Légion d’honneur 2025 : une liste de noms qui en dit long sur la dégénérescence de la France

Croix d’officier de la légion d’honneur Croix d’officier de la légion d’honneur

🔥 Les essentiels de cette actualité

  • La Légion d’honneur 2025 dévoile une liste de noms mêlant politiques et célébrités, révélant les réseaux d’influence en jeu.
  • Des figures comme Pharrell Williams et Léa Drucker côtoient d’anciens ministres, soulevant des questions sur les critères de sélection.
  • Le cas de Gisèle Pelicot, symbole du combat contre les violences sexuelles, montre une reconnaissance tardive mais méritée.
  • Pour la première fois, vingt citoyens ordinaires sont décorés, une ouverture timide mais significative.

Comme chaque année à la veille du 14-Juillet, la République s’offre un petit exercice d’autocélébration.

Un décret publié au Journal officiel dévoile la nouvelle fournée des décorés de la Légion d’honneur.

D’anciens ministres et quelques stars sur la même liste. Une liste qui montre, une fois encore, que les puissants se serrent les coudes. Impossible d’échapper à ces réseaux d’influence qui mêlent politiques et célébrités.

La présence de l’artiste Pharrell Williams n’est pas anodine. Ce millionnaire américain côtoie Léa Drucker et d’ex-ministres dans ce qui ressemble fort à un club fermé, dont nous, simples citoyens, sommes systématiquement exclus.

On se demande combien de privilèges et d’avantages fiscaux ces gens partagent entre eux, pendant que le prix de notre pain ne cesse d’augmenter.

Ces listes qui circulent sous le manteau dévoilent le vrai visage d’un système où l’entre-soi règne en maître.

Pharrell Williams, Légion d’honneur

Les médaillés de la Légion d’honneur : chiffres et visages

La nouvelle promotion de la Légion d’honneur — distinction suprême créée par Bonaparte en 1802 — comprend 589 personnes prétendument « au service de l’intérêt général », selon la Grande Chancellerie.

Le détail du casting ? 497 chevaliers, 68 officiers, 18 commandeurs, 4 grands officiers et 2 grands-croix.

Parmi eux, des artistes populaires comme Jean-Louis Aubert, Léa Drucker, Marc Levy, Emilie Frèche, ou encore Andreï Makine, Sophia Aram et Pharrell Williams, aujourd’hui directeur de création chez Louis Vuitton quand il n’est pas occupé à chanter Happy.

Plus haut dans la hiérarchie, Catherine Lara et Sylvie Vartan sont promues commandeurs. Les décorations tombent à flot sur le show-business, pendant que le pouvoir d’achat des Français continue de s’éroder.

Un ballet bien huilé qui interroge sur les véritables critères d’attribution de ces distinctions. Talent, influence ou proximité avec le pouvoir ?

Sylvie Vartan, Légion d’honneur

Mérite ou recyclage politique ?

Dans cette promotion, les figures du pouvoir ne sont pas oubliées. On retrouve les éternels habitués : Dupond-Moretti, Guerini, Le Foll, Véran — tous faits chevaliers. Bruno Le Maire et Alexis Kohler, bras droit d’Emmanuel Macron, montent en grade en tant qu’officiers.

Ce recyclage politique continue de nourrir l’impression que nos élites s’auto-congratulent pendant que le pays s’enfonce dans la crise. On récompense la fidélité au système plus que le service du bien commun.

Quelques personnalités incontestables, comme l’astrophysicienne Françoise Combes (commandeur) ou l’ancienne résistante déportée Yvette Levy (grand officier), semblent servir de caution morale à cette distribution entre amis.

Le cas Gisèle Pelicot : symbole d’un autre mérite

Plus surprenant — et certainement plus mérité —, Gisèle Pelicot a été faite chevalier. Femme ordinaire propulsée sous les projecteurs malgré elle, elle est devenue un symbole mondial du combat contre les violences sexuelles.

Son courage a éclaté au grand jour lorsqu’elle a refusé que le procès des viols de Mazan se déroule à huis clos. Elle a préféré que la France entière entende ce qu’elle avait subi, plutôt que de laisser l’affaire être étouffée dans le silence judiciaire.

Une reconnaissance tardive pour cette femme qui, contrairement à tant d’autres issus des cercles du pouvoir, n’a jamais courbé l’échine devant le système.

On peut tout de même s’interroger : pourquoi se voir attribuer seulement le grade de chevalier, quand d’autres reçoivent bien plus pour avoir servi docilement les intérêts de l’État ?

Gisèle Pelicot, Légion d’honneur

Citoyens ordinaires : une brèche timide

Pour la première fois, vingt citoyens ordinaires figurent parmi les décorés au titre de « l’initiative citoyenne ».

Des responsables associatifs, des professeurs, des élus de petites communes ou encore des médecins : des gens qui se battent chaque jour, loin des projecteurs.

Ce dispositif, lancé en 2008 par Nicolas Sarkozy, vient d’être réactivé en janvier 2025.

Il permet aux Français de proposer directement des candidatures à la Grande Chancellerie, sans passer par le filtre des ministères. Une ouverture louable, mais encore marginale.

Reste à voir si cette porte entrouverte ne sera pas refermée dès que les projecteurs se détourneront.

Notre-Dame : une cathédrale, des médailles

Autre champ de distribution symbolique : la reconstruction de Notre-Dame. L’État a sorti son chéquier, puis ses médailles.

La promotion de janvier 2025 a mis à l’honneur artisans et responsables du chantier.

La cathédrale, rouverte le 8 décembre 2024, a été sauvée grâce à des fonds publics — pendant que tant de Français peinent à boucler leurs fins de mois.

Encore un exemple d’un pouvoir plus prompt à honorer la pierre que les gens qui peinent à chauffer leur foyer.

Une tradition vidée de son sens ?

Nos élites s’auto-congratulent encore une fois, alors que le pays tangue.

Cette tradition napoléonienne, jadis symbole d’excellence, sert-elle encore à autre chose qu’à entretenir un entre-soi confortable ?

Difficile de ne pas y voir un moyen de récompenser les fidèles, loin des réalités quotidiennes des Français. Ceux qui se lèvent tôt, soignent, enseignent, nettoient, n’auront jamais de médaille. Pas même une mention.

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