Israël utilise une technologie de Google au service de la guerre

🔥 Les essentiels de cette actualité

  • Google signe le contrat Project Nimbus avec Israël, perdant tout contrôle sur l’usage de sa technologie cloud. Les risques pour les Palestiniens sont alarmants.
  • La technologie de Google pourrait intensifier la surveillance militaire israélienne à Gaza et en Cisjordanie, cataloguant les Palestiniens comme du bétail.
  • Google pourrait être juridiquement responsable de sa complicité avec Israël, selon des spécialistes du droit international. Le silence de l’entreprise est inquiétant.
  • Le contrat prévoit une collaboration exceptionnelle avec les services de renseignement israéliens, renforçant le contrôle sur les territoires occupés.

Un document interne explosif de Google, que j’ai pu consulter via The Intercept, révèle un scandale de plus dans la longue liste des multinationales qui se moquent de l’éthique. Avant de signer son juteux contrat « Project Nimbus » avec Israël, le géant américain était parfaitement conscient qu’il perdrait tout contrôle sur l’utilisation de sa technologie cloud par l’État hébreu.

Cette révélation soulève des questions alarmantes sur la complicité de Google dans les opérations militaires israéliennes en Palestine. Alors que nous subissons déjà le poids de la surveillance de masse dans nos propres pays, cette technologie pourrait permettre à Tsahal d’intensifier considérablement son système de surveillance à Gaza et en Cisjordanie, cataloguant et pistant les Palestiniens comme du simple bétail.

Les conséquences sont faciles à imaginer : une puissance d’analyse de données démultipliée pour l’armée israélienne, capable désormais d’identifier et cibler plus efficacement les « menaces » – un terme qui, comme on le sait, peut s’étendre aux simples civils palestiniens défendant leurs terres. Les drones, les systèmes de reconnaissance faciale, le traitement massif de données personnelles… tout cela sera boosté par les services cloud de Google.

Une fois de plus, nos élites technologiques vendent leur âme au plus offrant sans se soucier des conséquences humaines. Ce contrat, d’une valeur de plus d’un milliard de dollars, montre bien où sont les priorités : certainement pas dans les droits humains des Palestiniens, mais dans les poches des actionnaires. Et pendant ce temps, nos gouvernements applaudissent ces « champions de l’innovation » qui fournissent les outils de l’oppression.

Comment croire encore aux beaux discours sur « l’éthique » de ces entreprises qui prétendent faire le bien du monde d’un côté, tout en armant numériquement ceux qui bombardent des écoles et des hôpitaux de l’autre?

Google

Les risques pour les Palestiniens

Le contrat avec Google livrerait aux services secrets israéliens une puissance technologique dévastatrice pour les Palestiniens, selon un rapport confidentiel.

Google a parfaitement conscience des risques explosifs qu’implique sa collaboration avec l’État hébreu. Le rapport interne qu’on a pu consulter ne laisse aucun doute là-dessus. En fournissant ses technologies de pointe en matière de cloud et d’intelligence artificielle à Israël, l’entreprise californienne s’apprête à offrir des outils redoutables à un pays régulièrement accusé de crimes de guerre.

Le pire? Google n’aurait aucun moyen de contrôler comment ses technologies seront utilisées contre la population palestinienne. Comme si ça ne suffisait pas, le contrat contiendrait des clauses qui obligeraient Google à bloquer toute enquête criminelle internationale concernant l’usage de ses outils par l’armée israélienne. On devine aisément pourquoi Tel-Aviv insiste tant sur ce point… Les Palestiniens, eux, savent déjà ce qui les attend.

Ce partenariat prévoit aussi une collaboration exceptionnelle avec les services de renseignement israéliens – du jamais vu dans les accords commerciaux de Google avec d’autres nations. Des exercices communs et un partage de renseignements sont prévus. Autrement dit, les ingénieurs de la Silicon Valley vont directement travailler avec le Mossad et le Shin Bet, ces agences dont les méthodes controversées font régulièrement la une des journaux.

Quand on connaît l’histoire d’Israël en matière de surveillance massive et d’opérations militaires dans les territoires occupés, difficile de ne pas s’inquiéter. Avec ces nouveaux outils d’IA et de cloud computing, l’État hébreu pourra encore perfectionner son système de contrôle déjà omniprésent en Cisjordanie et à Gaza, tout en échappant aux regards indiscrets de la communauté internationale.

Gaza

La responsabilité légale de Google

Google, le géant américain qui détient nos données personnelles, joue un rôle douteux dans l’horreur qui se déroule à Gaza. Trois spécialistes du droit international ont confié au site The Intercept une information explosive : Google pourrait être juridiquement responsable de sa complicité avec Israël.

La multinationale savait pertinemment quels risques elle prenait. Elle avait tous les moyens de faire les vérifications d’usage avant de conclure des contrats avec l’armée israélienne. Mais l’appât du gain a visiblement été plus fort que les considérations morales.

