« L’origine première de cette instabilité est la décision de dissoudre l’Assemblée nationale » : Gabriel Attal fustige la politique de Macron au congrès de Renaissance

Gabriel Attal fustige la politique de Macron au congrès de Renaissance Gabriel Attal fustige la politique de Macron au congrès de Renaissance

🔥 Les essentiels de cette actualité

  • Gabriel Attal critique la dissolution de l’Assemblée nationale, source d’instabilité politique, et s’oppose à Macron.
  • Il propose une « nouvelle République » avec référendums, réduction des parlementaires, et réforme des retraites.
  • Des absences remarquées au congrès, signe de tensions internes et de stratégie d’émancipation d’Attal.

Dimanche 20 septembre, Gabriel Attal a prononcé les derniers mots du congrès de Renaissance à Arras. L’ex-Premier ministre dessine désormais les contours d’une « nouvelle République » qui porte davantage sa marque personnelle que celle de son mentor Emmanuel Macron.

Sans jamais critiquer ouvertement le Président, Attal a distillé plusieurs propositions qui s’éloignent sensiblement de la ligne officielle du parti.

Le secrétaire général de Renaissance a particulièrement insisté sur la nécessité de « renouer avec les Français », comme pour avouer tacitement l’échec de la méthode Macron.

« On ne peut plus ignorer ce que ressentent nos compatriotes face à la dégradation de leur pouvoir d’achat. »

À l’écouter, on sent qu’Attal se prépare à prendre les commandes d’un navire Renaissance qu’il souhaite réorienter selon ses propres coordonnées. Un exercice périlleux quand on connaît la manière dont Macron gère habituellement ceux qui tentent de lui faire de l’ombre.

Mais après tout, n’est-ce pas le jeu classique de la politique française ? Un dauphin qui tente de dévorer son roi…

Les grandes orientations politiques d’Attal

« Nous ne sommes plus en 2017, ni en 2022 », a lancé l’ancien Premier ministre.

En brandissant l’étendard d’une « Ve République du XXIe siècle », il dessine les contours d’un projet qui fleure bon l’autoritarisme technocratique : référendums à répétition, réduction drastique du nombre de parlementaires, suppression d’une strate de collectivités territoriales et limitation des « recours » contre les grands projets.

Autant dire que les citoyens seraient éloignés des décisions qui les concernent.

Sa proposition phare ? Un système de retraites par points qui ferait disparaître l’âge légal. Mais le jeune politique ne s’arrête pas là : il propose aussi un permis à points pour l’immigration.

Plus inquiétant encore, Attal voudrait inscrire dans notre Constitution un « principe de non-régression sociétale ».

Des absences remarquées

Le discours de clôture du congrès s’est déroulé devant une salle clairsemée. Plusieurs poids lourds étaient absents. Certains ont invoqué des obligations liées aux Journées du patrimoine, tandis que d’autres, comme Benjamin Haddad ou Aurore Bergé, n’ont fourni aucune excuse.

Seuls deux ministres Renaissance démissionnaires, Agnès Pannier-Runacher et Gérald Darmanin, étaient présents dans leurs circonscriptions respectives.

Cette absence massive n’est pas le fruit du hasard. L’équipe d’Attal avait annoncé un « discours fondateur » d’un « homme libre ». Ces termes ont dû faire tiquer la présidence, où les relations avec l’ex-Premier ministre sont glaciales.

« Consigne a été donnée manifestement à haut niveau de ne pas assister au discours », a confié un membre de la direction du parti.

On peut comprendre que l’Élysée n’apprécie pas les initiatives d’Attal.

La stratégie d’émancipation d’Attal

Attal ne tourne pas autour du pot. Il claque la vérité sur la source de l’instabilité politique :

« L’origine première de cette instabilité est la décision de dissoudre l’Assemblée nationale. Cette décision, chacun le sait, je m’y étais opposé. »

Le secrétaire général de Renaissance essaie de nous faire croire qu’il n’a pas participé pendant huit longues années à toutes les trahisons de Macron.

« Il faut changer de modèle, car tout a changé autour de nous », affirme-t-il avant d’annoncer la construction d’une nouvelle République pour 2027.

« Cette nouvelle République doit aussi être celle de la liberté et de l’émancipation. J’assumerai toujours, même si cela dérange, de défendre la conquête de nouveaux droits, de nouvelles libertés. »

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