🔥 Les essentiels de cette actualité
- Les journaux italiens se délectent des déboires politiques français, avec une ironie palpable et un plaisir non dissimulé face à nos difficultés.
- Mario Ajello savoure le renversement de situation, qualifiant la France de « société arriérée et corporatiste » tout en soulignant l’instabilité italienne.
- Les médias italiens critiquent l’arrogance française, souvent incarnée par Macron, tout en pointant du doigt nos problèmes internes.
- Une tension franco-italienne persistante alimente cette fascination mêlée de moquerie, rappelant les compétitions historiques entre les deux nations.
Depuis que la France s’enfonce dans le bourbier politique, nos voisins transalpins affichent un plaisir non dissimulé. Les quotidiens italiens débordent d’articles sur notre situation, avec un petit sourire en coin qu’ils ne prennent même plus la peine de cacher.
Cette fascination mêlée de moquerie n’est pas nouvelle. L’élite médiatique italienne observe la France depuis toujours, tantôt envieuse de notre prétendue « grandeur », tantôt réjouie de nos échecs. Beaucoup savourent aujourd’hui de voir la « grande nation » trébucher et perdre de sa superbe.
Faut-il y voir le plaisir mesquin d’un pays souvent considéré comme le « petit frère » de l’Europe face aux difficultés de celui qui s’est longtemps posé en donneur de leçons ? Probablement. Les journalistes italiens n’ont pas oublié l’arrogance française lors des crises migratoires ou financières qui ont secoué leur pays, quand nos gouvernants pontifiaient depuis Paris.
L’ironie de Mario Ajello
Le plus cocasse, c’est que pendant qu’ils se gaussent de notre instabilité, l’Italie n’est pas exactement un modèle de stabilité politique. Les Italiens feraient mieux de balayer devant leur porte avant de pointer du doigt nos problèmes.
Mais il reste plus simple de se moquer des voisins que de résoudre ses propres contradictions. Après tout, n’est-ce pas le lot de nos « amis » européens ? Se réjouir des difficultés des autres pour oublier les leurs.
« Mais où est donc passée la grandeur ? » Telle est l’ironie de Mario Ajello dans son billet cinglant paru dans Il Messaggero.
Le journaliste écrit :
« Charles de Gaulle disait, avec un air de supériorité, ah les Italiens, Nicolas Sarkozy riait de l’Italie avec Merkel, mais aujourd’hui, l’heure n’est plus aux caricatures. »
Ajello savoure le renversement de situation : notre pays s’est embourbé dans un « Bloquons tout » qu’il qualifie de « pseudo-révolutionnaire ».
Plus question d’avant-garde française ! Selon lui, nous sommes devenus une « société arriérée et corporatiste ». Pendant ce temps, le système républicain italien reste debout. Quelle ironie.
Ajello conclut par une pique qui fait mouche, en parodiant notre général : « Ah les Français. »
Les Français sur le banc des accusés
La dégringolade de François Bayrou et l’émergence du mouvement Bloquons tout nourrissent les médias européens. Les journaux italiens se distinguent par leur acharnement spécifique : ils ne se contentent pas de commenter l’actualité politique, ils s’attaquent à la France dans son ensemble.
Le même refrain revient dès qu’on parle de notre président : « arrogance ». Ce mot semble coller à Emmanuel Macron.
L’hebdomadaire conservateur Panorama, repris par Courrier international, rappelle :
« L’arrogance française, incarnée par Macron, se retrouve sur le banc des accusés. »
Dans Corriere della Sera, Federico Rampini ne mâche pas ses mots :
« L’arrogance de Macron qui se considère supérieur à ses concitoyens, ses adversaires politiques ou ses partenaires internationaux. »
Selon Rampini, cette attitude hautaine n’est pas seulement celle de Macron, mais s’inscrit « en continuité avec le passé français ».
Même la presse progressiste se permet désormais des critiques contre notre pays. Linkiesta évoque « l’arrogance néocoloniale française » qui a conduit à « l’humiliante expulsion des troupes françaises » d’Afrique.

Une tension franco-italienne persistante
Beppe Severgnini, correspondant à Bruxelles pour Il Sole 24 Ore, note cette vague de critiques anti-françaises :
« Depuis toujours, les deux pays se battent pour prouver au monde qu’ils sont les meilleurs en cuisine, en art de vivre, en mode et, à plus grande échelle, en économie et politique, notamment pour dominer la Méditerranée. »
Dans ce climat tendu, la France en crise provoque chez les Italiens un plaisir particulier. « Un vrai plaisir malsain face aux déboires français règne dans les hautes sphères italiennes », observe le journal économique.
Il Foglio, basé à Milan, partage cette vision, parlant de la « Schadenfreude » italienne, ce plaisir face au malheur des autres.
Quand l’Italie critique la France
Le comble ? Les médias italiens se régalent des problèmes français alors que leur pays affronte ses propres défis économiques et sociaux. Pointer les galères du voisin reste plus confortable que d’affronter les siennes.
Cette attitude rappelle les relations franco-allemandes d’après-guerre : tensions latentes, compétition permanente et joie presque enfantine lorsque l’autre trébuche. La différence ? L’Italie ne cache jamais son jeu.
Comme l’écrit Il Sole 24 Ore : « Un pays, la France, s’aime trop, et l’autre, l’Italie, pas assez. »
Les Italiens observent la France avec un mélange d’irritation et d’envie mal dissimulée. Cette assurance française, parfois perçue comme arrogance, agace.
Ils ressentent une frustration de ne pas être considérés comme de véritables rivaux par ces Français qu’ils aimeraient défier à armes égales. Comme un petit frère cherchant à prouver sa valeur face à un aîné indifférent.
Cette dynamique rappelle nos propres relations avec nos élites parisiennes, convaincues de leur supériorité naturelle sur le reste du pays.
IMPORTANT - À lire
Vous avez aimé cet article sur les relations franco-italiennes et la fascination de nos voisins pour nos déboires politiques ? Découvrez chaque mois dans notre revue papier des analyses approfondies sur les enjeux géopolitiques européens et les rivalités entre pays.
Plongez au cœur des coulisses diplomatiques et des jeux de pouvoir qui façonnent notre continent. Notre revue vous offre un éclairage unique sur les défis auxquels la France et l'Europe sont confrontées, avec des articles fouillés et des points de vue originaux.




Participez au débat, et partagez votre opinion !
Faites avancer la discussion en donnant votre avis à la communauté.