Loi Duplomb : la réponse gouvernementale à la fronde citoyenne suscite l’incompréhension

Annie Genevard s’est dite « pleinement disponible » pour l’organisation d’un débat à l’Assemblée sur la loi Duplomb Annie Genevard s’est dite « pleinement disponible » pour l’organisation d’un débat à l’Assemblée sur la loi Duplomb

🔥 Les essentiels de cette actualité

  • Annie Genevard réagit à la pétition de 1,5 million de signatures contre la loi Duplomb réintroduisant l’acétamipride, un pesticide nocif pour les abeilles.
  • La ministre défend la loi comme une réponse à une urgence agricole, mais les agriculteurs restent les grands perdants face à des coûts et une concurrence déloyale.
  • Le gouvernement esquive la pression populaire, promettant un débat mais sans garantie de changement, laissant les citoyens sceptiques face à des promesses vides.

Le 21 juillet, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a enfin réagi face à la pétition monstre de 1,5 million de signatures réclamant l’abrogation de la loi Duplomb.

« La pétition contre la loi Duplomb prouve que les Français tiennent à leur santé et à l’environnement, et je suis complètement d’accord – c’est même une priorité gouvernementale. Je suis ravie de voir que nos concitoyens font attention à ce qu’ils mangent », a-t-elle lâché sur X.

Le piège de la loi Duplomb

Ce poudinage politique nous fait encore les poches ! Le gouvernement ne reviendra pas sur cette loi, malgré le tollé.

Votée le 8 juillet, elle était censée calmer les agriculteurs en colère, mais elle a surtout mis le feu aux poudres. Le scandale ? La réintroduction de l’acétamipride, un néonicotinoïde qui pollue nos champs et nos assiettes.

Genevard défend le texte comme une réponse à une « situation d’urgence » :

« Une filière française qui s’éteint, c’est une filière qui ne réapparaît pas. Cela ouvrirait la voie à une dépendance forte aux importations ne respectant pas nos hauts standards sanitaires et environnementaux. »

Les conséquences pour les agriculteurs

« Cette loi, portée par les parlementaires, arrive comme la dernière bouée de sauvetage pour des filières agricoles au bord du gouffre », insiste Genevard.

Elle n’a pas tort : une filière morte, c’est plus d’importations de produits douteux, souvent produits avec des normes qu’on interdit chez nous. Mais où était l’urgence quand les paysans bloquaient les routes pour crier leur désespoir ?

Cette loi, vendue comme un gage de paix, ne fait qu’attiser la colère. Les agriculteurs font face à des coûts qui explosent, une paperasse infernale, et une concurrence déloyale.

Les mesures de contrôle de l’État

Genevard jure que tout est sous contrôle :

« Les parlementaires ont adopté une version strictement encadrée, fondée sur l’avis de l’Agence sanitaire européenne de référence, précisément pour en contrôler la portée. Les règles prévues par cette loi demeureront les plus strictes au niveau européen et donc au monde. »

Mais ce refrain du « tout est encadré » sent le déjà-vu.

On nous demande de faire confiance à des agences dont les avis semblent taillés pour plaire aux gros intérêts.

Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, en rajoute une couche : il faut « écouter » la pétition, mais « pas affoler la population », car « beaucoup de dérogations sont prises ». Traduction : on laisse passer l’acétamipride en fermant les yeux, mais tout va bien, dormez tranquilles.

Les manœuvres dilatoires du gouvernement

La ministre de la Transition écologique suit le mouvement, soutenant l’idée de Gabriel Attal, ex-Premier ministre, de faire appel à l’Anses pour « éclairer scientifiquement » le débat.

L’Anses, championne des validations controversées, va donc jouer les arbitres. Ça sent la manœuvre pour gagner du temps et calmer les foules sans rien changer.

Genevard, elle, passe la patate chaude :

« L’organisation d’un débat est désormais à la main de l’Assemblée nationale. »

Sauf que Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée, a déjà fermé la porte :

« On ne pourra en aucun cas revenir sur la loi votée. »

Il est « évidemment favorable » à un débat, mais sans toucher à la loi. Attal et son Anses ? Juste un moyen de noyer le poisson.

Et François Bayrou, le Premier ministre ? Trop occupé à plancher sur un budget 2026 qui va encore plomber les Français, pendant que les agriculteurs et les citoyens rament. Les débats de juillet s’annoncent tendus, mais peu de chances qu’ils débouchent sur des changements concrets.

IMPORTANT - À lire

Vous voulez aller plus loin que les discours politiques creux sur la loi Duplomb et ses conséquences ? Chaque mois, notre revue papier décrypte l'actualité et la géopolitique avec des analyses approfondies. De l'agriculture française en crise aux manœuvres du gouvernement, nous mettons en lumière les enjeux cachés.

Ne vous contentez plus des promesses non tenues et des pétitions sans effet. Abonnez-vous à notre revue pour comprendre les dessous des crises qui secouent notre démocratie. Des éclairages sans concession pour vous faire votre propre opinion, loin des discours formatés. Rejoignez une communauté de lecteurs exigeants.


Participez au débat, et partagez votre opinion !

Faites avancer la discussion en donnant votre avis à la communauté.