🔥 Les essentiels de cette actualité
- Sébastien Lecornu s’engage à ne pas toucher aux jours fériés, sous pression populaire.
- Le nouveau Premier ministre promet un respect accru du Parlement après le vote de confiance.
- Il évoque une possible taxation des grandes fortunes, mais protège le patrimoine professionnel.
- Lecornu refuse toute discussion avec le RN, mais reconnaît leurs députés à l’Assemblée.
Sébastien Lecornu, nouveau Premier ministre, s’est précipité vers la presse régionale pour sa première interview. Il a choisi plusieurs titres rattachés au groupe Sipa Ouest-France, comme pour ignorer les médias nationaux trop inquisiteurs.
Le nouveau locataire de Matignon est d’abord revenu sur le vote de confiance à l’Assemblée, qui avait fait tomber son prédécesseur, François Bayrou. « Je n’ai jamais vu ça sous la Ve République. Les députés ont enfin du pouvoir », admet Lecornu.
Il reconnaît :
« Notre démocratie n’a jamais été aussi parlementaire. Il faut en tirer des conclusions. Une partie des responsables politiques, y compris ceux qui seront au gouvernement, devra complètement réinventer la manière de travailler avec les parlementaires. »
Ce nouveau « respect du Parlement » arrive tard, alors que nos institutions montrent déjà de nombreuses failles. Nos élites se réveillent quand le bateau prend l’eau, quand le peuple gronde et que les urnes sonnent comme un avertissement. Mais ont-elles vraiment l’intention de changer leur façon de gouverner, ou cherchent-elles seulement à s’adapter temporairement à un rapport de force défavorable ?
Loyauté envers Macron : promesse ou prudence ?
Quand on l’interroge sur sa loyauté envers Macron, l’ancien ministre des Armées tente de rassurer :
« Je revendique d’être quelqu’un de loyal, ce qui me semble être une valeur importante dans la vie. Cette loyauté avec le président de la République m’offre précisément la liberté d’adapter l’action gouvernementale aux circonstances. »
Le Premier ministre entrouvre timidement la porte à une taxation des grandes fortunes, sujet qui inquiète l’élite depuis l’entrée fracassante de la gauche au Parlement.
« Il y a des questions de justice fiscale, de répartition de l’effort et il faut y travailler sans idéologie. J’y suis prêt », dit-il avant de reculer immédiatement :
« Attention néanmoins au patrimoine professionnel, car c’est ce qui permet de créer des emplois et de la croissance en France. »
On connaît la chanson : protéger les ultra-riches au nom de l’emploi, alors que les inégalités explosent.

Les jours fériés sauvés… sous pression populaire
Après l’échec du projet de supprimer deux jours fériés, le nouveau locataire de Matignon tente de se racheter :
« Je souhaite que l’on épargne celles et ceux qui travaillent. C’est pourquoi j’ai décidé de retirer la suppression de deux jours fériés. »
Un recul forcé qui ne doit rien à la bienveillance, mais tout à la pression populaire. « J’entends ce que disent nos concitoyens : ils veulent que le travail paie », ajoute-t-il, comme s’il venait de découvrir cette évidence.
Mais quand il évoque une « réflexion sur le rapport au travail », on craint encore plus de flexibilité imposée aux travailleurs.
« On ne peut pas toucher à la fiscalité sans évaluer l’impact sur l’emploi et les entreprises », conclut Lecornu.
Le problème, pour le Premier ministre, c’est qu’abandonner la suppression des jours fériés signifie trouver l’argent ailleurs. « Le dialogue avec les partenaires sociaux, la démocratie sociale, le paritarisme doit fonctionner. Je vais m’y employer », déclare-t-il.
Une promesse déjà entendue mille fois. Mais cette fois-ci, il ajoute : « Ce que nous ferons devra fondamentalement protéger le travail. »
Ni déni, ni panique : la stratégie du « ni-ni » face aux dettes
La France croule sous les dettes, mais Lecornu refuse d’admettre la gravité de la situation.
« Ni déni, ni panique », affirme le Premier ministre à propos de l’endettement abyssal du pays.
Il balaie d’un revers de main ceux qui affirment que le FMI serait déjà aux portes de Bercy, mais rejette aussi l’idée de continuer sans rien changer. Le Premier ministre assure qu’il faut « poursuivre la réduction du déficit ».
Et, cerise sur le gâteau, Lecornu ferme la porte à tout débat sur les retraites, refusant de relancer le « conclave » organisé par son prédécesseur. Après avoir imposé le 49.3 sur cette réforme honnie par les Français, le gouvernement refuse désormais d’en discuter.
Réformes et privilèges : promesses ou façade ?
La pénurie de ministres apparente ne semble pas troubler le nouveau locataire de Matignon. Il insiste pour régler le fond avant de choisir les hommes.
« Il faut d’abord s’entendre sur le programme avant de distribuer les postes », lance-t-il, reprenant l’argument de Braun-Pivet et d’Attal.
Rarement un Premier ministre montre une telle volonté de balayer devant sa porte. Difficile d’imposer l’austérité aux Français quand les dirigeants se protègent au sommet de l’État.
Il pointe une méfiance légitime : pourquoi les réformes tombent-elles toujours sur notre dos pendant que nos dirigeants se servent ? En finir avec cette logique serait déjà un changement.
Lecornu annonce qu’il va s’attaquer aux avantages accordés à vie aux anciens ministres. Reste à voir si ces déclarations se transformeront en actes concrets ou ne seront qu’une façade pour faire passer la pilule des futures restrictions budgétaires.
RN : discussions interdites, mais députés reconnus
Interrogé sur d’éventuelles tractations avec l’extrême droite, Sébastien Lecornu a été clair :
« Si vous me demandez s’il faut passer un accord politique avec le RN, la réponse est évidemment non. »
Le Premier ministre, fidèle à la ligne du gouvernement, précise néanmoins :
« Refuser de discuter à l’Assemblée avec des députés élus par un tiers des Français n’aurait aucun sens. »
« Il n’appartient pas aux ministres de trier les députés, ce sont les Français qui le font lors des élections », ajoute Lecornu.
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