L’or dépasse l’euro comme deuxième réserve mondiale : un tournant dans la finance internationale

Une analyse récente de la Banque centrale européenne (BCE) sur les réserves mondiales à fin 2024 montre que l’or a pris la place de l’euro comme deuxième actif de réserve international.

Le métal jaune représente maintenant 20 % des réserves des banques centrales, contre 16 % pour l’euro. Le dollar américain domine toujours avec 46 %, tandis que les autres devises se partagent 18 %.

Ces chiffres pourraient sous-estimer la part réelle de l’or. Beaucoup de banques centrales restent discrètes sur leurs achats. La véritable importance de l’or dans les réserves pourrait donc être encore plus marquée.

Le retour en grâce de l’or

L’intérêt pour l’or connaît un regain spectaculaire. Les banques centrales, confrontées à des incertitudes économiques et géopolitiques, se tournent vers ce métal précieux comme valeur refuge.

Cette montée en puissance, au détriment de l’euro, traduit une méfiance croissante envers les monnaies fiduciaires, souvent influencées par des décisions politiques.

Les institutions financières internationales privilégient un actif tangible pour sécuriser leurs réserves, signe d’une volonté de diversification face aux instabilités mondiales.

La ruée des banques centrales vers l’or

Les acquisitions d’or par les banques centrales ont atteint des sommets inégalés depuis des décennies. En 2022, 2023 et 2024, elles ont acheté plus de 1 000 tonnes par an, doublant leur rythme d’achat par rapport aux années précédentes.

Les réserves d’or, en poids, n’ont jamais été aussi importantes depuis la fin des années 1970, approchant le record historique de 1965.

Selon une source, ces achats, combinés à ceux des fonds souverains, absorbent environ un quart de la production minière mondiale. Cette demande soutenue contribue à la hausse des prix de l’or sur les marchés internationaux.

La ruée vers l’or après l’invasion de l’Ukraine

L’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022 a marqué un tournant décisif. Le rapport de la BCE souligne :

« La demande d’or pour les réserves monétaires a fortement augmenté à la suite de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en 2022 et est restée élevée. »

Face aux tensions géopolitiques, les banques centrales ont intensifié leurs achats d’or pour protéger leurs avoirs.

Cette stratégie reflète une volonté de réduire les risques liés à la dépendance aux monnaies dominantes, dans un contexte où l’instabilité mondiale ne cesse de croître.

Les pays cherchent à se prémunir contre d’éventuelles perturbations économiques, renforçant l’attrait pour un actif historiquement stable.

Les nations prudentes se tournent vers l’or

Le gel des réserves russes par l’Occident et l’utilisation du dollar comme outil de pression ont poussé plusieurs pays à diversifier leurs réserves. Le rapport de la BCE indique que, dans cinq des dix plus fortes augmentations annuelles de la part de l’or depuis 1999, les pays concernés faisaient l’objet de sanctions la même année ou l’année précédente.

L’impression massive de monnaies fiduciaires par certaines économies occidentales, pour financer des dépenses publiques, a également renforcé l’attrait pour l’or.

Les nations, conscientes des limites des monnaies papier, se tournent vers un actif tangible pour sécuriser leurs avoirs face aux incertitudes financières.

Cette réorientation pourrait, à terme, transformer profondément le système monétaire international.

L’or détrône l’euro comme deuxième réserve mondiale

En 2024, le prix de l’or a grimpé de 30 %, consolidant sa position de deuxième actif de réserve. Depuis la période couverte par l’analyse de la BCE, il a encore progressé de 27 %, atteignant près de 3 500 dollars l’once.

Cette envolée s’explique par un intérêt croissant pour l’or comme protection contre les risques politiques, plus que contre l’inflation.

Les tensions géopolitiques, comme l’attaque d’Israël contre l’Iran en 2025, en violation du droit international, ont accentué cette dynamique en exacerbant l’instabilité mondiale.

Les banques centrales et les investisseurs privés se ruent sur l’or

La flambée des prix de l’or suscite des interrogations sur la pérennité de cette dynamique. Janet Mui, responsable de l’analyse de marché chez RBC Brewin Dolphin, a déclaré à CNBC : « Vu la forte hausse des prix, la dynamique des achats d’or pourrait ralentir. »

Elle ajoute cependant que, sur le long terme, l’instabilité géopolitique et le besoin de diversification continueront de soutenir la demande d’or comme réserve.

La BCE précise que 70 % de la demande provient d’investisseurs privés et du secteur de la joaillerie, montrant que l’engouement pour l’or dépasse les seules banques centrales.

Dans un contexte d’incertitudes économiques et de tensions internationales, l’or conserve son statut d’actif refuge, attirant aussi bien les institutions que les particuliers soucieux de protéger leur patrimoine.

Quand tous les signaux continuent de confirmer la pertinence du précieux métal jaune, il est plus que nécessaire de commencer à envisager sérieusement une protection actuelle de son épargne ainsi qu’une construction sereine sur l’avenir… Tant qu’il en est encore temps !