🔥 Les essentiels de cette actualité
- L’ECDC alerte sur la propagation rapide du champignon C. auris dans les hôpitaux européens, résistant aux traitements et difficile à contrôler.
- Depuis 2013, 4 012 cas recensés dans l’UE et l’EEE, avec une explosion des cas depuis 2020, surtout en Espagne, Grèce et Italie.
- Le champignon se transmet facilement via surfaces et équipements médicaux, touchant surtout les patients fragilisés.
- Seuls 17 pays sur 36 ont un système de surveillance, révélant un manque de préparation inquiétant face à cette menace croissante.
Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) tire la sonnette d’alarme.
« Candidozyma auris (C. auris) est un champignon qui se propage généralement dans les établissements de santé, est souvent résistant aux antifongiques et peut provoquer des infections graves chez les patients gravement malades. Sa capacité à persister sur différentes surfaces et équipements médicaux et à se propager d’un patient à l’autre rend sa lutte particulièrement difficile », a déclaré l’ECDC.
« Le nombre de cas augmente, les épidémies prennent de l’ampleur et plusieurs pays signalent une transmission locale continue. »
Cette infection inquiète particulièrement les autorités sanitaires pour sa capacité à survivre sur différentes surfaces et équipements médicaux pendant de longues périodes, et sa facilité à se transmettre d’un patient à l’autre, même avec des précautions standard.
C’est le genre de pathogène dont on ne parle que trop tard, quand l’épidémie est déjà installée.
Progression inquiétante de l’infection en Europe
Le nombre de cas explose, les foyers de contamination prennent une ampleur inquiétante, et plusieurs pays reconnaissent maintenant une transmission locale qui se propage sans contrôle.
Parmi les symptômes du champignon C. auris, on trouve une forte fièvre, un rythme cardiaque anormalement élevé, une température corporelle basse, une fatigue persistante, des douleurs dans l’oreille et une chute de tension, selon le site de la Cleveland Clinic.
L’infection, encore peu connue du grand public malgré sa dangerosité, présente des signes qu’on pourrait facilement confondre avec d’autres maladies plus communes. C’est bien là que réside le danger, car pendant qu’on s’interroge, le champignon continue sa progression.
Fait troublant : certains patients peuvent être porteurs sans présenter le moindre symptôme, devenant ainsi des vecteurs silencieux de propagation.

Chiffres alarmants et manque de réaction
Selon un rapport d’enquête publié par l’ECDC le 11 septembre, 4 012 cas d’infections ou de colonisations par C. auris ont été recensés dans l’Union européenne (UE) et les pays de l’Espace Économique Européen (EEE) entre 2013 et 2023.
Ces chiffres témoignent d’une progression inquiétante de ce champignon résistant aux traitements, qui est due au fait qu’il est devenu endémique dans des zones où il n’était pas présent auparavant.
L’Espagne trône en tête du sinistre classement européen avec 1 807 cas de C. auris, suivie par la Grèce (852), l’Italie (712), la Roumanie (404) et l’Allemagne (120).
Depuis 2020, le nombre de cas explose. 1 346 cas ont été signalés dans 18 pays rien qu’en 2023.
« Malgré cette hausse, les chiffres officiels ne montrent que la partie émergée de l’iceberg, car beaucoup de pays n’ont pas mis en place de véritable surveillance systématique », alerte le rapport.
En Grèce, en Espagne et en Italie, le délai entre le premier cas documenté et l’installation de l’infection comme endémique n’a été que de cinq à sept ans. Ce champignon se répand comme une traînée de poudre dans les réseaux hospitaliers européens « montrant à quelle vitesse C. auris peut se propager dans les réseaux hospitaliers ».
« Cette dissémination rapide de C. auris est très préoccupante et met en évidence un risque élevé de propagation continue de C. auris dans les systèmes de santé européens », indique le rapport.
« Avec l’augmentation des cas de C. auris et sa large répartition géographique, un contrôle durable deviendra plus difficile. »
Le rapport recommande d’installer des systèmes de détection et de surveillance précoces, accompagnés de mesures rapides de prévention et de contrôle des infections, afin de réduire l’impact sur les patients.

Préparation insuffisante et les avertissements des experts
Le manque total de préparation des autorités face à cette menace est frappant.
Selon le communiqué du ECDC, seuls 17 pays sur les 36 de l’UE/EEE disposent actuellement d’un système national de surveillance pour le champignon mortel C. auris. À peine 15 pays ont élaboré des directives spécifiques de prévention et de contrôle des infections au niveau national.
Le Dr Diamantis Plachouras, chef de la section Résistance aux antimicrobiens et infections associées aux soins de santé de l’ECDC, a déclaré :
« C. auris s’est propagé en quelques années seulement, passant de cas isolés à une propagation généralisée dans certains pays. »
Ce virus peut s’installer dans un hôpital à une vitesse fulgurante. Mais rien n’est joué d’avance : un dépistage rapide et des mesures coordonnées peuvent encore stopper sa propagation.

Les risques dans les établissements de santé
Selon un communiqué d’avril 2024 du Centre américain de contrôle et de prévention des maladies, les patients infectés ou colonisés par C. auris peuvent propager ce champignon sur les objets dans les établissements de santé.
Barres de lit, poignées de porte… autant de surfaces contaminées qui attendent patiemment leur prochaine victime dans les hôpitaux.
D’après le CDC, d’autres personnes peuvent ensuite toucher ces surfaces contaminées. Les voilà colonisées ou infectées par ce champignon.
Le C. auris s’attaque surtout aux malades déjà fragilisés et à ceux qui subissent des traitements médicaux complexes avec pose d’appareils invasifs.
« C. auris touche principalement les patients souffrant de pathologies sous-jacentes graves et ceux nécessitant des soins médicaux complexes et des dispositifs médicaux invasifs. Ces dispositifs sont souvent nécessaires, mais ils créent des voies d’entrée pour C. auris dans l’organisme », ont indiqué les CDC.
Parmi les équipements médicaux invasifs les plus à risque : tubes respiratoires, cathéters urinaires et sondes d’alimentation. Les autorités sanitaires alertent sans proposer de protocoles efficaces, laissant les soignants se débrouiller avec des moyens insuffisants.

C. auris progresse dans l’ombre : un danger sanitaire sous-estimé
« Les personnes ne présentant pas ces facteurs de risque ne sont généralement pas porteuses de C. auris et ne contractent pas la maladie à cause de C. auris . Cela inclut les professionnels de santé et les visiteurs », a déclaré l’agence.
Depuis 2016, date où la première infection au C. auris a été signalée aux États-Unis, les cas n’ont cessé de grimper, d’après le CDC. Un champignon dont personne ne parle, mais qui ronge discrètement la santé publique américaine.
4 514 nouveaux cas cliniques ont été recensés rien qu’en 2023. De 2016 à 2023, 10 788 cas cliniques ont été recensés, avec un pic en Californie, au Nevada, en Floride, à New York et dans l’Illinois.
« Cependant, depuis 2022, l’augmentation d’une année sur l’autre a diminué par rapport aux années précédentes », a déclaré le CDC.
Mais rassurez-vous, tant que les grands laboratoires n’y trouvent pas leur compte, nos gouvernants ne vous imposeront aucune mesure contraignante. La logique est implacable : pas de profit, pas d’affolement médiatique. Quand la santé publique se plie aux intérêts privés, le citoyen devient la variable d’ajustement.
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