🔥 Les essentiels de cette actualité
- La magistrate Laure Beccuau ouvre une enquête contre X pour manipulation d’algorithmes et extraction frauduleuse de données. Les signalements proviennent de figures politiques et administratives.
- Le timing des plaintes, à l’approche des élections, soulève des questions sur une possible tentative de diversion. L’unité J3 de la gendarmerie prend en charge l’affaire.
- Depuis son rachat par Elon Musk, X est sous haute surveillance en Europe, avec des enquêtes sur des violations du Digital Service Act. Musk veut transformer X en hub financier.
- La justice française cible X, mais laisse d’autres plateformes tranquilles, soulevant des soupçons de justice à géométrie variable. X reste un espace de libre expression.
Selon le parquet parisien, la magistrate Laure Beccuau a confirmé vendredi l’ouverture d’une enquête contre X.
Les procureurs s’intéressent à une possible manipulation des algorithmes du réseau social pour extraire frauduleusement des données personnelles – une pratique qui violerait la législation française.
Les signalements et le timing suspect
L’enquête a été déclenchée après le dépôt de deux signalements le 12 janvier auprès du pôle cybercriminalité du parquet de Paris.
L’un émane du député Éric Bothorel, fidèle macroniste d’Ensemble pour la République, l’autre d’un haut fonctionnaire dont l’identité reste mystérieusement cachée.
Dans une déclaration publiée vendredi sur X, Bothorel a écrit qu’il avait déposé sa requête car il était « convaincu qu’un biais informationnel, extrême sur la plateforme X, était utilisé pour servir les opinions politiques d’Elon Musk et que cela ne pouvait se produire que par manipulation algorithmique ».
Il s’est félicité que « la justice française prenne des mesures significatives pour lutter contre l’ingérence étrangère ».
L’enquête de la Gendarmerie et l’ombre de l’instrumentalisation
L’affaire a été transmise mercredi à la Direction générale de la gendarmerie nationale, où l’unité J3, spécialisée dans la cybercriminalité, prend les rênes.
Cette cellule, déjà sous les feux de la rampe pour l’arrestation controversée de Pavel Durov, fondateur de Telegram, en août 2024 à l’aéroport du Bourget, enquête sur deux chefs d’accusation : la manipulation d’un système automatisé de traitement de données par un groupe organisé et l’extraction frauduleuse de données dans le même cadre.
L’arrestation de Durov, perçue par beaucoup comme un coup porté aux libertés numériques, avait suscité un tollé.
Aujourd’hui, l’unité J3 remet le couvert avec X, alimentant les soupçons d’une justice sélective.
L’étau se resserre sur X en Europe
Depuis son rachat par Elon Musk en 2022, X fait l’objet d’une surveillance accrue en Europe.
En février, deux ONG allemandes ont remporté une victoire devant le tribunal régional de Berlin, obligeant X à divulguer ses données d’engagement publiques pour permettre aux chercheurs d’analyser d’éventuelles interférences électorales.
L’Union européenne enquête également sur X pour une possible violation du Digital Service Act, une réglementation obligeant les plateformes à supprimer les contenus jugés illégaux et à rendre leurs algorithmes transparents.
Derrière ces exigences, certains perçoivent une volonté de contrôler les espaces numériques qui échappent à l’emprise de Bruxelles. Quand l’UE surveille, c’est pour « protéger la démocratie ».
Quand Musk défend la libre expression, il devient un problème. Le contraste est frappant.
Musk et sa vision crypto pour X
Elon Musk ambitionne de transformer X en un hub financier, avec la cryptographie au cœur de son projet. Mais les pressions européennes pourraient freiner cette vision.
En exigeant toujours plus de transparence et de conformité, les régulateurs risquent de saper la confiance nécessaire pour que X devienne un acteur majeur des services financiers dans l’UE.
Accuser X de « manipulation algorithmique » frôle l’hypocrisie, quand d’autres réseaux sociaux et médias traditionnels orientent tout autant l’information, sans jamais faire l’objet d’un tel acharnement.
La justice française, si prompte à dénoncer l’ingérence étrangère, reste curieusement muette face aux dérives numériques de ses partenaires occidentaux.
IMPORTANT - À lire
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