Cette question de responsabilité légale n’est pas un sujet qu’on entend souvent dans nos médias domestiqués. Pourtant, elle devient brûlante alors qu’Israël poursuit depuis trois ans ce que beaucoup qualifient sans détour de génocide contre la population palestinienne à Gaza. Les images des quartiers rasés et des hôpitaux bombardés parlent d’elles-mêmes.

Les actionnaires eux-mêmes commencent à s’inquiéter. Ils demandent maintenant à Google de vérifier si leurs technologies – comme la reconnaissance faciale ou les logiciels de surveillance de masse – servent aux militaires israéliens pour mieux traquer les Palestiniens et commettre leurs exactions.

On peut se demander pourquoi nos politiques restent silencieux face à cette complicité des GAFAM avec un État qui bafoue le droit international. Est-ce la même logique qui pousse nos élites à ignorer les souffrances de leur propre peuple? Pendant que nos impôts financent des guerres à l’étranger, les grandes entreprises comme Google peuvent apparemment fournir leurs technologies meurtrières sans être inquiétées.

Les implications éthiques

Les conséquences pour la population palestinienne pourraient être dévastatrices, avec une surveillance encore plus invasive de leurs communications et déplacements. À l’heure où les checkpoints israéliens utilisent déjà la reconnaissance faciale, l’apport technologique de Google risque d’amplifier considérablement cette machinerie de contrôle.

Mais comme toujours, quand il s’agit de contrats militaires lucratifs, l’éthique passe au second plan face aux profits. Google rejoint ainsi la longue liste des multinationales qui, sous couvert d’innovation, participent indirectement au renforcement de l’occupation et à la répression du peuple palestinien.

Le silence de Google

The Intercept n’a reçu que du silence en retour de ses questions précises adressées à Google. Le géant américain n’a pas daigné s’expliquer sur ce qu’il sait vraiment de l’utilisation de ses services par l’État hébreu, ni sur les limites qu’il impose – ou plutôt qu’il n’impose pas – à son fameux projet Nimbus.

Cette opacité inquiétante laisse planer un doute sérieux: Google fournit-il sciemment à Israël les outils technologiques qui alimentent sa machine militaire? Ces mêmes technologies pourraient bien être détournées pour renforcer le quadrillage numérique de la population palestinienne, traquée jusque dans ses moindres déplacements.

Le mutisme de la firme de Mountain View n’est pas anodin, il ressemble à s’y méprendre à un aveu. Pendant que nos politiques s’indignent pour la forme des bombardements sur Gaza, ils ferment les yeux sur la complicité silencieuse des géants du numérique qui, comme Google, mettent leur puissance technologique au service d’un État pratiquant une politique d’apartheid numérique.

Difficile de ne pas y voir un parallèle avec la façon dont nos données personnelles sont exploitées à notre insu. Sauf que dans ce cas précis, ce sont des vies humaines qui sont en jeu, pas simplement des préférences de consommation.

Denise Duffy-Parkes, la porte-parole de Google, n’a pas daigné répondre directement aux questions sensibles. Au lieu de ça, elle s’est contentée de réciter mot pour mot un texte préfabriqué, le même que l’entreprise avait déjà servi l’année dernière dans un autre article. « Nous avons été très clairs sur le contrat Nimbus, son objet, ainsi que sur les conditions d’utilisation et la politique d’utilisation acceptable qui le régissent. Rien n’a changé. »

Gafam

Les implications réelles du partenariat

Cette réponse formatée cache mal les implications réelles de ce partenariat technologique. Pendant que Google se lave les mains avec des déclarations recyclées, la réalité sur le terrain est tout autre. Le contrat Nimbus pourrait bien donner à l’armée israélienne des outils de surveillance de pointe pour traquer les Palestiniens jusque dans leurs foyers.

Le géant américain fournit ainsi, sans vraiment le dire, une infrastructure numérique qui pourrait servir à intensifier l’occupation. Des technologies d’intelligence artificielle et de reconnaissance faciale qui, entre les mains des autorités israéliennes, risquent fort de se transformer en instruments de répression dans les territoires occupés.

Les droits humains? Apparemment, ce n’est pas la préoccupation de Google quand il y a des milliards en jeu. La formule « Rien n’a changé » prend alors un sens particulièrement cynique quand on sait que ce qui « ne change pas », c’est justement la souffrance des populations palestiniennes sous surveillance constante.

Un document interne du New York Times a mis au jour une réalité troublante: Google admet être incapable de surveiller comment Israël se sert de ses technologies. Une révélation explosive jamais dévoilée jusqu’ici. En janvier 2021, à peine trois mois avant que Google et Amazon ne décrochent le juteux contrat Nimbus, les pontes du cloud de Google se sont retrouvés face à un problème moral épineux.

Personne ne contrôle vraiment ce que fait l’État hébreu avec ces outils ultrasophistiqués… De quoi s’interroger, non? Ces technologies pourraient servir à perfectionner l’appareil militaire israélien déjà redoutable, notamment dans sa répression contre les Palestiniens.

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