Londres a suspendu ses négociations de libre-échange avec Israël et imposé des sanctions contre les colons en Cisjordanie, une posture qui contraste avec les atermoiements européens.
Contexte du conflit
Le 7 octobre 2023, le Hamas a attaqué le sud d’Israël, tuant environ 1 200 personnes, majoritairement des civils, et prenant 251 otages.
En représailles, l’armée israélienne a lancé une offensive à Gaza, causant près de 56 000 morts, selon le ministère de la Santé local. Des chiffres glaçants, souvent relégués au second plan par les médias traditionnels.
Depuis la fin du dernier cessez-le-feu en mars, l’aide humanitaire atteint Gaza au compte-gouttes. Famine, maladies et pénurie d’eau potable ravagent l’enclave, où 2,3 millions de personnes survivent dans des conditions inhumaines. Le Hamas, de son côté, a demandé des amendements à une proposition américaine de cessez-le-feu, ajoutant à la complexité des négociations.
Un habitant de Gaza, interrogé par une ONG locale, témoigne :
« Nous vivons dans la peur constante des frappes. Il n’y a ni nourriture ni médicaments. Le monde nous a abandonnés. »
Indignation et défis en Europe
L’indignation face aux souffrances palestiniennes gagne l’Europe, avec des manifestations massives à Londres, Berlin, Bruxelles, Madrid et Amsterdam.
En Espagne, José Manuel Albares, ministre des Affaires étrangères, a exigé une action immédiate :
« Le temps des paroles est révolu. Les Palestiniens n’ont plus une minute à perdre. Chaque jour, des bébés, des femmes, des hommes sont tués. Il faut agir maintenant. »
Albares presse l’UE de montrer du courage, un défi de taille pour une Union divisée.
Madrid a annulé ses contrats d’armement avec Israël et plaide pour un embargo européen, une position partagée par d’autres capitales comme Dublin et Amsterdam.
L’accord d’association UE-Israël, qui encadre commerce, coopération scientifique et politique, rend toute sanction politiquement sensible. Des exportations d’armes conséquentes vers Israël, bien que non chiffrées précisément, compliquent les décisions. Les divisions entre États pro-israéliens et ceux soutenant les Palestiniens laissent Gaza dans l’attente d’une réponse unifiée.
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