Keir Starmer annonce l’achat massif de 12 F-35A américains afin de faire face aux « risques nucléaires »

Un F-35 en vol Un F-35 en vol

🔥 Les essentiels de cette actualité

  • Keir Starmer dévoile un plan d’achat de 27 F-35A pour 3,2 milliards de livres, rétablissant la capacité nucléaire de la RAF. Un geste envers Trump ou une réponse aux inquiétudes européennes?
  • Les bombes nucléaires B61-12 restent sous contrôle américain, nécessitant une autorisation conjointe pour tout déploiement. Une souveraineté partagée qui penche lourdement d’un côté.
  • Le Royaume-Uni investit massivement dans sa défense, malgré les critiques sur la non-prolifération nucléaire. Une course à l’armement face à des alliances fragilisées.

Avant le sommet de l’OTAN à La Haye, le Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé l’achat de 12 chasseurs furtifs F-35A américains pour 3,2 milliards de livres (4,4 milliards de dollars).

La décision de rétablir la capacité nucléaire de la Royal Air Force pour la première fois depuis 1998 est vue comme un geste envers Donald Trump et une volonté de renforcer la défense européenne face aux doutes sur les garanties sécuritaires américaines.

Le plan prévoit d’atteindre 27 appareils d’ici la fin de la décennie, dans le cadre d’un programme plus large visant 138 F-35.

Justin Bronk, chercheur au RUSI, explique que les F-35A, certifiés en 2023 pour transporter la bombe nucléaire tactique B61-12, devaient une proximité relative des cibles pour un largage.

« Si la RAF veut une capacité nucléaire à chute libre pour une dissuasion renforcée, le F-35A est l’unique option », précise-t-il.

Le ministre de la Défense, John Healey, a insisté sur Sky News :

« Il ne s’agit pas d’un nouveau programme d’armement, mais d’un renforcement de la mission nucléaire de l’OTAN. Nous faisons face à des menaces croissantes et à des risques nucléaires accumulés. »

Le contrôle américain sur les bombes nucléaires

Les accords actuels stipulent que les États-Unis conservent le contrôle des bombes nucléaires B61-12. Tout déploiement nécessiterait une autorisation conjointe de Washington et du commandant suprême de l’OTAN.

Une double clé qui, en théorie, sécurise l’utilisation de l’arsenal, mais qui rappelle aussi la mainmise des États-Unis sur les décisions stratégiques de l’Alliance atlantique.

Ce système, présenté comme une mesure de sécurité, soulève des questions sur la souveraineté des alliés. Londres peut déplacer des avions, mais Washington garde la main sur l’arme nucléaire.

Une dynamique qui donne à l’OTAN une apparence de collaboration, tout en laissant les États-Unis aux commandes.

Un investissement coûteux pour le Royaume-Uni

Le Royaume-Uni déboursera 3,2 milliards de livres pour 27 F-35A d’ici la fin de la décennie, remplaçant des versions à décollage court plus onéreuses.

Selon Maria Eagle, ministre chargée des approvisionnements de défense, ces avions généreront des économies et soutiendront 20 000 emplois britanniques, le pays hébergeant 15 % de la chaîne d’approvisionnement.

« Cet investissement renforce notre industrie et notre sécurité », at-elle déclaré.

Bloomberg note que l’OTAN envisage un nouvel objectif de dépenses militaires à 5 % du PIB, une réponse aux critiques récurrentes de Trump sur le sous-financement européen.

Les inquiétudes de Starmer et la situation en Europe

L’achat des F-35 s’inscrit dans un climat d’incertitude autour de l’engagement de Trump envers l’Article 5 de l’OTAN, la clause de défense mutuelle.

Avec la guerre en Ukraine et les craintes sur les « intentions » de Vladimir Poutine, Londres renforce sa dissuasion nucléaire.

Le gouvernement prévoit également 15 milliards de livres pour de nouvelles ogives et jusqu’à 12 sous-marins nucléaires dans le cadre du pacte AUKUS avec les États-Unis et l’Australie.

Les Européens, Britanniques en tête, doutent de la fiabilité des garanties américaines face à un possible test de l’Article 5 par la Russie. Une course à l’armement qui reflète les fractures d’un système en perte de confiance.

Keir Starmer,

Les critiques et la réalité des dépenses militaires

La majorité des députés soutient l’initiative, mais des voix dissonantes s’élèvent.

Jeremy Corbyn, ancien chef du Parti travailliste, dénonce un recul sur les engagements de non-prolifération nucléaire. « Cette décision compromet nos obligations internationales », at-il averti.

Maria Eagle a balayé ces critiques, affirmant que le Royaume-Uni « utilise les armes d’un autre État pour une mission OTAN existante ».

Les choix budgétaires du gouvernement tranchent avec le quotidien de nombreux Britanniques. Tandis que les fonds affluent vers l’armement, les services publics s’effondrent et le coût de la vie explose, nourrissant un malaise grandissant.

Drapeau du Royaume-Uni

Starmer et les relations avec Trump

Starmer positionne le Royaume-Uni comme un pilier de l’OTAN, répondant aux pressions de Trump, qui exige depuis longtemps des alliés européens qu’ils augmentent leurs dépenses militaires.

L’achat de 12 F-35A, capables de transporter des armes nucléaires américaines, vise à consolider les relations avec Washington. Pourtant, les résultats restent maigres.

Trump snobe les demandes européennes de durcir les sanctions contre la Russie, ignorant les objections de l’UE.

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