Combien de massacres faudra-t-il encore pour que l’Occident réagisse autrement que par des communiqués fades et des larmes de circonstance ?
Une fois de plus, des civils meurent sous les bombes, et une fois de plus, les grandes puissances arrivent en retard, avec des mots vides à la place d’actions concrètes.
Cette fois, ce sont 25 pays qui se sont enfin décidés à parler. Trop tard, comme toujours. Trop prudemment, comme d’habitude.
« Nous, les signataires mentionnés ci-dessous, nous unissons pour adresser un message simple et urgent : la guerre à Gaza doit cesser immédiatement. »
Voilà comment débute leur déclaration publié lundi. Des mots justes, certes. Mais combien de morts aura-t-il fallu pour qu’ils soient enfin prononcés ?
Une réalité insoutenable à Gaza
Dans l’enclave palestinienne, la situation est hors de contrôle. Les souffrances des civils dépassent l’entendement : familles décimées, enfants affamés, hôpitaux détruits, pénuries totales d’eau, de nourriture, de médicaments.
L’ONU elle-même confirme l’avancée de la famine, la malnutrition aiguë, la désintégration complète de toute infrastructure de survie.
Le massacre du week-end dernier près de la frontière de Zikim, où au moins 81 Palestiniens ont été tués et 150 blessés alors qu’ils cherchaient de quoi se nourrir, a encore aggravé l’horreur.
C’est le ministère de la Santé gazaoui, sous contrôle du Hamas, qui a rapporté ce bilan. Que ces civils soient morts en cherchant du pain en dit long sur l’ampleur du désastre.
La déclaration molle des puissances occidentales
En réponse, 25 pays occidentaux — Australie, France, Canada, Belgique, Japon, Suède, Espagne, entre autres — ont signé une déclaration appelant à un cessez-le-feu immédiat et à un accès sans restriction à l’aide humanitaire.
Ils exhortent Israël à respecter le droit international humanitaire et à permettre aux ONG de faire leur travail.
Mais cette déclaration arrive bien trop tard. Depuis des mois, ces mêmes pays ont fermé les yeux, refusé de nommer les responsables, ou multiplié les pirouettes diplomatiques pour ne pas froisser leur allié israélien.
Pendant ce temps, les Gazaouis s’effondrent dans l’indifférence.
Le déni organisé côté israélien
L’armée israélienne a répondu comme elle le fait toujours : par une explication floue: ses soldats ont ouvert le feu sur la foule « pour écarter une menace immédiate ».
Sans preuve. Sans détails. Une justification automatique, répétée comme un mantra. Et déjà, elle remet en cause le nombre de morts annoncé, sans attendre les résultats d’une quelconque enquête.
Rien de neuf : on nie les faits avant même de les examiner. On récite les mêmes éléments de langage, on parle de « menace », on conteste les chiffres, et on passe à autre chose. Pendant ce temps, les civils meurent.
Le rejet brutal de la critique par Tel-Aviv
Le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Oren Marmorstein, n’a pas mâché ses mots.
Dans un communiqué agressif, il balaie d’un revers de main la déclaration commune des 25 pays, la jugeant « déconnectée de la réalité » et accusant les signataires d’« encourager le Hamas ».
Selon lui, un accord de cessez-le-feu existe déjà, mais ce serait le Hamas qui le rejette obstinément.
Une manière bien pratique de se défausser de toute responsabilité dans l’échec des négociations. Comme si les bombardements massifs, les blocus prolongés et les morts par milliers n’avaient aucun rôle dans l’impasse actuelle.
Les otages, les victimes oubliées et la guerre des récits
Le communiqué des 25 pays condamne également la détention des otages israéliens, toujours entre les mains du Hamas depuis octobre. Il exige leur libération immédiate et sans condition.
Ces civils vivent un enfer, et personne ne le conteste.
Mais là encore, la complexité du conflit est évacuée au profit d’une rhétorique binaire.
Le Hamas serait seul responsable, et toute tentative d’explication plus nuancée devient suspecte. Cette lecture simpliste arrange bien ceux qui veulent justifier une guerre totale.
L’hypocrisie géopolitique à son comble
Pendant que les bombes tombent, que l’aide humanitaire est bloquée et que les enfants meurent de faim, l’Occident regarde ailleurs.
Il signe des textes, fait des conférences de presse, appelle à la paix… mais ne fait rien. Aucune sanction. Aucun embargo. Aucun geste fort. Juste des mots.
Les puissances occidentales veulent se donner bonne conscience à peu de frais. Elles dénoncent la guerre tout en continuant de commercer avec ceux qui l’alimentent. Un double discours à la fois immoral et criminel.
L’ONU et le Pape : des appels sans effet
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a une fois encore dénoncé la violence, les fusillades, les privations. Il appelle à un cessez-le-feu immédiat.
Le pape François, de son côté, parle de « barbarie » depuis sa résidence de Castel Gandolfo.
Mais à quoi servent ces mots quand rien ne change ? À quoi bon dénoncer si l’on refuse d’agir ? Ces appels rituels n’ont plus aucun impact. Ils sonnent comme une prière sans espoir.
Des vies brisées, et toujours aucun changement
L’aide humanitaire reste bloquée. Les ONG dénoncent l’inaction. Les populations manquent de tout. Et l’Occident, encore une fois, préfère parler que faire.
« Nous exhortons les parties et la communauté internationale à s’unir dans un effort commun pour mettre fin à ce terrible conflit, par un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent. »
Même la déclaration, pourtant claire, tombe dans le piège de la neutralité diplomatique : elle appelle toutes les parties à respecter le droit international, comme si l’agresseur et l’agressé étaient sur un pied d’égalité.
Que valent ces mots sans actes ? Pendant que les puissants jouent avec le langage, les bombes continuent de tomber et le sang de couler.
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