Macron et Keir Starmer lancent un nouveau « marché » migratoire

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🔥 Les essentiels de cette actualité

  • Macron et Starmer lancent un troc de migrants pour juguler la crise. Un migrant expulsé contre un accepté, une manœuvre désespérée.
  • Le dispositif pilote, négocié à la hâte, exclut la majorité des exilés. Un système complexe censé freiner les traversées orchestrées par des passeurs.
  • Starmer qualifie l’accord de révolutionnaire, mais il ne concernerait que 50 migrants par semaine. Une illusion diplomatique pour rassurer l’électorat ?
  • Depuis le Brexit, aucun accord migratoire avec l’UE. Ce projet pilote arrive tard, après plus de 21 000 traversées. Une opération de communication ?

Les deux rivaux de la Manche lancent un troc de migrants, une manœuvre désespérée pour juguler la crise

Jeudi, lors d’une visite d’État du président français à Londres, les deux dirigeants ont dévoilé un plan qui ressemble à s’y méprendre à un troc humain : un migrant expulsé contre un migrant accepté.

La Manche, désormais transformée en couloir migratoire, inquiète sérieusement des gouvernements dépassés qui peinent à contenir l’exaspération croissante de leurs opinions publiques.

Un échange migratoire concocté dans l’urgence

Ce dispositif pilote, négocié à la hâte, est censé répondre à l’explosion des passages clandestins, qui battent des records depuis deux ans.

On nous le présente comme une solution miracle, mais personne n’est dupe : voilà encore un bricolage improvisé par des dirigeants incapables de maîtriser leurs frontières depuis des années.

Un « arrangement » qui relève plus de la comptabilité humaine que d’une politique migratoire digne de ce nom.

Pendant que les réseaux mafieux continuent de prospérer, Londres et Paris échangent des communiqués triomphants.

Emmanuel Macron et Keir Starmer ont "convenu de renforcer (leurs) efforts pour maîtriser l'immigration clandestine"

Les détails du dispositif : un système à double tranchant

Concrètement, le gouvernement britannique prévoit qu’un migrant arrivé illégalement par bateau soit expulsé vers la France.

En échange, le Royaume-Uni acceptera un migrant depuis la France… mais uniquement si celui-ci a fait une demande en ligne et prouvé l’existence de liens familiaux ou d’attaches sur le sol britannique.

Ce filtrage numérique exclura de fait la majorité des exilés.

Un système complexe, réservé à une poignée d’individus, censé freiner une mécanique bien huilée : celle des traversées maritimes orchestrées par des passeurs aguerris.

Emmanuel Macron et Keir Starmer ont "convenu de renforcer (leurs) efforts pour maîtriser l'immigration clandestine"

Les enjeux politiques britanniques derrière l’accord

Keir Starmer s’est empressé de qualifier l’accord de « révolutionnaire » et promet une mise en œuvre « dans les prochaines semaines » :

« Pour la première fois, les migrants arrivant par petits bateaux seront arrêtés puis renvoyés rapidement en France. »

Cette annonce tombe à point nommé pour un chef de gouvernement sous pression, confronté à la montée de Nigel Farage et de son parti Reform UK, qui capitalisent sur l’exaspération migratoire.

Mais derrière l’effet d’annonce, la réalité est plus modeste : selon certaines sources, ce dispositif ne concernerait qu’une cinquantaine de migrants par semaine.

Les conservateurs, désormais dans l’opposition, n’ont pas manqué de qualifier ce chiffre de dérisoire. Le gouvernement, lui, se mure dans le silence, conscient de la portée symbolique très limitée de cette mesure.

Keir Starmer,

Une illusion diplomatique ?

En coulisses, beaucoup y voient un simple écran de fumée politique. Starmer tente de rassurer son électorat tout en coupant l’herbe sous le pied à l’extrême-droite.

Mais après des années de promesses sans lendemain, peu croient encore à l’efficacité de ce genre de dispositif. Tant que les frontières resteront poreuses et que les passeurs agiront sans entrave, ces accords resteront probablement de simples coups de communication.

Et, comme toujours, ce sont les citoyens ordinaires qui paieront les conséquences d’une gestion chaotique.

Le poids du Brexit et la passivité française

Côté français, Macron a dû admettre une évidence : depuis le Brexit, aucun accord migratoire n’a été conclu avec l’Union européenne. Ce vide juridique ne fait qu’encourager les traversées de la Manche.

Le président affirme que ce projet pilote aura un effet dissuasif sur les filières clandestines. Mais peut-on encore le croire ?

Ce prétendu tournant n’est en réalité que l’aboutissement tardif de négociations longtemps repoussées. La coopération migratoire franco-britannique était en sommeil, et ce n’est que sous la pression que les deux pays ont fini par agir.

Combien de drames auraient pu être évités si les décisions avaient été prises plus tôt ?

Une opération de communication tardive

Présenté comme une avancée diplomatique, cet accord arrive bien tard : plus de 21 000 migrants ont déjà traversé la Manche depuis janvier, un record absolu.

Difficile de ne pas y voir avant tout une tentative de communication politique, plus qu’une volonté sincère de restaurer la maîtrise des frontières.

La réalité, elle, ne change pas : les routes migratoires se renforcent, les passeurs s’enrichissent, et les États improvisent.
Une fois de plus, ce sont des mesures de façade que l’on brandit comme des solutions durables.

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