🔥 Les essentiels de cette actualité
- Le 13 juin, Israël a lancé l’« Operation Rising Lion » contre Téhéran, visant des sites nucléaires et tuant des figures militaires clés, dont Hossein Salami.
- Les frappes ont touché Natanz, confirmant les tensions autour du programme nucléaire iranien, accusé de manquements par l’AIEA.
- L’Iran a riposté avec des drones, tandis que les réactions internationales expriment une inquiétude face à une « escalade alarmante » dans la région.
- La stratégie agressive de Netanyahu suscite des interrogations sur ses intentions et les répercussions diplomatiques et humanitaires de ses actions.
Le 13 juin, des frappes israéliennes ont secoué Téhéran à 3h30, heure locale, marquant une nouvelle escalade des tensions entre Israël et l’Iran.
Selon les déclarations du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, l’opération, baptisée « Operation Rising Lion », visait des cibles stratégiques, notamment des installations nucléaires comme celle de Natanz, située à environ 225 km au sud de la capitale iranienne, ainsi que des figures clés du commandement militaire iranien.
Il a ajouté qu’il s’agissait d’une réponse à la « menace iranienne existentielle », dans un contexte de rivalité régionale de longue date, exacerbée par les ambitions nucléaires présumées de l’Iran et les provocations réciproques entre les deux nations.
Les cibles et leur portée
D’après les rapports de l’armée israélienne, les frappes ont visé des dizaines de positions militaires, parmi lesquelles des sites nucléaires et des personnalités de haut rang.
L’installation d’enrichissement d’uranium de Natanz, un élément clé du programme nucléaire iranien, a été touchée, comme l’a confirmé l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Les bombardements ont également causé la mort de plusieurs figures militaires et scientifiques influentes.
Les médias d’État iraniens ont annoncé le décès de Hossein Salami, commandant en chef des Gardiens de la révolution islamique (CGRI), de Gholamali Rashid, responsable du quartier général central de Khatam-al Anbiya, ainsi que de Mohammad Bagheri, chef d’état-major des forces armées iraniennes.
Six experts nucléaires, dont Fereydoon Abbasi, ancien directeur de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, et Mohammad Mahdi Tehranchi, impliqué dans le développement du programme, ont également trouvé la mort.
Réactions iraniennes et internationales
L’Iran a répliqué en lançant plus de cent drones vers Israël, une offensive que les Forces de défense israéliennes (FDI) ont tenté de neutraliser.
Le ministère iranien des Affaires étrangères a qualifié ces frappes « d’actes d’agression » et en a imputé une part de responsabilité aux États-Unis, principal allié de l’État hébreu.
De leur côté, les autorités américaines, par la voix du secrétaire d’État Marco Rubio, ont nié toute implication, affirmant que la priorité de Washington restait la protection de ses forces présentes dans la région.
À l’échelle internationale, la ministre australienne des Affaires étrangères, Penny Wong, a exprimé la vive inquiétude de la communauté mondiale face à une « escalade alarmante » susceptible de « déstabiliser encore davantage une région déjà fragile ».
Cette condamnation traduit une crainte grandissante quant aux répercussions de ce nouvel épisode de violence, dans un contexte déjà tendu par les conflits en Syrie, au Liban et au Yémen.
Le programme nucléaire iranien : Une menace réelle ?
Depuis plusieurs décennies, l’Iran affirme que son programme nucléaire poursuit uniquement des objectifs civils et vise la production d’énergie.
Pourtant, l’AIEA a récemment accusé Téhéran de manquements à ses engagements en matière de non-prolifération, évoquant des « échecs répétés » à clarifier la situation concernant ses stocks d’uranium enrichi.
Un rapport de l’agence indique que l’Iran a porté l’enrichissement de l’uranium à 60 %, un seuil proche des 90 % requis pour fabriquer une arme nucléaire.
Selon ce même document, le pays disposerait de suffisamment de matière fissile pour assembler neuf bombes, une estimation qui alimente les inquiétudes israéliennes.
Une stratégie d’escalade sous Netanyahu
Les frappes israéliennes suscitent des interrogations sur les véritables intentions de Benjamin Netanyahu.
Ces derniers mois, le Premier ministre affiche une ligne de plus en plus agressive, non seulement à l’égard de l’Iran, mais également dans les territoires palestiniens et au Liban.
Operation Rising Lion s’inscrit ainsi dans une stratégie visant à préserver la supériorité militaire d’Israël dans la région, souvent au mépris des répercussions diplomatiques et humanitaires.
Une politique de déstabilisation régionale
La politique étrangère de Netanyahu contribue à une instabilité régionale chronique.
En ciblant des scientifiques et des commandants iraniens, Israël cherche à affaiblir Téhéran, mais cette stratégie risque de radicaliser davantage le régime iranien et de renforcer sa détermination à poursuivre son programme nucléaire.
De plus, l’élimination de figures clés comme Hossein Salami pourrait provoquer une réponse asymétrique, via des proxies comme le Hezbollah ou les Houthis, accentuant les tensions dans une région déjà volatile.
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