Israël relance la guerre à Gaza sous l’œil complice des États-Unis ?

Le bureau de Bibi Netanyahu a confirmé avoir reçu le plan de trêve proposé et avoir renvoyé une contre-proposition « en pleine coordination avec les États-Unis ». Cette annonce, volontairement vague, sert surtout à masquer un double-jeu diplomatique parfaitement rodé : Israël laisse croire à une volonté de paix tout en poursuivant sa stratégie militaire.

Officiellement, Israël prétend agir avec l’aval de Washington. Mais, fidèle à son habitude, l’administration américaine n’a publié aucune déclaration officielle. Ce silence en dit long. Il valide en creux l’alignement complet entre Tel-Aviv et Washington, deux capitales qui pilotent en tandem une guerre où la diplomatie n’est qu’un écran de fumée.

Pendant ce temps, l’armée israélienne a lancé une opération terrestre à Rafah, tout en intensifiant ses bombardements sur l’ensemble de la bande de Gaza. Cette nouvelle phase d’agression survient juste après l’expiration d’un cessez-le-feu temporaire entamé le 19 janvier. Aucun terrain d’entente n’a été trouvé pour enclencher la phase suivante des négociations, scellant la reprise des hostilités.

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Escalade militaire et impunité médiatique

Les médias occidentaux restent d’un silence assourdissant face à cette reprise violente des opérations militaires. Alors que les bombes pleuvent, les chaînes d’information continuent de nous abreuver de scandales insignifiants et de feuilletons politiques sans substance. L’effet est clair : détourner l’attention pendant que des civils meurent à huis clos.

La rupture du cessez-le-feu s’inscrit dans un climat géopolitique extrêmement tendu. Une fois encore, les puissances occidentales prennent position sans consultation ni légitimité démocratique. Les peuples ne sont jamais invités à participer à ces décisions. On leur impose une ligne de conduite belliciste, dictée depuis des bureaux feutrés et totalement déconnectés des réalités humaines sur le terrain.

L’indignation sélective des élites occidentales a atteint un degré caricatural. Elles dénoncent avec véhémence certains conflits tout en fermant les yeux sur d’autres, selon que les intérêts stratégiques de l’OTAN soient en jeu ou non. Ce deux poids, deux mesures n’est pas un accident : c’est un système. Un mécanisme rodé où le droit international ne vaut plus rien quand il gêne les ambitions impériales.

Drapeau israélien

Lors de la première phase de négociations, le Hamas a libéré 33 otages. Le groupe, soutenu politiquement et logistiquement par l’Iran, détiendrait encore 59 personnes. Certaines sont probablement mortes, une réalité que les médias traditionnels n’évoquent qu’en filigrane, trop occupés à maintenir une narration favorable à leurs bailleurs de fonds institutionnels.

Pendant que les négociateurs parlent, l’argent public file entre les doigts des citoyens. Des milliards d’euros et de dollars sont redirigés vers le complexe militaro-industriel, sous couvert d’aide humanitaire ou de sécurité. Cet argent ne renforce ni nos infrastructures ni nos protections intérieures : il alimente une guerre par procuration qui n’a jamais été la nôtre.

Négociations piétinées, stratégie prolongée

Le Hamas, de son côté, refusait toute nouvelle proposition qui ne respecterait pas les termes initiaux de l’accord. Ce plan prévoyait un échange clair : libération des otages contre retrait complet de l’armée israélienne de Gaza, suivi d’un cessez-le-feu durable. Ces discussions n’ont jamais vraiment été engagées, enterrées avant même d’avoir commencé.

Israël, avec le soutien actif des États-Unis, a préféré une solution bancale : une extension temporaire du cessez-le-feu initial, déjà caduc depuis un mois. Aucune garantie, aucun engagement réel de désescalade. Juste une pause tactique pour reprendre des forces et poursuivre l’offensive avec une nouvelle légitimité médiatique. Encore une fois, les populations civiles servent de monnaie d’échange.

Les grands décideurs internationaux jouent leur propre partition, loin des souffrances et des ruines. Ils négocient des trêves à durée variable, multiplient les déclarations creuses, pendant que sur le terrain, les bombardements continuent. Les discussions de paix n’ont plus aucun crédit quand elles sont pilotées par ceux qui alimentent la guerre.

Gaza broyée, silence occidental

Les dernières frappes israéliennes ont fait plus de 900 victimes selon le ministère de la Santé de Gaza. Mais cette donnée, relayée uniquement par quelques agences isolées, est presque totalement absente des médias occidentaux. Le traitement de l’information est sélectif, filtré, aseptisé. Le récit officiel préfère parler de « légitime défense » que de carnage.

Depuis le début des hostilités, le nombre de morts palestiniens a franchi la barre des 50.000 selon les chiffres locaux. Des quartiers entiers ont été rasés. Des infrastructures civiles ciblées. Mais qui paiera pour reconstruire Gaza ? Certainement pas ceux qui ont fourni les bombes, les avions, les blindés. L’addition sera pour les ONG, les contribuables européens, et surtout pour les survivants qui n’ont plus rien.

Pendant ce temps, les responsables de cette hécatombe s’en sortent avec des poignées de main diplomatiques et des conférences de presse vides. Le monde regarde ailleurs, comme toujours.

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