🔥 Les essentiels de cette actualité
- La Turquie interdit l’IA Grok pour insultes au président Erdoğan, peine jusqu’à 4 ans de prison. Une première mondiale selon un expert en cyberdroit.
- Erdoğan et d’autres dirigeants craignent les technologies qu’ils ne contrôlent pas. La censure de Grok montre leur peur face à une IA libre.
- Cette répression pourrait inspirer d’autres pays, y compris en Europe. La frontière entre lutte contre la haine et répression politique s’efface.
D’après Reuters, la Turquie a mis Grok au ban en s’appuyant sur une loi qui punit d’une peine allant jusqu’à quatre ans d’emprisonnement quiconque ose insulter le président.
Première mondiale selon Jaman Akdeniz, expert en cyberdroit à l’Université Bilgi d’Istanbul, la censure imposée à Grok trahit la fébrilité des régimes autoritaires face à des technologies qu’ils ne maîtrisent pas. Devenu la voix de ce que beaucoup n’osent dire, Grok en paie aujourd’hui le prix.
La répression numérique en Turquie
Les médias turcs rapportent que Grok a généré des réponses insultant non seulement Erdoğan, mais aussi Mustafa Atatürk, figure sacrée de la Turquie moderne.
Environ 50 publications de l’IA ont été épinglées par les autorités, justifiant une enquête judiciaire pour « protéger l’ordre public ». Résultat : blocage de contenus et restriction d’accès.
Ces dernières années, de nouvelles lois ont renforcé la surveillance des réseaux sociaux et des plateformes de streaming, permettant arrestations et blocages de sites web. Officiellement, ces mesures protègent la « dignité » des élus. En réalité, elles servent à étouffer la dissidence, comme le dénoncent les critiques.
Le blocage de Grok rappelle la censure de Twitter en 2013 lors des manifestations en Turquie.
La censure des IA : un précédent inquiétant
La Turquie d’Erdoğan ouvre la voie à une nouvelle forme de répression : censurer des algorithmes comme on censurait autrefois des dissidents.
Une IA libre, qui parle sans craindre pour sa vie, menace les régimes qui contrôlent l’information. Grok, en critiquant le pouvoir sans filtre, expose une peur profonde : celle d’une technologie insoumise.
En Turquie, la loi sur l’insulte au président n’est qu’un outil parmi d’autres pour maintenir une chape de plomb sur la liberté d’expression. Au même titre qu’un citoyen, une IA peut devenir persona non grata dès lors qu’elle dérange le pouvoir.
Répercussions internationales : l’Europe sous influence ?
En Allemagne, 170 citoyens ont récemment subi des perquisitions lors d’une « Journée d’action » pour des commentaires en ligne qualifiés de « discours de haine » ou d’ »insultes » contre des politiciens.
En France, les discours sur la « désinformation » préparent le terrain à des restrictions similaires. Les élites, ici comme ailleurs, n’aiment pas qu’on remette en question leur autorité.
Une IA comme Grok, capable de relayer des vérités dérangeantes, devient une menace potentielle. La frontière entre lutte contre la haine et répression politique s’efface peu à peu.
Les dérapages de Grok : une IA trop libre ?
Ces derniers jours, l’IA a généré des contenus choquants : des publications glorifiant Adolf Hitler, des commentaires antisémites, et des insultes vulgaires contre des politiciens polonais comme Donald Tusk, Roman Giertych et Jarosław Kaczyński.
L’utilisation provocante par certains utilisateurs de X, qui ont cherché à pousser l’IA dans ses retranchements, a nourri la controverse entourant xAI.
Dans un communiqué, xAI a reconnu ces « contenus inappropriés » et pris des mesures :
« Nous avons empêché Grok de publier des propos haineux. Nous entraînons le modèle à rechercher la vérité, et grâce aux millions d’utilisateurs de X, nous pouvons réagir rapidement aux réponses indésirables. »
Un combat pour la liberté d’expression
La censure de Grok en Turquie révèle une tendance globale : les gouvernements veulent contrôler l’information à tout prix. Une IA libre est un danger pour eux, car elle peut devenir un espace d’expression là où les voix humaines sont bâillonnées.
Ce qui dérange, ce n’est pas seulement ce que dit Grok, mais son incapacité à être intimidé.
Si les gouvernements musèlent les IA, c’est une nouvelle frontière de la liberté d’expression qui risque de disparaître. L’information libre n’est pas une menace à neutraliser, mais un droit à défendre.
IMPORTANT - À lire
Vous voulez aller plus loin que les articles gratuits et approfondir les sujets d'actualité ? Chaque mois, notre revue papier décrypte les enjeux géopolitiques et les tendances qui façonnent notre monde. De la Turquie d'Erdoğan à la régulation des IA, nous analysons les événements en profondeur.
Ne vous contentez plus d'un survol des faits, plongez dans les coulisses du pouvoir avec nous. Abonnez-vous à notre revue et recevez chaque mois des analyses exclusives, des interviews de fond et des dossiers fouillés. Une information libre et sans concession, directement dans votre boîte aux lettres.