« J’ai intégré l’hypothèse que je ne puisse pas me présenter » : Marine Le Pen prépare Bardella à reprendre le flambeau en 2027

Marine Le Pen - Présidentielle 2027 Marine Le Pen - Présidentielle 2027

🔥 Les essentiels de cette actualité

  • Marine Le Pen condamnée à 5 ans d’inéligibilité, risquant de ne pouvoir se présenter en 2027. Jordan Bardella prêt à prendre le relais, mais sous surveillance du RN.
  • Le Pen dénonce un système judiciaire zélé cherchant à l’écarter des urnes depuis 20 ans. Une stratégie qui pourrait provoquer une colère populaire.
  • Une affaire lourde de détournement de fonds, mais une inégalité flagrante devant la justice soulève des questions sur l’impartialité du système.

Dans les colonnes de Valeurs actuelles, Marine Le Pen a reconnu avoir demandé à Jordan Bardella de se tenir prêt pour 2027.

Pourquoi ? Parce qu’elle pourrait tout simplement être empêchée de se présenter. Pas par les électeurs, mais par les juges.

Fin mars, la figure de proue du Rassemblement national a été condamnée à cinq ans d’inéligibilité avec effet immédiat dans l’affaire des emplois fictifs de parlementaires européens.

Une affaire vieille de près de vingt ans qui ressurgit, comme par magie, à l’approche de la présidentielle.

Cette condamnation pourrait l’empêcher de briguer l’Élysée pour la quatrième fois.

Bardella, le plan B sous surveillance

« J’ai intégré l’hypothèse que je ne puisse pas me présenter. Jordan Bardella a intégré la possibilité qu’il doive reprendre le flambeau. »

Le message est limpide. Le flambeau n’est pas transmis avec enthousiasme, mais par nécessité. Et surtout, dans un climat de méfiance.

Bardella, lui, ne commente pas. Pourquoi le ferait-il ? Les sondages le placent en tête des personnalités politiques préférées des Français, loin devant les ministres transparents qui peuplent les plateaux télé.

Il n’a même plus besoin de parler : son image suffit à écraser la concurrence.

Une relation sous contrôle

Mais derrière les sourires de façade, la relation est plus complexe.

Marine Le Pen reste la patronne. Bardella, malgré son aura médiatique, reste sous tutelle.

Trop jeune, trop lisse, trop impatient ? Certains cadres historiques du RN n’y vont pas de main morte : il doit encore faire ses preuves, surtout dans les dossiers sensibles.

La pique sèche de Le Pen à propos de la Nouvelle-Calédonie en mai dernier ne s’oublie pas :

« Je ne suis pas sûre que Jordan, pour le coup, connaisse très bien les problèmes de la Nouvelle-Calédonie. »

Un rappel à l’ordre net et sans gants.

Bardella - Le Pen - Présidentielle 2027

Une justice trop zélée ? Une opposition trop gênante ?

Mais le fond de l’affaire est ailleurs. On ne parle plus seulement de stratégie interne. On parle d’un système qui tente d’écarter par la justice ce qu’il ne peut plus vaincre dans les urnes.

Marine Le Pen le dit elle-même, d’un ton qui claque comme une gifle :

« Que me suggérez-vous ? Que je me suicide avant d’être assassinée ? »

Phrase choc ? Oui. Mais surtout cri de rage. Une réponse à ce système qui, depuis vingt ans, cherche à l’éliminer politiquement par tous les moyens : procès à répétition, diabolisation médiatique, accusations ciblées.

Rien n’y fait. Elle tient encore debout. Et visiblement, ça dérange.

Un système à bout de souffle ?

Il y a un vrai problème démocratique.

Quand une candidate potentielle à la présidentielle, capable de rassembler des millions de voix, est mise hors-jeu par des décisions judiciaires prises au millimètre près du calendrier électoral, on ne peut plus parler de hasard.

Le RN dérange, c’est certain. Mais plutôt que de l’écarter par la justice, qu’on l’affronte sur le terrain des élections. Car jouer la carte judiciaire menace de fracturer encore plus une société déjà en tension.

« Je pense que nos adversaires et la plupart des observateurs sous-estiment la colère qui pourrait éclater chez un grand nombre d’électeurs si je devais être empêchée par la justice », prévient-elle.

Et elle a raison. Car ce que beaucoup de Français verraient alors, ce n’est pas la condamnation d’une femme politique, mais le système qui se protège lui-même, qui verrouille l’accès au pouvoir, qui choisit ses adversaires.

Une démocratie sous contrôle

Le tribunal correctionnel de Paris l’a condamnée à quatre ans de prison, dont deux ferme, pour avoir organisé un système de détournement de fonds européens entre 2004 et 2016, pour un montant de 4,4 millions d’euros.

Cette affaire est lourde, indéniablement. Cependant, il est difficile de ne pas remarquer l’absence de sanctions équivalentes pour des élus de la majorité, des barons des Républicains ou des ministres impliqués dans d’autres scandales financiers.

Cependant, pour conclure, n’oublions pas la morale de cette histoire : à vouloir se soumettre au politiquement correct jusqu’au bout, afin de sauver son image diabolisée, le diable nous sacrifie sans pitié, car notre honneur initial est perdu depuis bien longtemps…

Bardella est peut-être « présidentiable », mais pour accéder à cette fonction, il faut être dans le moule parfait des conventions oligarchiques et de la masse électorale zombifiée. En campagne au nom du RN, mais pour devenir in fine le président de qui, ou de quoi ?

IMPORTANT - À lire

Vous voulez en savoir plus sur les coulisses du pouvoir et les enjeux géopolitiques qui façonnent notre avenir ? Notre revue papier approfondit chaque mois les analyses sur les sujets brûlants de l'actualité, comme l'avenir politique de Marine Le Pen et les tentatives du système pour l'écarter.

Découvrez des analyses exclusives et des informations inédites sur les jeux de pouvoir, les stratégies des partis et les défis de notre démocratie. Abonnez-vous dès maintenant à notre revue papier pour recevoir chaque mois des dossiers complets et des regards experts sur l'actualité.


Participez au débat, et partagez votre opinion !

Faites avancer la discussion en donnant votre avis à la communauté.